Conversations d’enfants avec Dieu rapportées par Sri Chinmoy

Conversations d’enfants avec Dieu

Extraits de « Comment parler de Dieu aux enfants » de Sri Chinmoy

Ils ne me disent pas merci !

« Mon Dieu, Tu m’as demandé de donner mes jouets aux autres. Je ne donne pas seulement mes jouets aux autres, mais aussi beaucoup d’autres choses. Et ils prennent tout cela avec plaisir, mais ils ne me disent pas un seul merci.
— Mon enfant, je suis tellement désolé d’entendre cela. Ne t’inquiète pas, je vais les gronder. Mais chaque jour, je te remercie deux fois.
— Quand, mon Dieu, dis-moi quand Tu me remercies.
— Je te remercie en silence à travers ton père, lorsque tu lui offres ton plus beau sourire avant d’aller te coucher. Je te remercie en silence à travers ta mère, lorsque tu lui offres ton plus beau sourire avant de quitter ton lit le matin. »

Mais où est Dieu ?

« Mon Dieu, je ne comprends pas bien. Ma grand-mère me dit que Tu es dans mon cœur. Ma mère me dit que Tu es dans mes yeux. Mon père me dit que Tu es près de moi. Qui a raison, mon Dieu ?
— Ils ont tous raison.
— Mon Dieu, c’est impossible, comment tout le monde peut-il avoir raison ? Dis-moi pour de vrai, qui a raison ?
— Je te le dis sincèrement, mon enfant, ta grand-mère a raison, ta mère a raison et ton père a raison.
— Comment cela ?
— Je vis dans ton cœur. C’est pourquoi tu es aussi fervent. Je vis dans tes yeux. C’est pourquoi tu es spirituellement si beau Je vis près de toi. C’est pourquoi tu es toujours aussi attentif.
— Mon Dieu, Tu mérites tous mes remerciements.
— Je ne mérite pas tes remerciements. C’est ta grand-mère, ta mère et ton père qui les méritent. Va les remercier.
— Je vais le faire, mais avant de Te quitter, j’aimerais Te dire quelque chose. Puisque Tu as toujours été si gentil avec moi, Tu mérites des remerciements particuliers. Ma grand-mère, ma mère et mon père n’auront que des remerciements plus ordinaires. »Dieu sourit en versant des larmes de joie.

Ma mère me gronde et ma sœur me frappe

« Mon Dieu, ma mère m’a dit de ne jamais me plaindre de personne. Mais je suis désolé, je dois me plaindre. Tu sais mon Dieu, ma mère me gronde très souvent, et ma sœur me frappe presque chaque jour. Je suis sûr que ce n’est pas bien. Qu’en penses-Tu, mon Dieu ? »
— Demande à ta sœur et à ta mère de Me parler avant de te frapper ou de te gronder.
— Oh oui, je vais le faire. Cela veut dire que ma sœur ne sera plus capable de me frapper, et ma mère de me gronder.
— Mon enfant, ce n’est pas tout à fait cela. Je vais te confier mon secret. Quand elles me demanderont l’autorisation de te frapper ou de te gronder, je vérifierai si tu le mérites ou non. Si tu ne le mérites pas, je les gronderai sérieusement. Mais si tu mérites leurs coups et réprimandes, je te donnerai assez de force et de gaieté pour recevoir les fruits de tes mauvaises actions. Je veux que tu sois gentil, bon, parfait et divin.
— Je le serai, mon Dieu. Merci et merci, mon Dieu. »

