La compétition sportive optimisée par une dimension intérieure

Extraits de « Sport et Méditation » de Sri Chinmoy aux Editions La Flûte d’Or

Se mesurer à soi-même

Lorsque vous êtes en compétition, rappelez-vous que vous ne vous mesurez pas à la personne qui est à côté de vous ni à ceux qui sont devant ou derrière vous. Vous ne vous mesurez qu’à vous-même. Sinon, toutes sortes de mauvaises idées vous viendront à l’esprit. Votre attitude sera de battre quelqu’un coûte que coûte et ce sera votre destruction. Mais si vous ne courez avec d’autres concurrents que pour courir le plus vite possible et faire votre meilleur temps, alors quel que soit votre résultat, vous serez heureux.

Notre philosophie est la transcendance de soi. Il se trouve que j’ai été un athlète. Je peux dire que j’ai atteint un certain niveau et que je suis très fier de moi, mais il suffit que je regarde autour de moi pour constater que quelqu’un d’autre peut facilement me battre. C’est pourquoi, si on entre dans le monde de la compétition pour tenter de battre le monde entier, on sera forcément déçu. Nous pourrons être les premiers à un moment, mais l’instant d’après, quelqu’un d’autre nous dépassera. Dans le monde de la compétition, il n’y a donc jamais de paix ; il y a toujours quelqu’un de meilleur que soi. Mais si l’on essaye de ne rivaliser qu’avec soi-même pour améliorer son propre niveau, on sera toujours content.

La Joie est dans le progrès et non dans le succès

Nous courons au plus vite lorsque nous ne regardons ni à droite, ni à gauche. Si nous nous laissons distraire en pensant à une personne qui se trouve, soit à côté de nous, soit derrière nous, au lieu de penser au but lui-même, nous ne réussirons pas à atteindre le but. Ne pensez qu’à votre but, tout le temps, et votre problème sera résolu.

Il devrait toujours y avoir un but. Avoir un but ne signifie pas que nous devons essayer de battre les meilleurs coureurs du monde, loin de là. Il y a quelque chose d’essentiel, de nécessaire et d’inévitable que nous appelons progrès, et le progrès lui-même est l’expérience qui donne le plus de lumière.

Je pense que l’amélioration est nécessaire pour faire des progrès. Dans ce monde, nous ne sommes heureux que lorsque nous faisons des progrès. Si nous sommes satisfaits de ce que nous avons à présent et que nous ne voulons pas avancer, nous ne serons pas heureux.

La joie est dans le progrès et non pas dans le succès. Le succès termine notre voyage, mais le progrès n’a pas de fin. Lorsque vous avez un but fixe et que vous l’atteignez, c’est votre succès. Après cela, vous avez fini. Mais si vous n’avez pas de but fixe, si votre but est d’aller tout le temps plus loin, vous ferez constamment des progrès et vous obtiendrez la plus grande satisfaction. Alors ne vous contentez pas du succès. N’aspirez qu’au progrès. Chaque fois que vous faites des progrès, c’est là votre véritable succès.

 

Commentaire de Carl Lewis, champion olympique de sprint

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Carl Lewis JO

« Croyez-moi, la joie qui vient du fait d’aller « au-delà » est le sentiment le plus incroyable au monde. Je l’ai ressentie plusieurs fois. Et j’ai aimé voir d’autres vivre cette expérience. La joie ultime vient lorsqu’on réalise son meilleur absolu, quelle que soit sa place à l’arrivée.
« Pour moi, les Jeux Olympiques sont incarnés dans un des passages préférés de Sri Chinmoy : « Tous les athlètes doivent garder à l’esprit qu’ils sont en compétition non pas avec d’autres athlètes mais avec leurs propres capacités. Quoi qu’ils aient déjà accompli, ils doivent aller au-delà.

 Si vous pensez devant la ligne de départ, vous aurez un départ catastrophique. Les moments les plus calmes que j’ai eus en compétition étaient juste avant le départ, cinq secondes avant le départ. Quand ils disaient : « À vos marques, à vos blocs… », c’étaient là mes moments les plus intenses de méditation. Je ne pensais à rien, je ne pensais pas à la course, à ce que j’avais à faire, à ma performance, à quelle place j’allais arriver. Mon mental devenait complètement figé pour pouvoir écouter le pistolet. Alors il pouvait y avoir des millions de gens et quelqu’un pouvait hurler dans mes oreilles, je n’entendais rien. Et le seul fait d’écouter le coup du pistolet était tellement paisible et calme. Je pense que c’est une des raisons pour lesquelles je n’ai jamais fait de faux départ, parce que je ne m’inquiétais jamais du son du pistolet avant qu’il ne parte.

Vous devez être un expert en concentration et en méditation parce que vous devez être capable de vous concentrer sur quelque chose à des moments très stressants. Vous devez pouvoir bloquer tout ce qui peut encombrer votre mental ou changer le cours de vos pensées, et vous devez aussi avoir la foi. La méditation m’a aidé à éliminer certains des problèmes qui surviennent en tant qu’athlète. Surtout pour un athlète de classe mondiale, il y a beaucoup de pression en compétition. La méditation m’a aidé à éliminer beaucoup de pression d’une part, en ayant la foi et d’autre part, en ne me souciant pas de ce que les autres faisaient sur le stade. Lorsque je médite, je me sens plus détendu et calme. C’est ça le truc : cela enlève la pression. C’est ce que je ressens le plus : la paix et la confiance. »

« Ce que d’autres appellent pression, je l’appelle aspiration. »

« À la maison, d’habitude, je médite, et sur le stade, je prie toujours. Il y a des jours où je préfère me contenter d’être calme et rester dans une conscience méditative, mais je dis toujours une prière. C’est une chose que je n’oublie pas de faire avant chaque compétition. Je ne pense pas à la course ; c’est bien plus. Je prie pour tous les athlètes, pour qu’aucun ne se blesse et que tous restent en bonne santé. Dans un entraînement mental, on se concentre sur soi-même pour battre les autres, mais dans la méditation, on se concentre sur soi-même pour donner le meilleur de soi. » 

« Si vous pouvez trouver une force provenant de l’intérieur et une puissance provenant de l’intérieur, avec cela, vous pouvez réaliser tous les buts que vous vous êtes fixés. » 

 

« Croyez-moi, la joie qui vient du fait d’aller « au-delà » est le sentiment le plus incroyable au monde. Je l’ai ressentie plusieurs fois. Et j’ai aimé voir d’autres vivre cette expérience. La joie ultime vient lorsqu’on réalise son meilleur absolu, quelle que soit sa place à l’arrivée.Pour moi, les Jeux Olympiques sont incarnés dans un des passages préférés de Sri Chinmoy : « Tous les athlètes doivent garder à l’esprit qu’ils sont en compétition non pas avec d’autres athlètes mais avec leurs propres capacités. Quoi qu’ils aient déjà accompli, ils doivent aller au-delà. »   —Carl Lewis

Pourquoi la compétition ?

Nous nous demandons parfois si cela vaut la peine de prendre tant de mal, de temps et de soin à ce que nous faisons. Mais dans la vie, nous agissons pour être satisfait. Nous ne ferons rien d’inutile si nous ne voyons pas ou ne ressentons pas de satisfaction au bout de notre accomplissement. Cette satisfaction peut être soit éphémère, soit durable.

Beaucoup d’athlètes ne trouvent d’inspiration et d’enthousiasme que lorsqu’ils se mesurent à d’autres. Je ne peux pas leur en vouloir. Si quelqu’un est en mesure de se mesurer à quelqu’un d’autre, cela veut dire qu’il est inspiré, il est enthousiaste. En entrant en compétition avec quelqu’un, il peut faire venir en avant ses meilleures capacités. Sinon, il pourrait être léthargique. Il pourrait ne pas s’entraîner chaque jour. La discipline physique n’entre en jeu dans sa vie que lorsqu’il sait qu’il doit entrer en compétition avec quelqu’un, autrement il ne prendrait pas son entraînement au sérieux.

Notre but ne devrait pas être de dépasser les autres, mais de constamment dépasser nos propres résultats précédents. Nous ne pouvons estimer correctement notre capacité sans certains niveaux de comparaison. C’est pour cela que nous faisons de la compétition : non pas pour battre les autres, mais pour faire venir en avant notre propre capacité. Notre meilleure capacité ne se manifeste que lorsqu’il y a d’autres personnes autour de nous. Ces personnes nous inspirent à faire venir en avant nos aptitudes les meilleures et nous les inspirons en retour à faire venir en avant leurs aptitudes les meilleures.

Si vous participez à des courses, cela ajoutera à votre force et à votre détermination dans les mondes intérieurs. En pratiquant chaque jour, vous n’avez en général pas la même forme de détermination que lorsque vous courez une course. Dans une course, même si vous êtes un piètre coureur, vous êtes déterminé à faire de votre mieux, alors vous rassemblez toutes vos forces et votre détermination intérieures. Cette détermination entre aussitôt dans la Conscience Universelle, et se répand comme un feu de paille. Et ensuite, un coureur en Australie ou en Afrique ou n’importe où ailleurs dans le monde ressentira soudain une explosion d’énergie. Elle viendra de vous et de personne d’autre.

  

Restez intériorisé avant les grandes courses

« Avant les éliminatoires des Jeux Olympiques de 1996, mon ami, Sri Chinmoy m’a appelé de New York pour me souhaiter bonne chance pour les éliminatoires. Il m’a également offert ses conseils : « Prends ton temps pour être tranquille. Il va y avoir tellement d’activités, tellement de distractions, tellement de gens qui vont parler autour de toi et sur toi. Ne permets à personne d’épuiser l’énergie de ton cœur. » C’était là un conseil qui fait partie des grands classiques de Sri Chinmoy. Ses pensées sont tellement directement branchées sur le cœur. Elles proviennent du cœur et conduisent au cœur. Pour finir, Sri Chinmoy m’a suggéré de trouver une heure par jour pour être seul et en silence. Pas de télévision, pas de téléphone, pas d’amis ni de partenaires d’équipe. Moi seul et mes pensées, et une chance de me connecter à une puissance supérieure. » —Carl Lewis

« Je commence ma préparation et ma concentration pour mon épreuve non pas une ou deux heures avant, mais un jour ou deux avant. J’essaye autant que possible de plonger en moi, de moins voir de monde. Aux conférences de presse, j’essaie de ne pas être trop ouverte. Je préserve mes émotions, je les garde en moi, sinon, quand je parle avec mon cœur, cela m’enlève toute mon énergie. Quand je reste concentrée en moi, je réfléchis à des choses sérieuses, je ne vois que mes proches et les gens que j’aime. J’essaye de garder mon cœur brûlant et mon mental frais. À ces moments-là, j’aime parler de philosophie, des buts de la vie. Cela me permet de rester concentrée sur la compétition.»    —Tatyana Lebedeva

 

Participer à une compétition

Il faut se dire que nous ne sommes pas les acteurs, le seul Acteur est le Suprême. Nous devons ressentir que l’inspiration de notre action ne vient pas de nous, et que le fruit de l’action ne nous appartient pas non plus. Avec le sentiment de n’être que des instruments du Suprême, nos actions peuvent être parfaites.

