Travail et service


Pourquoi travaillons-nous ? Nous travaillons pour gagner notre vie et entretenir nos proches. Nous pouvons également travailler pour maintenir notre corps en parfaite condition ; Mais un véritable aspirant considère le travail de manière différente. Il le voit comme une véritable bénédiction. Pour lui, toutes les difficultés et les emplois apparemment difficiles sont des bénédictions déguisées, le travail n’est pas moins qu’un service dévoué. Il a découvert la vérité qu’en offrant les résultats de tout ce qu’il dit, fait et pense, il peut réaliser Dieu. Il travaille pour l’amour de Dieu. Il vit pour l’amour de Dieu. Il réalise la Divinité pour l’amour de Dieu.

Le destin est notre construction. Nous avons eu la force de le construire ; nous avons la force de le démolir. Démolir une construction, ou bien construire un nouvel édifice ou encore transformer l’actuel, ce sont là des points extrêmement importants. Mais dans tous les cas, nous devons travailler sur les plans physique, vital, mental, psychique et spirituel. Ce n’est pas sans intention que Dieu nous a si généreusement offert un corps, un vital, un mental, un cœur et une âme.

Chaque être humain doit trouver le travail qui lui convient et qui l’aide à se développer dans son âme. Il n’y a rien de plus encourageant, inspirant et satisfaisant que de découvrir son véritable travail intérieur, qui est celui de la réalisation de soi. L’écrivain anglais Thomas Carlyle exprima une vérité profonde lorsqu’il écrivit : « Béni soit celui qui a trouvé son travail ; qu’il ne demande aucun autre salut. »

Chaque âme est un instrument choisi de Dieu. Chaque âme a une mission particulière ici sur terre. Chaque personne doit se réaliser et s’accomplir, non pas à sa propre manière, mais à la manière de Dieu. Dieu, de par Son Amour infini, et en vertu du devoir divin qu’Il s’est imposé, donne à chaque aspirant ce dont il a besoin. En même temps, Dieu n’attend pas de l’aspirant une goutte de plus que ce qu’il peut offrir. Un grand adage dit : « À chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins. »

On entend une plainte commune venant de tous les hommes, quel que soit leur âge, leur caste, leurs croyances. Quelle est-elle ? « Je n’ai pas le temps ». Dans un soupir lyrique, ils disent au monde : « Il y a tant à faire, et si peu a été accompli. » Ici, le temps agit comme notre pire ennemi. Le temps est capable de créer des soucis, des peurs et des frustrations en nous parce que nous travaillons à travers notre ego et pour l’ego. Il y a toujours un combat constant entre l’intensité peu judicieuse de notre ego et le courant insondable et sans pitié du temps.
Mais en travaillant avec notre âme et pour l’âme, ce temps non seulement nous aide, mais il apparaît à chaque instant comme une opportunité en or : parce que notre âme sait sans faute comment se jeter dans le rythme cosmique du Temps infini.

Certes, chaque être humain est un instrument de Dieu, choisi pour un travail particulier, pour remplir une mission divine ici sur terre. Mais personne ne devrait se croire indispensable, même dans ses rêves les plus fous. Dans chaque tâche particulière, Dieu nous donne une opportunité sans égale pour entrer dans l’Infinitude absolue de Son Cœur. Si nous ne saisissons pas cette opportunité constante, Dieu, le Père plein de Compassion ne pourra s’empêcher de dire : « Dors, mon enfant, dors. Tu es l’enfant de ma Patience éternelle. Je voulais que tu sois dans ma Lumière qui transforme toute chose. Puisque tu ne le veux pas, je devrai rester dans ta nuit sans yeux. »


Le devoir suprême

Le poète chanta :

Je m’endormis et rêvai que la vie était Beauté.
Je me réveillai et découvris que la vie était Devoir.

 

Le devoir et la beauté sont comme le pôle Nord et le pôle Sud.