J’ai un problème de prière

« Mon Dieu, j’ai un véritable problème. Ma mère me dit que je dois passer plus de temps à Te prier. Mon père me dit que le temps que je passe à Te prier suffit amplement. Qui des deux a raison, mon Dieu, ma mère ou mon père ? Ou bien ont-ils tort tous les deux ?
— Plus tu pries, plus tu me satisfais. Ton père a donc tort. Et quand tu pries, si tu ne le fais pas de tout ton cœur, tu perds tout simplement ton temps. Donc ta mère a tort si elle insiste pour que tu pries lorsque tu n’es pas sincère dans ta prière. Je vais t’apprendre une nouvelle prière. Cette prière t’accordera tout ce que tu désires :
« Mon Dieu, je prie pour que Tu fasses de moi Ton plus doux et plus cher enfant. Je prie pour que Tu me rendes aussi bon que Toi. Je prie pour que Tu me permettes de T’écouter chaque jour. Je prie pour que Tu me permettes de penser toujours à Toi. Je prie pour que Tu me donnes la capacité de Te faire plaisir chaque jour, chaque heure, chaque minute et chaque seconde. »
— Oh mon Dieu, c’est une prière géniale. Est-ce que je peux y ajouter quelques mots ?
— Bien sûr, et comment !
— Mon Dieu je voudrais ajouter ceci : « Je T’aime, mon Dieu. Je T’adore, mon Dieu. Je chante pour Toi, mon Dieu. »
— Amen. Merveilleux, merveilleux !
— Merci, mon Dieu, un million de fois merci. Je vais dire cette prière que Tu m’as donnée tous les jours sans faute. »

Mon Dieu, ma mère m’ennuie sans arrêt

« Mon Dieu, ma mère m’ennuie sans arrêt. Elle me dit que je dois Te prier tous les matins et tous les soirs. Elle me dit aussi que si je le fais, je pourrai Te voir tous les jours. Elle m’a raconté encore autre chose. Elle m’a dit que Tu étais très bon. Si c’est vrai, peux-Tu m’accorder une faveur ? Peux-Tu me dire comment je peux Te voir tous les jours, sans avoir à prier ?
— Je vais te laisser Me voir non seulement une fois, mais deux fois par jour. Mais tu dois Me prier un petit peu. Attends, j’ai une super idée. Je vais te donner en secret la prière la plus facile. Tu ne dois la dire à personne, c’est juste entre toi et Moi, top secret.
Tous les matins, tiens-toi devant le grand miroir dans le salon et garde tes yeux à demi-ouverts. Regarde tes yeux dans le miroir et souris, souris. Tu me verras sûrement dans tes yeux. D’abord tu me verras dans ton œil droit, et ensuite dans ton œil gauche.
— Est-ce que ça sera toujours comme ça ? Est-ce que je ne peux pas Te voir d’abord dans l’œil gauche, et ensuite dans l’œil droit ?
— Si, mais pour cela, tu dois garder les deux yeux fermés, répéter Mon nom sept fois, et puis ouvrir les yeux. Tu Me verras d’abord dans ton œil gauche.
— Oh mon Dieu, est-ce que ça T’ennuierait si je le faisais autrement ? J’espère que ça ne T’ennuie pas si je garde mes yeux à demi-ouverts, et si je souris jusqu’à ce que je T’aperçoive, mais sans rester debout devant le miroir. Je pense que ce serait plus facile. Tu veux bien ? »
« Bien sûr. Je dois dire que tu es plus sage que moi. Je voulais te montrer la manière la plus facile pour me voir. Je voulais que tu te tiennes devant le miroir avec les yeux mi-ouverts. Mais tu ne veux même pas te donner cette peine. Tu veux seulement garder les yeux mi-ouverts et sourire jusqu’à ce que tu M’aperçoives. Tu as découvert là un moyen encore plus facile. Tu es très intelligent, et excellent, c’est pourquoi je t’aime et que je suis fier de toi.
— Merci beaucoup, mon Dieu. »

Mon Dieu quel est ton véritable nom ?