La nervosité n’apparaît que lorsque nous pensons être les acteurs. Mais si l’Acteur est quelqu’Un d’autre, nous ne sommes alors que les témoins de l’action. Notre succès ou notre échec dépendent de Lui. Contentons-nous d’être de bons instruments. Par contre, si nous avons l’impression d’être ceux qui agissent, c’est là que les problèmes commencent.

Avant le départ de la course, méditez avec la plus grande ferveur pendant cinq minutes. Essayez de ressentir que ce n’est pas vous qui faites la compétition, mais que quelqu’Un d’autre court en vous et à travers vous. Vous n’êtes que le témoin, le spectateur, et comme c’est quelqu’Un d’autre qui court, vous avez toute la liberté de regarder et d’apprécier la course. Pendant la compétition, il est parfois très difficile d’apprécier la course. Soit l’esprit de compétition ou la frustration vous tuent, soit votre corps ne répond pas à votre volonté mentale et vous avez vraiment l’impression de mourir. Tant de problèmes peuvent survenir.

Mais avant de partir, si vous pouvez vous convaincre que vous êtes un observateur divin et que quelqu’Un d’autre fait la compétition en vous, à travers vous et pour vous, alors la peur, le doute, la frustration, l’anxiété et toute autre force négative ne pourront pas assaillir votre mental. Dès que ces pensées occupent le mental, elles essaient d’entrer dans le vital, puis dans le physique. Une fois dans le physique, elles créent de la tension et cela vous fait perdre tout votre pouvoir de concentration. Mais si vous pouvez vraiment ressentir que vous n’êtes pas le concurrent et que vous observez la compétition du début à la fin, vous n’aurez pas de tension et ces forces ne vous attaqueront pas. C’est la seule manière de vaincre ces forces et de maintenir le plus haut niveau de concentration du début à la fin.

Détendez-vous

La relaxation est d’une importance capitale pour tous les athlètes. Vous devez commencer par vous détendre psychiquement, dans votre cœur. Puis vous devez vous détendre au niveau mental, puis vital et enfin physique. Si vous êtes détendu au moment où vous voulez agir, vous recevez une force dans votre cœur, dans votre mental, dans votre vital et dans votre physique. Vous recevez également une force dans votre âme. Ce sont cinq forces importantes, des forces intérieures, qui vous aident secrètement. La relaxation signifie une aide du monde intérieur secret. Aussi la relaxation est-elle d’une importance capitale dans tout ce que vous faites. Mais il faut que ce soit de la relaxation, et non pas un plaisir procuré par la léthargie. La relaxation peut s’établir très vite si vous pouvez rendre votre mental calme, silencieux, vide. En rendant votre mental calme et silencieux, vous verrez que vous pourrez détendre très rapidement toutes les parties de votre être.

La pureté gagne

Prenons deux athlètes du même niveau sur le plan physique, dont vous-même. Si vous êtes pur et l’autre ne l’est pas, que va-t-il se passer ? Si vous avez vraiment le même niveau, vous battrez assurément l’athlète impur. Dès que vous toucherez votre poids, vous serez capable de contrôler vos pensées mentales, comme vos pensées vitales et vos pensées physiques. Mais lorsque l’autre athlète tiendra son poids, il regardera autour de lui pour voir si les autres le regardent. Or dès qu’il pense aux spectateurs, il perd une partie de sa force. Dès qu’il s’identifie avec le public, il reçoit leurs soucis, leur anxiété et leurs tensions. Par contre, si vous êtes pur, lorsque vous lancez le poids, dès que vous le prenez, il n’y a plus que vous et le Suprême. Vous ne permettez pas à votre vital de venir en avant. Vous n’ouvrez ni la porte physique, ni la porte mentale. La pureté est votre garde du corps. Elle ne permet à aucune mauvaise force d’entrer en vous. Vous n’avez pas la moindre idée de qui est bon, qui est mauvais, qui est votre ennemi. Votre pureté-gardienne est très stricte. Elle ne laissera rien de mauvais entrer dans votre mental. Ainsi, entre deux athlètes de même capacité, le plus pur des deux gagnera à coup sûr parce qu’il ne permettra à aucune force extérieure de l’attaquer au moment de la compétition.

Comment rester calme en cas de problèmes

Vous devez être, soit intelligent, soit connecté à votre vie intérieure. Si vous êtes intelligent, vous pouvez vous dire que ça pourrait être pire ; en disant cela, vous trouverez une certaine relaxation et une paix de l’esprit, ou une tranquillité. Mais si vous êtes connecté à votre vie intérieure, vous pouvez méditer avec force 15 à 20 minutes avant la course. Cela vous permettra d’acquérir une immense force mentale. Une fois que vous aurez acquis cette force, aucun des problèmes qui peuvent surgir pendant une course ne pourra vous déranger. Votre force mentale pourra vaincre la force de ces soi-disant problèmes avant et pendant la course.

Comment garder le rythme lorsqu’on court seul

À ce moment-là, il faut utiliser son chronomètre. Si vous savez que vous pouvez courir sept miles à une vitesse inférieure à cinq minutes par mile, essayez d’améliorer votre capacité. Vous êtes peut-être en avance sur les autres coureurs, mais vous n’êtes pas en avance sur votre meilleur temps possible. Supposons que vous comptiez courir à une vitesse de 4:30/mile (2:48/km), et que tous les autres coureurs se trouvent derrière vous : du coup, vous n’êtes pas inspiré ou vous n’avez pas envie de vous battre. Regardez simplement votre chronomètre et considérez-le comme un autre rival ou un concurrent. Vous serez alors inspiré à courir plus vite.

Lorsqu’on a envie d’abandonner une course

Faisons appel à la sagesse à tout moment. Parfois, nous sommes physiquement fatigués. D’autres fois, nous sommes mentalement fatigués, ou encore émotionnellement fatigués. Et puis, nous pouvons aussi être fatigués sans aucune raison. Notre léthargie mentale nous fait souvent ressentir que nous ne sommes pas capables de finir la course, ou que si nous la finissons, elle n’aura aucun intérêt pour nous. Notre mental a tellement de manières de nous convaincre qu’il est vain et inutile de continuer. Le mental nous fait ressentir que nous nous tuons sans aucune raison.

Lorsque la léthargie mentale ou notre propre mauvaise volonté nous torturent, nous ne devons pas nous soumettre à ces mauvaises forces. Notre devise est : « Ne jamais abandonner ! ». Ce n’est qu’après avoir donné tout ce que nous avons et tout ce que nous sommes que nous pouvons abandonner, si c’est absolument nécessaire. Sinon, nous faisons la pire des erreurs. La plupart du temps, il y a toutes les chances que nous soyons capables d’arriver à notre destination. Et une fois arrivés à notre destination, nous serons les plus heureux et les plus fiers des coureurs.

Même si vous pensez que vous n’arriverez pas à atteindre votre but, n’abandonnez jamais une course. Si vous abandonnez une fois, vous abandonnerez une autre fois. Vous devez accepter de pouvoir courir une mauvaise course et savoir que le sport ne consiste pas seulement à gagner des médailles ou à être le numéro un. Je crois fermement que l’homme ne se mesure pas seulement à ses performances extérieures mais également à ses accomplissements intérieurs. Terminer une course qui se passe mal et accepter son issue peut être un grand accomplissement. Le sport n’est pas la vie tout entière. Une mauvaise performance est toujours un nouveau défi. » —Paul Tergat

Au delà du résultat

La défaite peut être une réalité qui nous prépare secrètement à courir plus vite.

Enfants, nous avons appris à marcher au prix de nombreuses chutes. De même, nous ne devenons des coureurs rapides qu’au prix de nombreuses courses perdues. Nous ne devenons de bons lutteurs qu’au prix de nombreuses défaites. Si je suis malheureux en voyant quelqu’un d’autre que moi gagner une course, cela ne m’aidera pas. Mais si je peux apprécier sa vitesse, une partie de sa capacité entrera automatiquement en moi. Une appréciation sincère nous fait gagner en capacité. Lorsque je vois quelqu’un courir à toute vitesse, je sens vraiment que je suis cette personne. Si vous pouvez vous identifier avec le succès des autres au lieu de les envier, vous trouverez beaucoup plus de joie dans votre vie. Et bien sûr, si vous pouvez vous identifier également avec leurs défaites, vous apprendrez la compassion et la bonté en même temps que vous enrichirez votre propre expérience.

Si vous méditez, vous pourrez facilement ressentir la même joie que celle du gagnant, même si vous perdez. Et de plus, vous pourrez ressentir la joie du gagnant comme votre propre joie, bien à vous. Ce n’est pas une illusion, car la méditation vous donne la force de l’unité. Ainsi le gagnant et le perdant peuvent-ils s’identifier l’un à l’autre grâce à leur méditation. De plus, si vous êtes le gagnant et si, par la force de votre méditation, vous pouvez établir votre unité solidaire avec le perdant, vous trouverez non seulement la joie de votre victoire, mais une joie supplémentaire. Vous augmenterez votre bonheur en vous identifiant avec le perdant. Votre solidarité et votre sollicitude vous offriront une grande satisfaction, une forme de satisfaction que vous n’avez pas en gagnant.