Qu’est-ce que la beauté ? La beauté est l’unité du fini et de l’Infini. La beauté est l’expression de l’Infini à travers l’homme, le fini. La beauté est l’incarnation humaine de Dieu, l’Infini. Dans le monde matériel, dans le monde physique, Dieu Se révèle à travers la beauté.
La beauté de l’âme est sans égale dans le monde physique. Cette beauté inspire le monde extérieur et comble le monde intérieur. Cette beauté nous unit à l’Âme de Dieu, la Lumière infinie. Cette beauté nous unit au Corps de Dieu, l’univers. Lorsque nous vivons dans le monde de l’aspiration, nous comprenons que le Devoir transcendantal et la Beauté universelle sont les expressions parfaites d’une seule et même réalité.
Dieu pense à Son Devoir. Dieu médite sur Son Devoir. L’homme aime sa récompense. L’homme pleure pour sa récompense.
Un devoir accompli inconditionnellement rend Dieu heureux et c’est ce qu’Il fait à tout instant.
Une récompense gagnée sans effort et constamment rend l’homme heureux, et c’est toujours ce qu’il attend et ce pour quoi il vit.
Dans notre devoir humain, nous pensons à l’homme en l’homme. Dans notre devoir humain, nous voyons l’homme en l’homme. Autrement dit, nous aimons l’attachement dans l’ignorance.
Notre devoir divin est de méditer sur Dieu en l’homme. Notre devoir divin est de voir Dieu en l’homme. Autrement dit, d’aimer la Divinité en l’Immortalité.
Le devoir humain commence dans la contrainte et finit souvent dans la frustration et la répulsion. Le devoir divin commence dans la nécessité intérieure et finit dans un flot d’extase.
Dans notre vie quotidienne, le devoir est quelque chose de désagréable, exigeant et décourageant. Lorsqu’on nous rappelle notre devoir, nous perdons toute joie intérieure spontanée. Nous sommes malheureux et pensons que nous aurions mieux pu utiliser notre énergie. Le devoir est douloureux, ennuyeux et monotone, tout simplement parce que nous l’accomplissons avec notre ego, notre fierté et notre vanité. Le devoir est plaisant, encourageant et inspirant lorsqu’il est accompli pour l’amour de Dieu. Nous avons besoin de changer notre attitude face au devoir. En travaillant pour l’amour de Dieu, il n’y a pas de devoir. Tout est joie, tout est beauté. Chaque action doit être accomplie et offerte aux pieds de Dieu. Le devoir pour l’amour de Dieu est le devoir suprême.
Dans notre vie sans aspiration, nous remplissons des devoirs et considérons que le devoir est synonyme de travail pénible. Nous considérons également le devoir comme quelque chose d’imposé, tandis que la récompense est un plaisir des plus convoités. Dans notre vie d’aspiration, le devoir est volontaire, il n’est jamais obligatoire. Et la récompense est la joie pleine d’énergie du service désintéressé. Dans notre vie de réalisation, le devoir est notre fierté divine et la récompense est notre hauteur glorieuse et transcendantale.
Nous n’avons aucun droit d’entreprendre un autre devoir avant de travailler notre propre salut spirituel. Dieu ne nous a-t-Il pas confié cette merveilleuse tâche dès notre naissance ? Le devoir suprême est de travailler constamment pour la réalisation de Dieu. Le temps est court, mais la mission de notre âme sur terre est grande. Comment pouvons-nous perdre du temps ?
Aimez votre famille. C’est votre grand devoir. Aimez l’humanité davantage. C’est votre plus grand devoir. Aimez Dieu le plus. C’est votre plus grand devoir, votre devoir suprême.

Il y a deux choses : la mémoire et l’oubli. Nous savons tous que nous devons aller chercher notre salaire, c’est notre devoir, et nous ne l’oublions jamais. Mais l’autre devoir, celui de travailler, celui-là, nous l’oublions. Pour obtenir notre salaire, nous devons travailler. Mais curieusement, nous oublions cela. Dans la vie spirituelle également, il y a un devoir, qui est d’apprécier les fruits de la réalisation de Dieu. Nous le savons tous et nous accomplissons ce devoir avec ardeur. Mais malheureusement, nous oublions l’autre devoir : la méditation. Goûter les fruits est un devoir, les acquérir en est un autre. Mais nous sommes assez malins pour implorer les fruits de la réalisation bien avant d’entrer dans le champ de la méditation. Or sans méditation, il n’y a pas de réalisation. Sans méditation, la réalisation de Dieu n’est qu’une illusion.
Du point de vue spirituel, le devoir et la récompense vont ensemble. Ils sont comme les deux faces d’une même pièce. Le devoir est l’homme, l’aspiration, et la récompense est Dieu, la Réalisation, et Dieu, la Libération. Par ailleurs, le voyage éternel de l’homme, son voyage qui ne cesse de se transcender, est dans la récompense ; et Dieu, la Réalité qui ne cesse de transformer et de manifester ici sur terre comme au ciel, est dans le devoir.
Dans notre vie, avec ou sans aspiration, nous voyons que le devoir précède la récompense. Le devoir vient en premier, et il est suivi par la récompense. Dans la vie de la réalisation, c’est le contraire : la récompense vient avant le devoir. Comment ? Lorsque Dieu offre à quelqu’un Sa Hauteur transcendantale, ou Son Illumination la plus élevée, cela signifie qu’Il lui a déjà accordé la pleine réalisation. Dieu l’a accepté comme Son instrument choisi. Cette acceptation comme Son instrument choisi indique qu’il a déjà reçu la plus grande récompense de Dieu. Plus tard, Dieu lui expliquera son devoir : aimer l’humanité, aider l’humanité, servir la divinité en l’humanité, révéler Dieu, la Compassion éternelle et manifester Dieu la Sollicitude éternelle sur terre, ici et maintenant.