Education scolaire et spiritualité – questions d’enseignants

L’éducation scolaire des enfants et la spiritualité

Du point de vue spirituel, qu’est-ce que l’éducation ?

L’éducation se partage en trois catégories : l’éducation humaine, l’éducation divine, et l’éducation de Dieu. L’éducation humaine nous enseigne comment garder les yeux grands ouverts. Pour pouvoir le faire, nous devons mettre fin à notre intimité avec la nuit d’ignorance. L’éducation divine est le don de soi. Pour cela, nous devons ressentir que Dieu est la seule réalité, sur la terre comme au ciel. L’éducation de Dieu est la satisfaction dans la perfection. Cette satisfaction dans la perfection ne peut s’obtenir que si nous ressentons qu’il ne peut y avoir d’autre chemin pour nous rendre heureux que de rendre Dieu Lui-même heureux.

Quelle est la responsabilité des parents dans l’éducation formelle des enfants ?

Les parents doivent prendre l’entière responsabilité de l’éducation formelle des enfants. Ils doivent envoyer les enfants à l’école. Ils doivent s’occuper sérieusement des études de leurs enfants, de leur comportement extérieur et de leur croissance intérieure. Les enfants ne doivent pas être livrés à eux-mêmes. Les parents doivent s’intéresser à tout moment au bien-être de leurs enfants. Durant les années de formation, les parents doivent jouer un rôle fondamental. Les enfants sont comme de jeunes pousses, ou des plantes. Ils doivent être protégés et soignés convenablement par les parents jusqu’à ce qu’ils aient grandi et soient devenus des arbres grands et forts.

Comment l’éducation concernant la vie extérieure et celle de la vie intérieure peuvent-elles être menées de pair ?

L’éducation concernant la vie extérieure et celle concernant la vie intérieure peuvent aller de pair à condition que l’on sache ce qu’elles signifient. L’éducation pour la vie extérieure nourrit l’intérêt pour l’humanité. L’éducation pour la vie intérieure nourrit l’union avec l’humanité. Sans intérêt, il ne peut pas y avoir d’unité. Mais s’il y a unité, l’intérêt est automatiquement présent.

Les enseignants étaient-ils meilleurs autrefois ?

Oui. Autrefois, en particulier à l’ère Védique, les enseignants considéraient leurs élèves comme des membres de leur famille. C’est pourquoi les professeurs partageaient la lumière de leur sagesse constamment et sans réserve, et transmettaient leur suprême sagesse à leurs élèves : « Tat twam asi. Tu es ceci, ceci est toi. En essence et en substance, mes enfants, vous êtes l’Unique sans second. » Les enseignants de ce lointain passé non seulement inspiraient leurs élèves, mais aspiraient aussi à travers eux, les aidant à découvrir la splendeur de leur soleil intérieur. C’est ce soleil qui illumine les ténèbres millénaires et transforme la possibilité d’expérience de vérité en réalisation inévitable de vérité.

Est-il nécessaire que les parents, les professeurs et l’enfant soient des amis pendant la scolarité de l’enfant ?

Oui, c’est absolument nécessaire que les parents, le professeur, et l’enfant soient des amis. Les parents, l’enseignant et l’enfant doivent sentir qu’ils appartiennent à une même famille. Les parents ont été les premiers amis de l’enfant. Puis, le professeur vient vers lui comme un ami. Plus l’enfant aura d’amis, plus il lui sera facile de conquérir son ennemi : l’ignorance. Il doit donc toujours bien accueillir ses nouveaux amis lorsqu’ils arrivent.

Comment savoir si nous avons reçu trop d’éducation ?

Nous comprenons que nous avons reçu trop d’éducation, ou bien une éducation disproportionnée, lorsque nous utilisons nos informations mentales terrestres pour exhiber nos brillantes capacités, ou encore pour détruire les capacités spontanées des âmes d’autres aspirants.

Comment puis-je servir au mieux le Suprême à travers les enfants à qui j’enseigne?

Vous pouvez servir au mieux le Suprême à travers les enfants à qui vous enseignez en ressentant une très grande reconnaissance envers Lui pour vous avoir accordé l’opportunité d’être leur professeur. Quand vous instruisez les enfants, vous avez l’opportunité de redevenir vous-même un enfant. Dans la vie spirituelle, votre but est de devenir un enfant, un enfant éternel, afin de pouvoir faire des progrès constants. Si vous êtes constamment reconnaissant envers le Suprême, et que les enfants vous rappellent votre enfance éternelle, vous ferez les progrès les plus rapides.
Quand vous enseignez aux enfants, ne pensez pas que vous les servez parce que la direction de l’école vous paie. Non, dites-vous que vous servez les enfants parce que vous voulez devenir un autre enfant. Si l’enfant vous offre un sourire, ressentez que ce sourire provient du Suprême. Chaque fois qu’un enfant sourit, c’est l’expansion de la réalité du rêve de Dieu sur terre. En vous rappelant constamment cela, vous serez capable de servir le Suprême avec plus de ferveur et constamment.

Sur quoi devrais-je méditer avant d’entrer en classe et enseigner ?

Méditez sur le Suprême en chacun de vos élèves. Vous n’avez pas besoin de méditer sur chaque élève individuellement, mais essayez de les voir comme une seule personne qui médite juste devant vous. Lorsque vous ressentez la présence du Suprême dans les élèves, ressentez que le Suprême en eux apprend du Suprême en vous. Ressentez que le Suprême en vous est le frère aîné. Lorsque le grand frère enseigne aux plus jeunes, ceux-ci acquièrent sa sagesse lentement et sûrement. Si vous pouvez faire cela, vous pourrez considérer les élèves comme une partie de votre propre existence.