Un athlète pratique sérieusement pendant trois ou quatre mois et ensuite, pendant la compétition, il doit montrer ce dont il est capable. S’il ne réussit pas bien, il pourra se dire : « Oh, j’ai fait tant de sacrifices pendant tant de mois, quel résultat déplorable! ». Mais en réalité, ce n’était pas un sacrifice. Il a donné de lui-même pendant un certain temps, et maintenant, il reçoit le résultat sous forme d’expérience. L’aspirant qui reconnaît son unité intérieure avec le reste du monde ne se sentira ni triste, ni désespéré s’il ne réussit pas très bien. Ce genre d’expérience —le succès comme l’échec— est absolument nécessaire pour tout le monde.

Du point de vue spirituel, on dit qu’il n’y a pas de sacrifice lorsqu’il y a un sentiment d’unité. Par contre, là où il y a un sentiment de pluralité, il y a toujours un sacrifice ; sinon, tout est unité, toute unité. Si je fais ceci et vous faites cela, tout fait partie du Jeu Cosmique de Dieu. Il n’y a ni moi ni vous, il n’y a ni gagnant ni perdant. Tout n’est qu’une seule réalité, une réalité-unité.

Chaque fois que nous défions quelqu’un, nous nous affaiblissons intérieurement. Mais lorsque nous établissons notre unité avec quelqu’un, nous recevons une force. Lorsque vous établissez votre unité avec les autres, vous étendez immédiatement votre conscience. Si quelqu’un fait quelque chose de bien, vous devez avoir le sentiment que c’est vous qui l’avez fait. Les autres devraient ressentir la même chose lorsque vous faites quelque chose d’important. Chaque fois qu’un individu fait quelque chose de vraiment bien, nous devons ressentir que c’est notre inspiration et notre aspiration conscientes qui ont permis à cette personne de réussir son entreprise. Avec cette attitude de travail d’équipe, nous pourrons conquérir l’ego. Conquérir l’ego, c’est gagner une liberté illimitée. L’ego humain ne peut jamais, dans aucune circonstance, faire l’expérience de la véritable joie intérieure. La joie intérieure véritable se crée d’elle-même. Elle ne dépend d’aucune circonstance extérieure ni d’aucun accomplissement.

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L’athlète peut trouver la paix grâce à son sentiment d’unité avec les autres. Avant de commencer la compétition, il peut prendre simplement une petite seconde pour se dire : « Quel que soit celui qui sera premier, je serai également heureux, parce que celui qui va gagner est de toutes façons mon frère ou ma sœur. Si je ne courais pas, ou si je ne sautais pas, il n‘y aurait pas de compétition, et cette personne ne pourrait pas être un vainqueur. Et par ailleurs, si je gagne, ce n’est que parce que d’autres ont également couru et sauté. »

Si nous pensons à l’unité avant d’agir, et si nous pouvons maintenir ce sentiment d’unité pendant et après notre action, la paix règnera toujours. Du début à la fin, nous devons chanter le chant de l’unité. Si par exemple, nous courons un marathon avec des milliers de gens courant vers la même destination, et un coureur arrive le premier, et moi le dernier ; si j’ai pu établir mon unité avec les autres coureurs, je serai tout aussi heureux parce qu’ils font tous partie intégrante de ma vie. Et je ne me sentirai pas désespéré parce qu’une partie de moi a atteint le but avant une autre partie. Sans unité, quoique nous fassions, nous ne sommes pas heureux. Même lorsque nous réussissons, la joie que nous avons ne dure pas.

Quand je regarde une saison comme 1996, le but ultime pour moi n’était pas nécessairement de gagner la médaille d’or du saut en longueur. Bien sûr, j’ai été content de le faire, mais le but ultime pour moi était de gagner la médaille d’or de l’effort. Même si vous gagnez, (j’ai eu de petites victoires comme de très heureuses défaites), en fin de compte, ce que vous voulez, c’est ressentir que vous avez tout donné parce qu’à ce moment, vous pouvez accomplir la seule chose que vous puissiez accomplir : donner votre meilleur effort. C’est vraiment tout ce qui compte. C’est cela qui fait la différence entre beaucoup de grands athlètes et de grandes personnalités dans notre société. Il y a ceux qui peuvent se permettre d’être détachés du « gagner et perdre », des bonnes et des mauvaises courses, et qui se contentent de dire : « Tout cela et en fait tout ce que je fais dépasse en fin de compte mon contrôle. Je fais simplement de mon mieux et je permets à quelque chose de se passer ; je peux être comblé autrement. »

« Ce que vous devez faire, c’est vous préparer physiquement, émotionnellement et spirituellement pour accepter ce qui se passe un jour donné. Et c’est ce que beaucoup de gens ont peur de faire, c’est de se dire « Bon, j’ai fait tout ce que je pouvais. Tout ce qu’il me reste à faire en ce moment, c’est de courir : le reste n’est pas entre mes mains. » Beaucoup de gens veulent tout contrôler. Ils n’arrivent jamais vraiment au succès qu’ils pourraient atteindre parce qu’ils croient pouvoir contrôler leurs performances ; ils pensent pouvoir contrôler tout ce qu’ils font ce jour-là, alors ils essaient trop de contrôler au lieu de permettre à tout de se produire. Cela fait une grande différence.
« Vous voyez des athlètes qui sont tellement obsédés par leurs performances —« il faut que je batte le record cette fois-ci »— qu’ils semblent ne jamais être contents. Il peuvent battre des records du monde, parce qu’ils contrôlent leur performance et ne permettent pas simplement le « je suis plus rapide que toi » de se produire. Donc c’est beaucoup plus que le simple « j’ai franchi la ligne le premier ». Il y a un processus de « est-ce que je me suis consacré entièrement à cette performance ? Est-ce que j’ai travaillé aussi dur que je pouvais ? Est-ce que j’ai fourni 100% d’efforts ? Est-ce que je me suis permis d’accepter tout ce qui pouvait m’aider à devenir le meilleur possible ? »  —Carl Lewis

Si je considère la défaite comme la victoire comme une expérience, aucun doute ne peut entrer en moi. Le fait de ne pas être capable de faire quelque chose est une expérience, et le fait d’être capable de faire quelque chose est également une expérience. Alors pourquoi douter ? Je considère l’expérience que je traverse dans la victoire et celle que je traverse dans la défaite comme deux expériences également bonnes, aussi le doute ne peut-il me torturer. Il ne me torture que lorsque je dis : « Que va-t-il m’arriver si je n’agis pas, ou que je ne peux pas agir ? » Mais si je n’agis pas, le monde ne va pas s’écrouler ; et si j’agis, cela ne sauvera pas le monde. Si je perds, l’expérience que je reçois vient de l’Au-delà. Et si je gagne, l’expérience vient également de l’Au-delà.

En considérant la victoire et la défaite comme égales, il ne peut y avoir aucun doute, quel qu’il soit. Je suis aussi heureux de pouvoir faire quelque chose ou de ne pas pouvoir le faire, parce que ces deux résultats ne sont finalement que des expériences que je vis, et ces expériences, c’est mon Pilote intérieur qui les vit Lui-même en moi et à travers moi.

Ne pensez pas à l’échec ; soyez joyeux. Si vous avez échoué auparavant, dites-vous que ce jour n’a jamais existé. Rendez votre mental frais et propre. Vivez avec un nouvel espoir et une nouvelle promesse.

L’idée d’échec est une chose déplorable dans la vie de quelqu’un, que ce soit dans le soulever de poids ou dans toute autre discipline. Nous ne devons jamais aimer l’idée d’échec. Nous devons toujours avoir le sentiment de réussir. Il n’y a rien de tel que l’échec permanent. L’échec n’est que temporaire. Même si nous échouons aujourd’hui, demain, nous réussirons à coup sûr.

L’échec est une expérience qui nous éveille. Le succès est une expérience qui nous donne l’énergie pour nous battre pour un succès plus élevé et plus grand.

L’esprit de la course, la course intérieure, mieux courir les longues distances

Extraits de « Sport et Méditation » de Sri Chinmoy, aux Editions la Flûte d’Or

La course et le voyage intérieur
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La course nous rappelle le voyage intérieur qui est devant nous. Le but est devant nous et nous courons vers ce but. C’est un merveilleux sentiment, qui aboutit ensuite à un grand accomplissement.

La course a sa propre valeur intérieure. Lorsque vous courez, chaque respiration est reliée à une réalité supérieure. Lorsque vous courez et si vous êtes dans une bonne conscience, votre respiration est bénie par une respiration intérieure plus élevée. Bien sûr, cela ne vaut pas si, en faisant votre jogging, vous bavardez avec votre ami au sujet de choses mondaines. Mais si vous courez dans une bonne conscience, chaque respiration vous connectera avec une réalité intérieure plus profonde et plus élevée.

Si vous voulez renforcer votre corps physique avec une force plus élevée ou une réalité plus élevée, la course est absolument nécessaire. Je ne dis pas que vous devez courir à toute vitesse. Mais même en faisant votre jogging habituel, vous pouvez ressentir que vous avez deux respirations, dont l’une est plus élevée que l’autre : quelque chose vous tire vers le haut ou bien vous vous portez vers le haut. L’autre respiration est celle de votre corps ; les deux sont combinées.

La course nous montre un but

La course est un mouvement continu. Le fait de courir nous fait ressentir qu’il y a un but —non seulement un but extérieur, mais également un but intérieur. La course nous aide en nous montrant qu’il y a un but. Par ailleurs, la course en soi est un but pour ceux qui veulent maintenir leur corps en parfaite condition.

Course et transcendance

La course nous offre le message de la transcendance. Dans notre course, nous poursuivons chaque jour un nouveau but. C’est comme un enfant qui étudie à l’école. Il va d’abord au jardin d’enfant, puis au primaire, au secondaire, et enfin à l’université. Une fois qu’il a obtenu ses diplômes, s’il n’est toujours pas satisfait, il voudra acquérir toujours plus de sagesse et de connaissance. De même courons-nous chaque jour vers un but, mais que nous voulons dépasser dès que nous l’avons atteint. Nous voulons soit améliorer notre temps, soit augmenter notre distance. Il n’y a pas de fin à notre désir de progrès. La course représente une transcendance continue et tel est aussi le message de notre vie intérieure.

