Comment surmonter la peur ?

Comment conquérir la peur ? Asseyez-vous aux pieds de votre lumière-conscience qui vous illumine. Cette lumière a une force de volonté immense pour vous protéger, vous libérer et vous parfaire.

Comment conquérir la peur

Notre corps est limité, c’est pourquoi le corps a peur. Notre vital est inconscient, c’est pourquoi le vital a peur. Notre mental est obscur, c’est pourquoi le mental a peur. Notre cœur n’aspire pas, c’est pourquoi le cœur a peur.
Pour libérer notre corps de la peur, nous avons besoin de l’expérience glorieuse de notre âme. Pour libérer notre vital de la peur, ce dont nous avons besoin est de l’expansion dynamique et consciente de notre âme. Pour libérer notre mental de la peur, nous avons besoin de l’illumination transformatrice de notre âme. Enfin, pour libérer notre cœur de la peur, nous avons besoin de la perfection épanouissante de notre âme.
La peur empêche l’homme de voir le visage de la réalité ultime. La peur empêche l’homme d’atteindre les Rivages dorés de l’Au-Delà. La peur empêche l’homme de réaliser Dieu pour l’amour de Dieu.
Mais Dieu, l’Auteur de tout bien, a une Compassion, une Sollicitude et un Amour infinis pour l’humanité.

La Compassion de Dieu sauve l’homme.
La Sollicitude de Dieu libère l’homme.
L’Amour de Dieu comble l’homme.

Lorsque nous pensons inconsciemment à la peur ou que nous la chérissons inconsciemment, la peur nous serre la main en souriant. Lorsque nous pensons consciemment à la peur ou que nous la chérissons consciemment, la peur nous embrasse triomphalement. Mais lorsque nous pensons à notre courage intérieur, Dieu verse Ses Larmes divines, parce qu’Il voit en nous un instrument choisi.
La terre a peur de la Lumière transcendantale du Ciel, et le Ciel a peur de l’ignorance abyssale de la terre. Dieu dit à la terre : « Mon enfant, ne sois pas stupide. La Lumière transcendantale du Ciel ne va pas t’aveugler. La Lumière du Ciel ne va pas t’exposer. Au contraire, la Lumière du Ciel va t’illuminer et te transformer. »
Dieu dit au Ciel : « Ne sois pas stupide. L’ignorance abyssale de la terre ne peut pas t’enchaîner. Elle ne peut pas te détruire. Bien au contraire, l’ignorance de la terre te sera offerte, car c’est toi qui transformeras le visage de la terre. »
Dieu dit : « J’ai besoin de vous deux : du Ciel et de la terre. Ciel, tu devras apporter le message de la réalisation à la terre. Terre, tu devras offrir le message de la manifestation, de ma manifestation divine au Ciel. »
La peur provient de notre ignorance profondément enracinée. Nous ne voyons pas la lumière avec notre vision intérieure. Nous voyons la lumière avec notre compréhension extérieure, humaine, limitée et terrestre.
Je vais vous raconter une petite histoire. Un soir, un vieil homme marchait sur la route, et marcha sur une corde. Comme il n’y avait pas de lumière, il crut que la corde était un serpent. Effrayé, il poussa un cri et s’enfuit aussi vite qu’il put. En courant, il tomba et se cassa une jambe.
Des passants entendirent ses cris et arrivèrent avec des bâtons. Le vieil homme hurlait qu’il y avait un serpent. Dans l’obscurité, les passants crurent également qu’il s’agissait d’un serpent et commencèrent à frapper la corde ; mais en même temps, ils se frappèrent mutuellement.
Les hurlements et les coups continuèrent jusqu’à ce que quelqu’un arrive avec une lampe et découvre qu’il ne s’agissait que d’une corde, et non pas d’un serpent.
Lorsque la lumière éclaira la situation, la réalité fut découverte. De la même façon, dans notre vie humaine, lorsque la lumière entre dans notre conscience physique, toute forme de peur disparaît inévitablement. Mais nous manquons de lumière, c’est pourquoi nous avons consciemment et délibérément peur à chaque instant de notre vie.
Cependant, avec suffisamment de sincérité pour aller au fond de nous et en ressentant que nous possédons un courage intérieur, celui-ci peut poindre à tout moment. Il est plus que prêt à venir en avant. En faisant remonter ce courage intérieur à la surface, nous éveillons consciemment notre être intérieur. Tout le monde possède cet être intérieur, mais malheureusement, très peu de gens veulent le nourrir. Nous nourrissons notre corps pour prendre des forces. Nous étudions pour nourrir notre mental. Nous pratiquons toutes sortes d’activités pour donner de l’énergie à notre être extérieur, mais nous ne faisons pratiquement rien pour nourrir notre être intérieur.
C’est dans notre existence intérieure que nous pouvons devenir une volonté intransigeante. Lorsque nous utilisons cette volonté, que nous pouvons facilement avoir à portée de main, nous pouvons conquérir le souffle même de la peur. Ici sur terre, notre volonté intérieure intransigeante et farouche peut régner suprêmement et elle le fera. Nous n’avons besoin que d’une seule chose : une prise de conscience éveillée de la Lumière divine que nous possédons. C’est notre droit de naissance de réaliser et d’incarner cette Lumière interne.