Y a-t-il une qualité spirituelle particulière à évoquer lorsque nous éduquons nos enfants ?

Il y a de nombreuses qualités à évoquer en éduquant vos enfants, mais la plus importante est le service désintéressé. Cette qualité, vous devriez l’évoquer non seulement pendant que vous instruisez vos enfants, mais tout le temps, que vos enfants soient présents ou non.

Comment pouvons-nous enseigner la méditation aux jeunes écoliers, alors qu’il nous faut obéir aux règles qui nous interdisent de parler de religion ?

Vous pouvez expliquer à la direction de l’école que la méditation n’est pas une religion, loin de là. La religion est reliée à un plan physique, un plan vital et un plan mental, tandis que la méditation ne l’est pas. La méditation n’est reliée qu’au plan de l’unité.
Tant que nous resterons sur le plan physique, vital et mental, nous verrons des différences. Nous aurons des pensées confuses et contraignantes. Mais si nous restons dans le monde de la méditation qui est la réalité d’unité avec la création tout entière de Dieu, nous transcendons largement les barrières de la religion.
Les jeunes élèves doivent apprendre que la méditation ne proclame pas qu’une religion est supérieure à une autre. Elle ne nourrit pas la supériorité ou l’infériorité d’aucune religion. La méditation ne fait que nourrir ceux qui implorent la manifestation de Dieu et une expansion de soi pleine d’amour.

Comment un professeur peut-il savoir s’il doit recourir à la compassion ou à la discipline ?

Il y a deux routes qui nous mènent vers une destination identique. L’une est connue comme étant celle de la compassion, et l’autre comme celle de la discipline. Bien que toutes deux mènent à la même destination, Dieu préfère la route de la compassion à celle de la discipline, car Il pense que si un enfant avance le long du sentier de la compassion, il avance beaucoup plus vite. Ce n’est que lorsque tout le reste échoue que Dieu a recours à la discipline dans la vie de Ses élèves. Mais cela dit, Dieu nous dit que son action disciplinaire elle-même n’est autre que de la compassion, parce que c’est Son Cœur de compassion qui Le pousse à illuminer et parfaire Ses enfants.
La compassion est la première et principale approche pour gérer des enfants turbulents. La discipline est le dernier recours. Mais en même temps, le professeur doit secrètement observer si un élève répond mieux à la compassion, ou à la discipline. S’il peut le discerner, il pourra facilement faire le nécessaire.

Les jumeaux étudient-ils de la même façon ?

Les jumeaux n’ont pas besoin, et ne doivent pas nécessairement étudier de la même manière, précisément parce qu’ils ont des âmes différentes. Chaque âme a une manière particulière de recevoir la Lumière de l’au-delà et de manifester cette Lumière sur la terre. Les jumeaux peuvent arriver dans l’arène terrestre ensemble, mais la promesse qu’ils ont faite au Suprême Absolu pendant qu’ils étaient dans le monde des âmes n’est pas forcément la même. Ainsi leur manière d’apprendre ici sur terre et leur manière de partager leurs connaissances peuvent-elles différer considérablement.

Je suis étudiant. Comment puis-je étudier en gardant toujours Dieu devant moi ?

C’est très facile. Si vous étudiez pour obtenir un diplôme pour que chacun vous reconnaisse, si vous étudiez pour devenir le plus grand sage de la terre, vous ne pourrez pas garder Dieu devant vous. Vous devez ressentir que vous n’étudiez que par nécessité de plaire à Dieu, parce que Dieu veut que vous étudiiez. Vous devez toujours avoir le sentiment, non pas de vous faire plaisir, ou de faire plaisir aux membres de votre famille, mais uniquement de faire plaisir à Dieu. Voyez Dieu comme une mère surveillant les études de son enfant. En même temps que vous satisfaites Dieu, vous satisfaites vos parents, vous satisfaites vos proches, vous satisfaites votre soi. Mais Dieu doit venir en premier.
Vous devez considérer vos études comme une forme de service que vous rendez à Dieu. Si vous étudiez correctement et que vous obtenez de bonnes notes parce que vous ressentez que c’est un service offert à Dieu, vous contentez Dieu. Aujourd’hui, Il veut que vous étudiiez. Demain, quand vous aurez terminé votre cours, Dieu pourra intérieurement vous demander de faire un autre travail. Le surlendemain, Il pourra encore vous demander de faire autre chose. Dans chaque domaine, vous devez satisfaire Dieu à Sa propre manière.
Étudier n’est pas un obstacle sur le chemin spirituel. Vous devez vous discipliner en étudiant six, sept, huit heures par jour. Dans quelques années, vous pourrez appliquer à votre vie spirituelle la capacité et la discipline que vous aurez développées au cours de vos études. La discipline, dans quelque domaine que ce soit, doit être estimée et admirée parce que c’est une forme de force. C’est avec cette force que Dieu vous demandera de construire ou de détruire quelque chose. Si vous avez de la force dans les bras, vous pourrez soulever des poids importants. S’il faut détruire ou soulever quelque chose, vous pourrez le faire.

Comment peut-on voir et ressentir la beauté dans le travail scolaire ?

Le travail scolaire, comme tout autre travail, doit être considéré comme une partie de votre discipline personnelle. Le résultat de la discipline de soi est la satisfaction. En considérant la satisfaction, nous devons ressentir qu’à l’intérieur de notre discipline personnelle, il n’y a rien d’autre que la Lumière révélatrice de la beauté.

 

Autres extraits du livre « Comment parler de Dieu aux enfants » aux Editions la Flûte d’Or