Course et méditation

À travers la prière et la méditation, nous pouvons développer une grande force de volonté, et cette force de volonté peut nous aider à gagner de très bons résultats dans notre course extérieure.

La méditation est tranquillité, calme et silence, tandis que la conscience de la course est dynamisme. Cependant, la vitesse extérieure du coureur possède en son cœur même une forme de calme et d’équilibre. Un avion vole très vite et pourtant on ne ressent aucun mouvement à l’intérieur. Tout est tranquille, paisible ; et nous pouvons apporter ce calme intérieur dans notre vie extérieure. En fait, la vie extérieure, le mouvement extérieur ne peuvent réussir que lorsqu’ils proviennent de l’équilibre intérieur. Sans équilibre, il ne peut y avoir de mouvement extérieur réussi. L’équilibre est une puissance invisible et cette puissance invisible est toujours prête à venir en aide au coureur extérieur.

Courir pour le Bonheur intérieur

Votre sourire intérieur peut considérablement vous aider dans votre course.

Tout le monde veut être heureux et beaucoup ont découvert que la course était une manière très efficace d’apporter le bonheur. La raison est que la course exige non seulement une bonne condition physique, mais également une bonne condition du vital, du mental et du cœur.

Nous sommes composés d’un corps, d’un vital, d’un mental, d’un cœur et d’une âme. Ce sont les membres d’une seule et même famille qui doivent en principe aller ensemble. L’âme est la sœur aînée. Puis viennent le cœur, puis le mental, le vital, et enfin le corps.

Parfois, le corps est en assez bonne condition pour courir mais le mental n’est pas prêt. Et puis il arrive que le mental veuille courir, mais que le corps ne soit pas coopérant. Il faudrait donc que tous les membres de la famille —le corps, le vital, le mental et le cœur—travaillent ensemble. C’est comme pour une réunion de famille, un repas de famille. Le chef de famille a invité tous les membres à un repas. Si l’un des fils vient et pas l’autre, le parent ne peut pas être heureux. L’âme est le chef de famille. Elle veut offrir un festin à tous ses enfants avec la course. Sa joie ne sera pas complète tant que tous les membres de la famille ne seront pas présents. Tous les enfants doivent participer au repas de famille.

Une bonne forme physique

La course maintient le corps, le vital, le mental et le cœur en bonne condition afin que l’âme soit entièrement heureuse. Aujourd’hui, les gens réalisent que la course peut amener tous les membres de la famille de la vie à se réunir. Ils voient également que la course peut les aider à combattre les maux et les maladies physiques. Une maladie peut entrer dans votre corps comme un visiteur non sollicité et avant même que vous ne l’ayez réalisé, elle devient votre véritable ennemie. Mais la course, en vous maintenant en bonne santé, vous aide à reconnaître la maladie plus tôt et à l’empêcher de vous attaquer.

Un remède contre la colère

La course est également un excellent remède contre la frustration et la colère. Si vous êtes vraiment fâché contre quelqu’un, allez courir. Au bout d’un kilomètre ou deux, vous verrez que votre colère est partie, soit parce que vous êtes complètement épuisé, soit parce que la satisfaction que vous avez gagnée par votre exercice physique a remplacé votre colère.

Chaque fois que vous faites preuve d’agressivité ou de colère, votre force intérieure vous abandonne immédiatement. Ne pensez jamais que la colère soit une force. La colère est absolument une faiblesse. Dès que vous êtes en colère, vous perdez la force psychique de votre cœur. Alors dès que vous êtes attaqué par la colère, dites-vous : « Je n’ai rien à faire avec toi. » Essayez de garder votre équilibre intérieur.

Un mantra pour la course

En courant, si vous pouvez répéter le nom du Suprême avec le plus de ferveur et de dévotion possible, cela vous aidera naturellement à améliorer votre vitesse et votre endurance. Si vous souhaitez dire un mantra, « Suprême » est le meilleur des mantras. Si vous recherchez un type particulier de méditation, « Suprême » est la meilleure forme de méditation. Essayez simplement de répéter le nom du Suprême avec la plus grande ferveur. Cela vous aidera à accroître votre vitesse et votre force d’endurance.

Lorsque vous commencez à courir, écrivez intérieurement sur le sommet de votre tête : « Pas de mental, pas de mental ! ». Il y a certes de la détermination dans le mental, mais dans le cœur, on trouve la force de volonté, la force de volonté psychique. Si vous pouvez utiliser la force de volonté que le mental possède sous forme de détermination, c’est bien. Mais cela n’est rien en comparaison de la force de volonté psychique du cœur.

Les enfants peuvent-ils courir des longues distances ?

Mon sentiment intérieur, mon sentiment spirituel et yoguique me dit qu’il n’est pas bon du tout pour les enfants de courir de longues distances ; ce n’est pas bon pour leur croissance. Un enfant indien en dessous de treize ans ne devrait pas courir plus de 1 mile. Pour les américains, je placerais la barre à dix ans. Les enfants en dessous de dix ans ne devraient pas courir plus de 1 mile ( 1,6 km ). S’ils veulent courir 3 miles (environ 5 km), ils devraient avoir au moins treize ans. Ces enfants ont beaucoup d’années à vivre sur terre. Qu’ils courent des 50, 60 ou 200 mètres ; au maximum 400 ou 800 m. Mais la capacité des poumons et la condition du cœur ne sont pas assez développées pour la course de longue distance, surtout pour les enfants en pleine formation. Les médecins diront peut-être que la course de longue distance est bonne pour les enfants, mais je pense qu’elle peut conduire à de sérieux problèmes et qu’elle est très dangereuse. J’ai beaucoup de peine de voir que des parents ne sont pas raisonnables dans ce domaine. Ils font vraiment quelque chose d’injuste à leurs enfants. Une graine germe, puis devient une plante. Si vous accélérez sa croissance de façon non naturelle, elle pourra grandir un peu plus. Mais si vous la développez trop, elle n’aura pas suffisamment de racines. Elle ne sera pas capable de grandir en un arbre normal, naturel.

Le vélo améliore-t-il la course à pied ?

J’ai fait beaucoup de vélo pendant ma jeunesse en Inde. Je faisais du vélo au moins deux heures et demie chaque jour pour faire des courses. Cela n’améliore pas du tout la vitesse de la course à pied, mais c’est mieux que rien. En fait, le vélo peut même être un handicap pour la vitesse de la course à pied parce qu’il développe certains muscles qui n’ajoutent rien aux muscles de vitesse. Le vélo apporte une aide en matière d’endurance, mais je ne le recommande pas pour augmenter sa vitesse en course à pied. Vous pouvez faire du vélo pour l’endurance ou comme alternative si vous êtes blessé et que vous ne pouvez pas courir. C’est bon pour gagner un peu en résistance. Mais cela dit, la résistance en vélo et la résistance en course à pied sont des forces complètement différentes. Pour celui qui veut devenir un bon coureur avec un rythme soutenu de 5 mn par mile, le vélo n’est pas la solution. La bonne solution consiste en un bon entraînement de route.

Courir un Marathon

Le marathon est un long voyage. Bien sûr, il y a aussi l’ultra marathon, mais le marathon est unique et restera toujours sans égal dans les courses de longues distances. De même que le marathon est un long voyage sur le plan extérieur, de même la spiritualité est-elle un long voyage, plus long, plus long que tout sur le plan intérieur. Votre propre course spirituelle est sans commencement et sans fin ; elle est infinie.

Lorsque vous courez un marathon, vous essayez d’accomplir quelque chose de très difficile et d’ardu sur le plan physique, mais cela vous donne de la joie parce que cela vous rappelle ce que vous essayez d’accomplir sur le plan intérieur. De même que vous êtes déterminé à finir un marathon, le voyage le plus long sur le plan extérieur, de même êtes-vous déterminé à atteindre le But de votre voyage intérieur. L’un des voyages vous rappellera toujours l’autre.

Concentration et méditation pour courir un marathon

Avant de faire du sport, vous pouvez méditer avec beaucoup de force pour rendre votre mental calme et silencieux afin qu’aucune pensée négative n’entre en vous. Dès que les pensées négatives occupent votre esprit, elles créent des tensions et cela vous fait perdre toute votre force de concentration.

Il est toujours recommandé de se concentrer pendant que l’on court un marathon. Si vous méditez, vous ressentirez que vous vous trouvez, soit sur le sommet d’une montagne enneigée, soit au fond de l’océan. Ce type de méditation est du plus haut niveau, mais cela ne vous aidera pas à courir. Mais si vous vous concentrez sur la course, à chaque instant, vous pourrez réguler vos pas et votre mouvement en avant. De plus, les pensées décourageantes, destructrices et désagréables ne pourront pas faire baisser votre conscience. Et si votre conscience n’est pas affaiblie, vous courrez naturellement plus vite.

Cependant, la méditation est bonne avant de courir pour apaiser et taire le mental afin qu’aucune mauvaise force ne puisse y pénétrer. Lorsque vous méditez, votre esprit trouve un équilibre. Plus tard, lorsque vous courrez, si vous pouvez faire venir en avant cet équilibre, cela vous aidera à surmonter la frustration mentale qui survient souvent pendant les courses de longues distances. Lorsqu’on court de longues distances, toutes sortes de pensées frustrantes viennent à l’esprit et font penser que ce que l’on fait est inutile. Ou bien votre mental vous dira « Oh, je m’ennuie », et vous n’aurez plus envie de faire un pas de plus. Mais si vous avez eu la possibilité de méditer plus tôt, vous aurez acquis une force intérieure solide qui vous soutiendra kilomètre après kilomètre. La méditation vous enseigne également comment vider votre esprit de toutes les pensées. Et si vous pouvez maintenir votre esprit vide de pensées pendant votre course, cela vous aidera considérablement —bien au-delà de votre imagination. À ce moment-là, une nouvelle création pourra poindre en vous et cela vous donnera davantage d’inspiration et de réceptivité.