« Mon Dieu, quel est Ton véritable nom ?
— Mon véritable nom est le même que le tien.
— Je ne veux pas Te donner mon nom !
— Alors quel nom veux-tu que je porte ?
— Je veux que Tu T’appelles « Eau ».
— « Eau » ? C’est un joli nom. À partir de maintenant, si tu M’appelles comme cela, je te répondrai.
— Mon Dieu, je vais Te dire un secret. Ma mère m’a dit que l’eau avait un autre nom : « Vie ».
— Et moi, mon enfant, je vais te dire un autre secret. L’autre nom de vie est « Dieu ».
— Je peux dire Ton secret à ma mère ?
— Bien sûr.
— Je Te remercie vraiment de m’avoir dit un top-secret. »

Mon Grand-Père me dit beaucoup de mensonges

« Mon Dieu, mon grand-père me dit toujours que je ne dois jamais dire de mensonge. Mais tu sais, mon Dieu, il m’a dit beaucoup de mensonges.
— Quels mensonges t’a-t-il dits ?
— Mensonge numéro un : il m’a dit que Tu étais beaucoup plus vieux que lui. Mensonge numéro deux : il m’a dit que Tu n’avais pas besoin d’yeux comme nous pour voir. Mensonge numéro trois : il m’a dit que Tu n’avais pas besoin d’oreilles comme nous pour entendre. Mensonge numéro quatre : il m’a dit que tu n’avais pas besoin de bouche pour parler.
Mais Tu es juste en face de moi. Je vois que Tu as deux yeux, deux oreilles et une bouche comme moi, et aussi je vois que Tu es très, très jeune et très beau. Tu n’es même pas aussi vieux que mon grand-père. Alors pourquoi est-ce que mon grand-père me dit que Tu es plus vieux que lui ?
— Mon enfant, tu as raison. Ton grand-père a aussi raison. La connaissance qu’il a de Moi lui vient des livres. Tu Me connais en m’ayant vu en face de toi. Ton grand-père Me considère comme un idéal. Tu Me vois comme un ami plein d’amour et une Vérité vivante. »

Bouddha et Krishna

« Mon Dieu, j’aimerais Te dire une chose. Il y a deux mille cinq cents ans habitait sur la terre un très, très grand Maître spirituel. Son nom était Bouddha. Je pense que Tu as déjà entendu ce nom. Mon père est un homme spirituel. Il suit la voie de Bouddha.
— Et ta mère, quelle voie suit-elle ?
— Mon Dieu, ma mère suit de nombreuses voies. Elle suit la voie de Bouddha, la voie de Krishna, la voie de Ramakrishna, la voie de Ramana Maharshi, et parfois celle de Sri Chinmoy. De toute façon, mon Dieu, ce sont tous de bons et de grands Maîtres spirituels. Ils ont de nombreux disciples et fidèles. Mais mon Dieu, j’ai vraiment un sérieux problème. Je ne sais pas quelle voie je dois choisir. Si je choisis la voie de mon père, la voie Zen, mon père sera très content ; et si je choisis celle de ma mère, c’est-à-dire de nombreuses voies en même temps, ma mère en sera très heureuse.
— J’aimerais que tu suives Ma voie.
— Quelle est Ta voie, mon Dieu ?
— Chaque jour, prie et médite ; je te montrerai bientôt Ma voie.
— Mon Dieu, je Te remercie du fond du cœur. »

Je ne Te connais pas très bien

« Mon Dieu, as-Tu une minute ? Je voudrais Te demander quelque chose. Ma mère me dit que je dois T’aimer tous les jours sans exception. Est-ce vrai ?
— Oui, ta mère a raison.
— Comment puis-je T’aimer alors que je ne Te connais pas très bien ?
— Je vais te dire comment faire. Il est vrai que tu ne Me connais pas très bien, mais tu connais très bien ta mère. À partir d’aujourd’hui, essaie d’aimer davantage ta mère. Elle gardera pour elle tout l’amour dont elle a besoin de toi, et le reste, elle Me le donnera. Ta mère et moi partagerons ton amour, d’accord ?
— Merci, mon Dieu. »

Autres extraits du livre « Comment parler de Dieu aux enfants » aux Editions la Flûte d’Or