Conseils donnés aux coureurs du Sri Chinmoy Marathon Team avant le marathon de New York en 1986

Avant le départ de la course, méditez dix minutes. La course commence à 10h45. Vous n’avez pas besoin de méditer exactement dix minutes avant le départ, mais ne méditez pas avant 10h. Ensuite, à chaque mile, —que vous couriez bien ou mal—, offrez votre gratitude à votre Suprême Bien-Aimé pendant deux minutes le long du prochain mile. Enfin, après avoir terminé le marathon, même si vous êtes épuisés, morts, méditez à nouveau cinq minutes et offrez votre gratitude à votre Suprême Bien-Aimé. Même si vous tentiez de courir le marathon en-dessous de 2h30 et que vous avez mis trois heures et demie, offrez votre gratitude pour avoir participé et couru la course avec enthousiasme. Même si vous avez misérablement échoué dans votre tentative d’atteindre un temps donné, votre gratitude joyeuse sera aussi bonne, selon moi, que de courir en-dessous de 2h30 ou d’atteindre tout autre but extérieur.

Si vous êtes fatigués, épuisés, morts, que vous êtes blessés ou que vous avez des crampes, arrêtez-vous. Mais si vous devez vous arrêter, ne vous sentez pas misérables. Offrez simplement votre gratitude. Si vous abandonnez au bout de 11 miles, méditez quand même cinq minutes.

Comment courir un marathon plus vite

Vous pourrez assurément améliorer votre temps au marathon si vous courez des 10 000 mètres en stade. La course à pied est une discipline physique, une discipline mentale, une discipline philosophique et une discipline de l’Au-delà. Par rapport au mental, si vous avez l’habitude de courir des distances plus courtes, cela vous aidera vraiment.

Lorsque vous courez un marathon, essayez de ressentir mentalement que vous ne courez que 21 km au lieu de 42 km. Si vous pouvez convaincre ainsi votre mental et si à son tour le mental peut convaincre le corps qu’il ne court que 21 km au lieu de 42, vous en tirerez un grand avantage. Cela n’est pas une hallucination mentale. Une nouvelle découverte est apparue dans le mental et le mental la transmet au corps. Le mental comme le corps devront agir ensemble afin d’atteindre le but ultime.

Enfin, si vous pouvez vous dire que votre course à pied vous fait faire quelque chose qui est directement relié à l’Au-delà en transcendance permanente, et qui va bien au-delà du domaine du mental physique relié à la terre, cela vous inspirera énormément. Cette inspiration incarne davantage de force, davantage de joie et un plus grand sentiment de satisfaction. Si vous pouvez penser consciemment à un autre monde —que nous appelons « l’Au-delà »—, si vous pouvez ajouter une nouvelle vue, une nouvelle dimension à votre course, vous réussirez sûrement mieux.

Courir un marathon en moins de deux heures

Comme j’aimerais que le vingt-et-unième siècle puisse confirmer ma prophétie que quelqu’un courra le marathon en moins de deux heures ! Je trouve très difficile de croire que notre capacité humaine soit limitée. Pour l’instant ( 1999 ), le record du marathon est de 2 : 06’. Il n’y a que six minutes à gagner sur 42 km ! Malheureusement, les hommes pensent toujours en termes de « Ma capacité, ma capacité. » Si seulement ces mêmes coureurs de classe mondiale pouvaient se dire : « Ma capacité vient de Dieu. Dieu court en moi et à travers moi, » et vraiment le croire, vous verriez des résultats surprenants. Il y a au moins vingt coureurs de marathon de classe internationale. S’ils pouvaient avoir ce genre de foi, vous entendriez en moins d’un mois que le record du monde a été pulvérisé.

Malheureusement, les athlètes ne sont pas tous des chercheurs de la hauteur la plus élevée. Sinon, pas un seul record dans le monde de l’athlétisme ne résisterait, pas même le 100 mètres. Pour moi, le record actuel du 100 mètres n’est pas un record. Ils peuvent facilement le descendre à 7 secondes de moins. Mais qui va me croire ? Aujourd’hui, je bavarde, mais un jour, depuis le Ciel, je verrai que mes prophéties se seront réalisées.

Tout repose sur la réceptivité.

Dans le monde de l’haltérophilie, si je devais utiliser ma capacité physique sans dépendre de la Compassion et de la Grâce inconditionnelles de Dieu, pensez-vous que je pourrais soulever plus de cinquante livres d’une seule main ? J’en doute fort. Que vous me croyiez ou que vous pensiez que j’exagère ma suffisance, je vous assure que je pourrais soulever un maximum de soixante livres de chaque bras, alternativement. Je ne suis capable de soulever plus de poids que parce que je dépends entièrement de la Grâce de Dieu.

Bien sûr, les champions du monde ne sont pas tous des chercheurs de la réalité la plus élevée. Mais s’ils pouvaient élever leur niveau un tant soit peu, ils pourraient accomplir beaucoup plus. Malheureusement, lorsque certains champions du monde accomplissent quelque chose d’extraordinaire, sur le plan extérieur, ils joignent les mains ou se prosternent à terre en levant les yeux au ciel, mais le font-ils sincèrement ?

Lorsque notre réceptivité augmente, Dieu augmente notre capacité. Avant cela, toutes les limites du corps viennent en avant et persistent indéfiniment à cause de notre mental d’ingratitude, notre cœur d’ingratitude et notre vie d’ingratitude. Nous devons ressentir que notre capacité provient de Dieu. Dieu a donné certaines capacités à chacun d’entre nous. Je peux ne pas être un coureur, mais quelqu’un d’autre peut l’être. Je peux être un chanteur et un autre ne pas l’être. Une personne qui veut augmenter sa capacité dans son domaine doit s’en remettre à Dieu et non pas à elle-même. Alors seulement verra-t-elle sa capacité devenir illimitée. Pour l’instant, notre capacité est limitée parce que nous pensons que nous faisons tout tout seul—nous faisons tel exercice et tel autre. Nous donnons quatre-vingt-dix-neuf pour cent de crédit à ce que notre mental nous dit et à ce que notre vie nous pousse à faire. Mais si nous pouvons donner cent pour cent de crédit à Dieu pour tout ce que nous faisons de bon et de positif dans notre vie, nos capacités deviendront illimitées.

Conseils donnés au champion marathonien Paul Tergat

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Paul Tergat

Sri Chinmoy rencontra le champion de marathon Paul Tergat quatre jours avant qu’il ne gagne le Marathon de New York en 2005. Sri Chinmoy partagea avec Paul Tergat sa prédiction que quelqu’un courrait bientôt le marathon en moins de deux heures, et son espoir que Tergat serait le premier. Il lui donna ensuite le conseil suivant :

Vous devez oublier que vous courez. Ce n’est pas Paul Tergat qui court. Quelqu’un d’autre, au nom de Dieu, court en vous et à travers vous. De cette manière, vos quatre minutes (au-dessus des deux heures) disparaîtront et vous serez capable de courir en-dessous de deux heures. Rien n’est impossible si vous essayez. Le mot impossibilité ne se trouve que dans le dictionnaire, mais pas dans le cœur, pas dans la réalisation de nos rêves. Le dictionnaire dit impossible. C’est le mental. Le mot est né de notre cerveau. Lorsqu’on entre dans le cœur, c’est une tout autre histoire. L’impossibilité n’existe pas. Si une volonté indomptable provenant du fond de nous-même nous dit de faire quelque chose, personne ne peut nous en empêcher. N’utilisez pas le mental. Un enfant n’utilise pas le mental. Il ne fait que courir, courir et courir, il n’est jamais fatigué. Si vous pouvez vous dire que vous êtes ce petit enfant de cinq, six ou sept ans, surtout pendant le dernier mile, cette énergie illimitée vous inondera. À ce moment-là, je vous en prie, soumettez-vous à la Volonté de Dieu, et soyez l’observateur. Observez celui qui court aussi vite et admirez cette personne. Le rêve d’aujourd’hui est la réalité de demain. Aujourd’hui, vous rêvez de quelque chose et demain, ce rêve deviendra réalité.

« Le conseil que Sri Chinmoy m’a donné avant le marathon de New York, de rester très concentré pendant le dernier mile, était tellement juste. Cette course a été absolument la plus dure de ma vie. Jusqu’au bout, on ne savait pas qui gagnerait le marathon.
Je crois qu’il y a une raison derrière la force que j’ai reçue dans ma vie d’athlète : c’est que j’utilise le sport dans une attitude juste et pour le bénéfice de ma vie intérieure. C’est grâce à cette force que j’ai pu continuer jusqu’à aujourd’hui. Sans cette force supérieure, j’aurais facilement pu dire : oui, j’ai battu des records du monde, j’ai bien couru, et j’aurais abandonné la course il y a cinq ans.
Les records existent pour être battus. J’ai, moi aussi, pris le record d’un autre. Cela veut dire que mon record ne durera pas éternellement. Il doit, lui aussi, être battu. Le sport devient vraiment un moyen de développement du monde. » Paul Tergat

L’ultra-running

Il n’y pas de limite à la distance parce qu’il n’y a pas de limite à la capacité humaine. La capacité humaine dépend de notre faim intérieure, de combien nous avons besoin sincèrement de quelque chose ou bien nous implorons quelque chose.

En osant simplement essayer et en ayant la foi, nous sommes tous vraiment sans limites.

Les courses de longues distances me rappellent notre course pour l’éternité

Les athlètes tirent un immense profit de ces courses de plusieurs jours. Ils vont au-delà de leurs capacités. Pour être heureux, nous devons toujours aller au-delà, encore au-delà, et toujours au-delà de nos capacités. Là, en courant, chaque coureur a une opportunité très particulière de dépasser ses capacités. La transcendance de soi est la seule chose dont un être humain a besoin pour être véritablement heureux. Ces courses aident donc énormément les coureurs même si extérieurement ils passent par de grosses difficultés. Au bout du compte, lorsque la course est finie, ils ont le sentiment d’avoir accompli quelque chose de très important.

Dans les mondes extérieurs, qu’il s’agisse d’une course de longue distance ou de courte distance, ou de saut, ou encore de lancer de poids, toutes les activités extraordinaires que nous accomplissons sur terre prouvent que dans les mondes intérieurs, cette capacité existe. Il suffit de l’utiliser. La capacité que nous apprécions, admirons et adorons peut se voir, se sentir et se trouver infiniment plus dans les mondes intérieurs.

L’inspiration que nous nous donnons ou que nous donnons au monde en exerçant notre extraordinaire capacité provient de l’aspiration du monde intérieur qui ne cesse de s’élever. Nos accomplissements sont destinés à manifester la divinité, pour s’ajouter à la réceptivité du monde extérieur, pour rendre un jour le monde extérieur prêt à accepter les capacités intérieures de l’amour, de la paix et de la béatitude en quantités infinies.

Comment persévérer dans une course de sept jours ?

Ne pensez pas du tout aux sept jours pendant que vous courez. Ne pensez qu’à un seul jour à la fois. Et puis, ne pensez même pas à un jour ; ne pensez qu’à sept heures. Puis, pendant quelques minutes, ne pensez qu’à une seule heure. Si vous pouvez mentalement diviser la course et la fractionner en parties distinctes, vous trouverez beaucoup plus d’énergie et beaucoup plus de joie en courant. Chaque fois que votre mental réduit la quantité de temps que vous avez à courir, vous gagnez une force et une vigueur intérieures immenses. Alors ne pensez pas à sept jours. Courez à votre propre rythme, mais divisez mentalement la course pour réduire les distances autant que possible. De cette manière, vous aurez toujours la force intérieure et vous serez capable de courir jusqu’au bout de la course.

Sans courage, la vie est un chemin sans progrès.

La Course « Transcendance de soi » de 3100 miles

Chaque été, une poignée d’athlètes d’élite courent la Course Sri Chinmoy de 3 100 miles qui se tient sur un parcours d’un demi mile autour d’un pâté de maisons dans le Queens, à New York. Il s’agit de la plus longue course à pied certifiée du monde ; les coureurs doivent courir une moyenne de près de 100 km par jour pour finir dans le temps limite de 52 jours, un incroyable défi. Les participants, parmi lesquels se trouvent des membres du Sri Chinmoy Marathon Team ainsi que d’autres ultra coureurs du monde entier, ont besoin d’un courage immense, d’endurance physique, de concentration et de capacité pour supporter la fatigue et les blessures mineures.

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Suprabha Beckjord, l’une des coureuses d’ultra marathons les plus endurantes du monde, a terminé la Course de 3 100 miles 13 fois, 13 années de suite. Au début de sa carrière, elle a gagné la Course Sri Chinmoy de sept jours cinq fois et a battu le record du monde pour les 1000 miles. Pendant la Course de 3 100 miles en 2000, Sri Chinmoy donna à Suprabha des conseils sur les qualités à invoquer pour l’aider à maintenir l’intensité de sa concentration intérieure :

Il n’y a pas d’ « intérieurement » et d’« extérieurement ». Si nous avons le sentiment qu’il y a une différence, quelle qu’elle soit, entre la vie intérieure et la vie extérieure, nous échouerons sans cesse. Il ne devrait y avoir aucune différence entre la vie intérieure et la vie extérieure, pas même une goutte de différence.

La question est de savoir quelles sont les qualités de votre vie intérieure à faire venir en avant lorsque vous courez ? La première est l’enthousiasme. Qui incarne l’enthousiasme ? Un petit enfant. Qu’y a-t-il de plus enthousiaste qu’un enfant ? Il entre dans un jardin et court à droite et à gauche, appréciant tout ce qu’il voit. Et puis, en plus de l’enthousiasme, vous avez besoin d’intensité. Là encore, qui a plus d’intensité qu’un enfant ? Lorsqu’il joue avec un jouet, il est tellement intense, le jouet représente le monde entier pour lui.

Pendant la course de 3 100 miles, il faut gérer la fatigue, lorsque vous êtes fatiguée, épuisée, morte. Tant que vous serez dans le mental, vous serez toujours fatiguée, épuisée, lasse. Mais dès que vous entrez dans le cœur, il n’y a pas de fatigue. Ce que vous y trouvez est une énergie constante.

Lorsque vous êtes dans le cœur, vous y trouvez des réserves constantes d’énergie et de douceur. Nous devons tous développer la douceur. La douceur n’est ni masculine ni féminine. On dit que seules les femmes peuvent avoir de la douceur et pas les hommes, mais la douceur n’est pas quelque chose de féminin ou de masculin. La douceur est une réalité qui nous fournit constamment de la nouveauté et de la fraîcheur.

En courant cette longue distance, vous voyez des centaines de voitures passer et tant de gens qui font du bruit. Mais dites-vous que ce n’est pas autour de ce pâté de maisons que vous courez ; vous courez simplement à l’intérieur de votre propre jardin-cœur où se trouvent de jolies fleurs, de jolies plantes et de beaux arbres. Si vous pouvez non seulement voir mais ressentir que chaque fois que vous faites un tour, vous ne faites que courir à l’intérieur de votre joli jardin-cœur, vous pourrez apporter de la douceur dans chacun de vos pas.

La surface sur laquelle vous courez est du béton. Lorsque vous courez en rond, au bout d’une heure ou deux, ou au bout de quelques jours, cette matière solide que vous avez l’impression de frapper à chaque pas commence à frapper votre mental. Vous commencez à vous dire : « C’est tellement dur. Je dois faire soixante miles chaque jour », et puis vous vous dites encore ceci, et puis cela. Mais qui compte les miles ? C’est le mental. Le mental dit : « Ô mon Dieu, aujourd’hui je dois courir soixante miles et je n’en ai même pas fini vingt ! » Là vous êtes achevée. Le mental, votre pire ennemi, vient vous torturer.

Mais le cœur, lui, ne compte pas les miles. Le cœur ne fait que courir, courir, courir. Et puis à la fin d’une session, le cœur dit : « Maintenant, voyons combien de miles j’ai fait ! » À ce moment-là, vous avez peut être fait déjà quarante miles. Le cœur ne calcule pas. Le mental compte d’un à deux, de deux à trois, de trois à quatre et ainsi de suite. Le mental essaie d’aller vers sa destination en découpant, découpant, et découpant encore. Mais le cœur essaie de voir et de sentir le point de départ et le point d’arrivée en même temps. Pour le cœur, la destination n’est pas ailleurs. La destination n’est ailleurs que pour le mental. Dans le cœur, le point de départ et la ligne d’arrivée vont ensemble. Si vous pouvez imaginer que vous êtes un enfant de cinq ou six ans, la fatigue ne vous viendra pas à l’esprit. Un enfant ne sait pas ce qu’est la fatigue. Il ne connaît que l’enthousiasme et l’intensité. Ne pensez jamais à 60 miles ou à 3 100 miles. N’abordez jamais la distance de cette manière, jamais ! Courez simplement pour la joie de courir.

Lorsque vous pensez à la longue distance, essayez d’imaginer que c’est comme un jeu avec lequel vous pouvez jouer. Ne pensez pas à la distance comme quelque chose que vous allez couvrir. Ne pensez pas que vous allez être fatiguée, épuisée, ou que vous allez mourir. Vous devez prendre la course comme un jeu que vous aimez jouer. Imaginez que vous jouez à un jeu que vous aimez. Ne ressentez pas que vous courez une telle distance et que vous êtes fatiguée chaque jour. Non ! La fatigue est suivie par la tristesse, et ensuite vous n’êtes pas bien.

Chaque jour, quand vous sortez pour courir, essayez de voir la nouveauté, la nouveauté, la nouveauté. Pensez tout le temps au jardin-cœur. Lorsque vous marchez ou que vous courez dans un jardin, vous n’êtes pas fatiguée grâce à la beauté et au parfum des fleurs. Tout est charmant, tout est inspirant. Lorsque vous pensez à la rue, il n’y a que des lions qui rugissent de part et d’autre dans un bruit assourdissant. Mais en courant dans votre propre jardin-cœur, vous trouverez un sentiment tellement doux. C’est votre jardin, vous en êtes la patronne.

Lorsque votre mental agit avec force, vous n’êtes pas la patronne. Votre patron est le doute de soi, la critique de soi, la peur, le souci et l’anxiété. Vous ne cessez de vous demander : « Est-ce que je vais réussir à finir cette course ? » Ces mauvaises forces deviennent votre patron. Mais lorsque vous courez dans votre cœur, il n’y a aucun problème. Considérez-le toujours comme un jardin, et non pas comme une rue, comme un grand pâté de maisons.

Ne courez pas avec le mental. Lorsque vous courez, si vous pouvez vous dire que quelqu’Un court dans votre cœur ou que votre cœur court, ou encore que vous courez avec votre cœur, toute fatigue disparaîtra, la force de la distance disparaîtra. Seule la force de l’unité, l’unité, l’unité avec la Volonté de Dieu apparaîtra.

Le voyage mystique de Sri Chinmoy dans le monde de l’haltérophilie

Extrait de « Sport et Méditation » de Sri Chinmoy.

 

1500-calf-raise-copyLa force intérieure

Il y a un très grand nombre de personnes sur terre qui ne croient pas en la puissance intérieure ni en la vie intérieure. Ils pensent que la force extérieure et la vie extérieure sont tout ce qui compte. Je ne suis pas de leur avis. Il y a une vie intérieure ; il y a un esprit et ma capacité de soulever ces poids lourds prouve qu’il peut agir également dans la matière.

Dans ma vie, la course n’a pas d’égale ; elle est incomparable. Le soulever de poids n’a jamais été mon fort. Dès mes plus jeunes années, je n’ai pas aimé le culturisme et l’haltérophilie. J’étais un sprinter et un décathlonien, et je ne m’intéressais absolument pas à l’haltérophilie. C’était quelque chose de totalement étranger pour moi. Mais l’année dernière (1985), j’ai commencé à soulever des poids parce que j’en ai ressenti l’ordre intérieur. À une personne qui prie et médite sincèrement, quelqu’un en lui parle et lui dit quoi faire et ne pas faire. Vous utilisez le terme de « Dieu », moi, je l’appelle mon « Pilote intérieur ». J’écoute toujours les ordres de mon Pilote intérieur et Il m’a demandé d’entrer dans le monde de l’haltérophilie. Ça, c’est la raison principale, la raison intérieure qui m’a fait commencer l’haltérophilie.

Mon but

La gloire et la renommée, ce que la plupart des gens recherchent, ne sont pas mon objectif. Je ne veux que manifester la Volonté de Dieu, pour démontrer que l’esprit peut se manifester dans le corps et à travers le corps. Mon but n’est pas de devenir un culturiste ou un haltérophile du plus haut niveau. Si ce que je fais est considéré sans précédent, tant mieux. Mais je ne poursuis pas un record mondial en tant que tel. Je ne cherche pas à tout prix à battre un record du monde —loin de là ! J’essaye de me transcender. Ensuite, cela dépendra de la Volonté du Suprême si je fais un peu mieux que d’autres. Je veux augmenter mes capacités, je veux aller plus loin, toujours plus loin, pour inspirer d’autres à en faire autant.

Faire descendre la lumière dans l’inconscient

En soulevant des poids lourds, j’accomplis parfois quelque chose de vraiment important sur le plan physique : il s’agit de faire descendre la lumière dans l’inconscient. Le mental n’est rien d’autre que de l’inconscient et faire descendre de la lumière dans la matière est une tâche des plus difficiles. L’entrée de la lumière dans l’inconscient est un accomplissement suprême pour l’humanité parce que l’inconscient se bat toujours contre la lumière.

Avec la force de ma prière et de ma méditation, j’ai été capable de construire ma force et d’accomplir quelque chose en 15 mois, ce qui autrement m’aurait pris 30 ou 40 ans à réaliser. Ou peut-être n’aurais-je jamais été capable du tout de faire tout cela. Mon message est donc le suivant : si l’on a besoin de force, la manière la plus rapide et la plus efficace de l’obtenir est de trouver sa force intérieure à travers la prière et la méditation. Je n’ai pas le monopole de la force intérieure. Tout le monde la possède ; il suffit de la faire venir en avant. La force physique, en comparaison avec la force spirituelle n’est rien, absolument rien.

Progression du soulever d’un seul bras

Sri Chinmoy fit des progrès spectaculaires dans le soulever d’un seul bras, passant de 40 livres en juin 1985 à plus de 7 000 livres (3 175 kg) un an et 7 mois plus tard. Au début, au bout de trois mois, il avait augmenté son soulever de 60 livres (27 kg) , puis ajouté 600 livres (272 kg) dans les deux mois suivants. Moins de quatre semaines plus tard, il soulevait 2 000 livres, (90 kg) puis 3 000 livres (1 360 kg) deux mois plus tard. Enfin, dans une explosion finale, pas plus de dix jours plus tard, il fit bouger un haltère de 7 000 livres (3 715 kg) du bras droit.

Prenons une personne qui peut soulever 60 livres (27 kg) avec sa seule force musculaire. Si cette même personne prie et médite pendant quelques minutes avant de soulever, il aura la force, non seulement de son corps, mais également de son mental et de son vital. Pour l’instant, il ne s’aide que de son physique. Il ne reçoit pas de détermination intérieure du vital ou de cette immense puissance de volonté que l’on trouve dans le mental. Il n’est même pas conscient de ces choses. Mais dès qu’il priera et méditera, il ressentira immédiatement que son mental possède une énorme puissance de volonté, une énorme puissance de concentration. Quand il pensera à son vital, il le verra plein de détermination. Et son corps sera plein d’énergie. Il sentira toutes ces bonnes qualités lorsqu’il priera et méditera. Il ressentira que son vital, son mental, son cœur et son âme sont tous des amis de son corps, et il gagnera leur aide. Lorsqu’on a des amis, ces amis viennent nous aider en cas de besoin. Le soulever de poids devient évidemment bien plus facile.

J’essaie d’inspirer les gens qui ne prient pas

J’essaie d’inspirer les gens qui ne prient pas et ne méditent pas. Je leur dis que tout le monde a un vital, tout le monde a un mental, tout le monde a un cœur, tout le monde a une âme. Mais ils n’utilisent pas ces membres de leur famille intérieure comme moi. Si je ne devais dépendre que du physique, je ne pourrais pratiquement rien faire. Je peux soulever ce que je soulève parce je m’aide de la force que j’ai au fond de moi. Mes amis sont le vital, le mental, le cœur et l’âme, et ils m’aident de l’intérieur. Ils sont mes amis intérieurs. Alors je dis à tous ceux qui ne sont pas encore conscients de leur vie intérieure que la force intérieure est quelque chose de réel. Ils pourront augmenter énormément leur capacité s’ils prennent aussi l’aide de leurs amis intérieurs.

Je m’efforce de rendre service d’une manière ou d’une autre à ceux qui veulent faire un pas en avant. Ils n’ont pas besoin de soulever deux mille livres, mais ils recevront peut-être l’inspiration que j’offre et feront l’effort de faire quelque chose dans leur vie qu’avant, ils pensaient être trop difficile, voire impossible à faire. Dans n’importe quel domaine, ils peuvent être inspirés à faire quelque chose mieux qu’ils ne l’ont fait jusqu’alors.

Mon physique n’est pas celui d’un haltérophile

On voit que mon physique n’a rien à voir avec celui des culturistes professionnels. Leurs biceps font 55 cm tandis que les miens en font à peine 35 cm, et leurs mollets font 45 à 50 cm alors que les miens en font 34. Et pourtant, je peux soulever des poids que beaucoup d’entre eux ne peuvent soulever. Qu’est-ce que cela prouve ? Cela prouve que l’esprit intérieur, ou la puissance mentale et psychique peut être d’une grand aide au corps lorsqu’ils sont mis en avant. Sinon mon corps physique ne pourrait jamais soulever ce genre de poids. Ce sont ma vie de prière et ma vie de méditation, qui, par la Grâce de Dieu, me permettent de faire cela.

Je donne cent pour cent de crédit à ma vie de prière et à ma vie de méditation. Dans mon cas, il ne s’agit pas de 99,50 pour cent ni de 99,75 pour cent, mais bien de 100 pour cent. Lorsque j’ai soulevé le poids de mon corps du bras gauche, puis du bras droit, je sais que si mon Guide intérieur ne m’avait pas protégé, je l’aurais lâché ou je n’aurais même pas pu le soulever. Dans tout ce que je fais, je dépends de Sa Grâce, de Sa Compassion et de Sa Protection.

Si Dieu nous accorde Sa Compassion de par Son infinie Bonté, y a-t-il quoique ce soit que nous ne puissions faire ? Je suis une goutte, mais dès l’instant où j’entre dans l’océan, je deviens l’océan. De même ma volonté finie, ma capacité finie ne sont pratiquement rien, mais dès l’instant où je m’identifie avec la Volonté infinie de Dieu, je suis capable d’accomplir tellement. Sinon, comment pourrais-je même imaginer soulever de tels poids à mon âge ? Je serais le premier à en douter. Mais par ailleurs, je sais que je ne l’ai pas fait, ce n’est pas moi qui l’ai fait. Qui l’a fait ? C’est Dieu, mon Pilote intérieur. Il est infini, éternel et immortel. Pour Lui, c’est facile de faire ce genre de choses. Je lui accorde 100 pour cent de crédit pour tout ce que je fais. Je sais ce que je peux faire : je ne peux rien faire. J’ai écrit des milliers de poèmes, composé des milliers de chants et peint des milliers de peintures, mais je sais que c’est Sa Grâce inconditionnelle qui m’a permis à chaque instant de faire ces choses. Je ne les mérite pas. Je sais qu’il y a plein de gens infiniment plus talentueux que moi, mais par Son infinie Compassion, Il m’a choisi.

Dans le monde du culturisme et de l’haltérophilie, regardez les biceps et les triceps des champions. Comme ils sont énormes ! Mais lorsqu’il s’agit de soulever des poids, peut-être n’invoquent-ils pas la Puissance supérieure, la Puissance suprême.

« À l’âge de 73 ans, il fait des choses que je ne pouvais même pas faire lorsque j’étais au mieux de ma forme ou que je n’aurais même pas tenté de faire à l’époque, et que je ne tenterai certainement pas maintenant. Il a eu recours à un Être bien supérieur qui l’a aidé à accomplir ce qu’un culturiste moyen n’a jamais pu faire. Ce sont ses exploits de force, combinés à son amour qui ont eu un tel impact sur le monde. »—Bill Pearl (USA), Cinq fois Mr. Universe, Homme le mieux bâti du Vingtième Siècle

Je prie et je médite afin d’établir mon unité avec chaque être humain du monde entier. Mon soulever de poids repose entièrement sur l’unité de mon cœur avec le monde. La force physique n’égale pas et ne peut égaler la force de l’unité du cœur.

Nous parlons de paix, mais parler de paix n’est pas la réponse. La réponse est dans l’incarnation de la paix. La réponse est dans la révélation de la paix. La réponse est dans l’offrande de la paix au monde entier. Nous devons commencer par incarner la paix, puis la révéler et l’offrir au monde entier. Voilà ce que j’essaye de faire avec mon soulever de poids.

Défier l’impossible

Lorsqu’on vit dans le cœur, l’impossible n’existe pas.

L’impossible est un mot que l’on peut trouver dans le dictionnaire. Mais ce mot, nous ne le trouvons pas dans le dictionnaire de notre cœur. Notre cœur ne reconnaît pas ce genre de mot. Dans notre cœur, nous élargissons constamment notre propre réalité et nous grandissons du fini à l’infini. Là, ce que nous rêvons aujourd’hui devient la réalité de demain.

Il y a la réalité du mental et la réalité du cœur. Lorsque nous vivons dans la réalité du mental, nous nous séparons constamment des autres. Nous ne chantons qu’un seul chant ; moi et mien. Nous ne connaissons qu’une seule vérité : la vision. Lorsque nous vivons dans le cœur, nous nous développons constamment par la force de notre unité avec tout ce qui se trouve autour de nous. Il n’y a pas de division dans le cœur ; tout n’est que multiplication. À chaque instant, nous multiplions nos capacités et notre divinité intérieures.

Si je demande à mon mental si je peux soulever sept mille livres, il me répondra aussitôt : « impossible ! »  Je n’ai besoin de personne d’autre pour douter de mes capacités. Mon propre mental est de loin le meilleur sceptique. Il fera le travail mieux que quiconque. Mais lorsque je suis dans le cœur, avec le cœur et pour le cœur, l’unité du cœur ne laisse aucune place à l’impossibilité. Lorsque je suis dans le cœur, je m’identifie avec chaque être humain sur terre. Si d’innombrables êtres humains sont avec moi et pour moi, soulever sept mille livres n’est pas une tâche difficile. À travers ma prière et ma méditation, je peux étendre mon amour à tous mes semblables du monde entier et entrer dans la Conscience Universelle. Pour la Conscience Universelle, soulever 7 000 livres  ( 3 175 kg ) est une bagatelle. Cela revient à soulever un grain de sable.

Nous prions et méditons pour ne pas rester dans la réalité mentale qui nous divise constamment. Nous voulons uniquement rester dans la réalité du cœur qui revendique le monde entier comme sien. En restant dans le cœur et en chantant le chant de l’unité universelle, nous pouvons tout accomplir. La capacité de notre cœur transcende de loin la capacité de la science. Notre vie de prière et notre vie de méditation peuvent nous emporter loin, loin au-delà du domaine de la capacité scientifique.

La toute première chose que je fais avant de soulever des poids importants, c’est rendre mon mental absolument calme et silencieux. Un mental complètement silencieux, c’est là ma clé secrète et sacrée pour réussir et progresser. Une fois que l’esprit est en paix, l’impossibilité n’existe plus.

Avant de soulever, je ne pense pas du tout parce qu’en général, la pensée affaiblit. Lorsqu’on soulève des poids lourds, on a besoin de puissance de concentration. Prenons un exemple : je suis dans ma chambre et j’entends frapper à ma porte. Je n’ai aucune idée si ce sont des amis ou des ennemis. Alors que fais-je ? Je me dis : « Je vais d’abord terminer ce que j’ai à faire. Si mes visiteurs sont mes véritables amis, ils attendront. Si ce sont des ennemis, ils diront : « C’est indigne de nous de perdre notre temps précieux ici » , et ils partiront. Par contre, mes bons amis seront compréhensifs et se diront : « Il a peut-être quelque chose d’important à faire et c’est pourquoi il n’ouvre pas la porte. » Et ils m’attendront indéfiniment. »

Lorsque je soulève des poids lourds, je ne permets à aucune pensée, bonne ou mauvaise, d’entrer en moi. Je prie simplement pour la Grâce de Dieu et puis je me soumets à Sa Volonté. Je joins les mains et dis : « Je voudrais devenir Ton instrument fidèle et dévoué. » La puissance humaine est tellement limitée : seule, elle ne peut soulever que quelques livres. C’est la Puissance divine qui se trouve en moi et que je fais venir en avant grâce à ma vie de prière, qui m’a permis de passer de 40 à 7 000 livres.

Nous devons croire en une Puissance plus élevée. Si nous ne croyons pas en une Puissance plus élevée, nous ne pouvons pas aller au-delà de notre capacité. C’est comme un jeu de tir à la corde. Pour deux individus seuls qui s’affrontent, cela peut être difficile lorsqu’ils ont la même force. Mais si d’autres personnes viennent à leur secours et commencent à tirer ensemble, chaque équipe aura plus de capacité. De la même façon, lorsque je prie et médite, j’ai le sentiment que quelqu’un d’autre m’aide, alors qu’un homme ordinaire pense qu’il ne peut compter que sur lui-même. Lorsqu’il se trouve sous le poids, il pense qu’il soulève tout par lui-même. Il s’est entraîné pendant des années, a développé sa force et maintenant, il pense que tout dépend de sa force physique. Mais dans mon cas, je me sens simplement comme un instrument. Il y a une autre puissance qui vient m’aider. Je l’appelle la Grâce de Dieu.

N’abandonnez jamais !

Chaque jour, je travaille pour atteindre mon but. De la même façon, dans la vie spirituelle, vous devez être très régulier pour faire des progrès. Combien régulièrement j’essaye de soulever des poids lourds, mais combien c’est difficile pour moi ! N’abandonnez pas ! Pour atteindre votre but, soyez régulier, soyez déterminé, soyez joyeux ! N’abandonnez pas, N’abandonnez pas ! Continuez, continuez ! Le but est devant vous. Si vous n’abandonnez pas, vous atteindrez sûrement votre but destiné.

Plus notre but est élevé, plus nous avons besoin de patience.

Durant l’été 1986, Sri Chinmoy rencontra une période difficile alors qu’il tentait de soulever 303 livres ( 137,44 kg ).

J’ai échoué 213 fois. J’ai échoué et échoué tant de fois. Mais maintenant, j’essaye de soulever 320 livres. Dieu seul sait combien de jours cela me prendra. Ce que j’ai fait hier était un record personnel. Mais je me défie tout le temps. C’est aussi ce que j’enseigne à mes élèves ; défiez vous toujours, ne défiez personne d’autre. C’est de la stupidité de notre part de vouloir rivaliser avec les autres. Si je pense que je suis le meilleur boxeur, je n’ai qu’à me retourner pour voir Muhammad Ali. Dans n’importe quel domaine, celui qui se proclame le meilleur, je vous le dis, est stupide, parce qu’en un rien de temps, quelqu’un débarquera de nulle part et le battra. Mais si on ne se défie que soi-même, on reste non seulement le champion présent, mais également le champion futur.

Aujourd’hui, j’ai soulevé 300 livres ( 136 kg ). Il n’y a pas de compétition ; il n’y a que du progrès, et c’est le progrès qu’on recherche. On ne peut dépendre du succès, parce qu’il y aura toujours quelqu’un qui viendra tourner notre succès en quelque chose d’insignifiant. En vivant dans le monde du succès, on finit toujours par être condamné à la frustration. Mais en vivant dans le monde du progrès, on trouve toujours une joie immense. Cette joie ne provient pas seulement de la transcendance de ses capacités, mais de son effort. Si par exemple je me suis fixé comme but 300 livres et que je n’y arrive pas, le seul fait de m’être entraîné et entraîné avec dévotion me donne de la joie et la ténacité de la persévérance dont je fais preuve est en soi un progrès. Tout ce que nous faisons avec dévotion et ferveur nous aide à faire des progrès.

Nous devons donc toujours nous défier nous-mêmes dans tous les domaines. Si j’ai beaucoup de doutes, je prierai et méditerai pour minimiser et réduire mes doutes et ce sera là mon progrès. Si j’ai dix désirs —je veux une Cadillac, trois maisons, etc.—, je réduirai mes désirs à neuf, puis huit, et ainsi de suite jusqu’à un seul désir, voire aucun désir. C’est ainsi que l’on peut établir la paix dans son esprit. Si nous avons un tant soit peu de sagesse, nous essayerons de minimiser nos nécessités terrestres et d’augmenter nos nécessités célestes. Nous essayerons de devenir des êtres meilleurs grâce à notre vie de prière et de méditation en diminuant nos mauvaises qualités comme la jalousie, l’insécurité et l’impureté. Et par ailleurs, si nous avons une goutte de pureté ou une goutte d’amour, nous essayerons de les augmenter. Nous essayerons toujours d’augmenter les qualités et de réduire les défauts.

Pour cela, nous devons accepter le monde et vivre dans le monde. Ici sur terre, chacun d’entre nous doit devenir bon. Si nous pouvons devenir bons et laisser nos mauvaises qualités derrière nous, le monde entier fera des progrès en même temps que nous avancerons plus loin, plus profondément et plus haut. De cette manière, chacun pourra contribuer à faire de ce monde un monde meilleur.

Conseils pour les haltérophiles et les culturistes

Concentrez-vous avant de soulever

Les débutants ne devraient pas du tout méditer ; ils devraient uniquement se concentrer. Pour un débutant absolu, la méditation est un processus difficile. Un débutant doit commencer par apprendre la concentration. Lorsqu’il se concentre, sa concentration doit porter sur la partie la plus petite du poids qu’il tente de soulever. Si par exemple, je tente de soulever 200 livres, il y a 100 livres de part et d’autre de la barre. Lorsque je me concentre, je porte toute mon attention sur mon poignet ou sur ma main et j’essaye de ressentir tout le poids à cet endroit. Je ne pense pas aux poids de chaque côté de l’haltère. Tout doit être ressenti à l’endroit où je me concentre. Pendant que je me concentre, je dois avoir le sentiment que le poids est tout petit, même s’il est énorme.

Respirez profondément

Il vaut toujours mieux respirer profondément et non pas légèrement. Avant de soulever des poids vraiment importants, je prends trois inspirations très profondes. Le mieux, c’est de ressentir le souffle ou l’énergie vitale dans le cœur spirituel et dans le front. Pendant que vous vous concentrez, vous pouvez sentir la même énergie vitale dans votre poignet ou dans votre paume. C’est cette énergie vitale qui nous permet de soulever.

Sport et Méditation – la dimension intérieure du sport

Sri Chinmoy relie la spiritualité et ses valeurs fondamentales qui remontent à l’ère védique à une discipline moderne, dynamique et de plus en plus pratiquée : le Sport.

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Un lien entre le sport et les valeurs fondamentales de l’homme

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Des conseils depuis l’entraînement jusqu’à la compétition

Le sportif de tout niveau, depuis l’amateur jusqu’au champion de haut niveau, puisera dans ces lectures des conseils merveilleux pour  découvrir autrement le sport et ses joies, ou bien l’aider dans son entraînement jusqu’à la compétition.

…et au-delà des barrières de l’âge

Sri Chinmoy, ayant lui-même pratiqué intensément des activités sportives jusqu’à la fin de sa vie, à l’âge de 76 ans, inspire les seniors de ne pas abandonner la pratique du sport et de trouver la joie et la satisfaction de garder la forme au-delà des barrières de l’âge.

Le secret du sport

il peut ouvrir les portes d’un potentiel intérieur inimaginable, grâce au support de la méditation. En effet, lorsqu’on peut d’une part concentrer son mental et d’autre part, calmer ses émotions, on trouve ainsi l’attitude juste. Dans ces conditions, l’intensité, le courant et la joie que l’on vit dans le sport peuvent devenir une méditation. L’énergie formidable que l’on peut trouver grâce à la concentration et à une attitude juste pourra certainement pulvériser des records que l’on peut difficilement imaginer dépasser.

Le sport humanitaire

Enfin, au niveau le plus étendu, le sport est un véritable terrain humanitaire pour le développement de l’harmonie, de l’amitié, de la solidarité et de la tolérance, bref de la Paix dans le monde.

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