Question : Comment pouvons-nous surmonter la peur ?

Sri Chinmoy : La peur peut se trouver dans le physique, le vital, le mental, et même dans le cœur. Il faut d’abord déterminer à quel endroit la peur se trouve le plus. Si elle se trouve dans le physique brut, il faut se concentrer sur le chakra du nombril. On peut conquérir cette peur en se concentrant sur le centre du nombril et en s’identifiant à la force vitale, la force énergétique du physique.
Si l’on veut surmonter la peur dans le vital, il faut se concentrer sur son être intérieur. Aux débutants qui trouveront cela trop difficile, je recommande d’essayer d’agrandir leur vital dynamique. Nous avons deux formes de vital : l’un est agressif, et l’autre dynamique. Le vital dynamique veut créer le plus vite possible, d’une manière divine et éclairée. En se concentrant sur ce vital, ou en portant toute notre attention sur ce vital, notre conscience s’y étendra, et plus aucune peur ne subsistera.
Pour vaincre la peur dans le mental, il faut vider chaque jour le mental. Le mental est plein de doute, d’obscurité, d’ignorance, de suspicion, et de bien d’autres choses encore. Tôt le matin, pendant environ dix minutes, essayez de n’avoir aucune pensée — bonne ou mauvaise, divine ou non. Si une pensée tente de s’infiltrer, ne la laissez pas entrer. Puis, au bout d’un certain temps, ne permettez qu’aux pensées divines d’entrer, aux pensées qui sont vos amies. Au début, il se peut que vous ne sachiez pas distinguer vos pensées amies de vos pensées ennemies, aussi devrez-vous être prudent. Vos amies sont les pensées divines, les pensées positives, les pensées éclairées qui vaincront sans aucun doute la peur de votre mental. Ressentez que votre mental est comme un réceptacle. Commencez par le vider complètement, puis attendez que la paix, la lumière et la félicité descendent en lui. Mais si vous ne commencez pas par vider le réceptacle, la paix, la lumière et la félicité ne pourront pas y entrer.
Pourquoi avons-nous peur dans le physique, le vital et le mental ? Précisément parce que nous ne voulons pas élargir notre conscience. Je suis distinct de vous. Vous êtes distinct de moi. C’est pourquoi j’ai peur de vous et vous avez peur de moi. Mais lorsque nous réalisons le Plus Haut, nous ressentons immédiatement que toute l’immensité de l’univers nous appartient. Nous pouvons aisément expulser la peur dans cette expansion de notre conscience qui nous permet de nous identifier aux autres. Nous sentons que nous leur appartenons et qu’ils nous appartiennent. Comment alors être effrayés de quiconque lorsque nous représentons la divinité en l’humanité et que les autres représentent cette même divinité en l’humanité ? Il n’y a donc plus de peur possible.
Le cœur aspirant n’a pas peur, contrairement au cœur qui n’aspire pas. Le cœur aspirant possède une flamme brûlante qui s’élève au plus haut. Il ne peut y avoir aucune peur là où se trouve la lumière. Mais pour conquérir la peur dans un cœur qui n’aspire pas, il faut directement recourir à l’âme. Lorsque vous méditez sur le centre du cœur, essayez, à chaque inspiration, de ressentir que vous creusez en profondeur. Il ne s’agit pas de creuser brutalement, mais plutôt de ressentir de plus en plus divinement et intensément que vous allez profondément, très profondément en vous-même. Chaque fois que vous inspirez, allez plus profondément. En faisant cela régulièrement, au bout de quelques jours ou mois, vous finirez par ressentir un pincement léger ou par entendre un tout petit son. Lorsque vous l’entendrez, essayez de voir si ce son est provoqué par quelque chose ou bien s’il est spontané. Il faut deux mains pour faire un son, mais dans le cœur, le son n’est pas produit par deux choses qui se percutent ; il est automatique, spontané. Si vous pouvez ressentir ce genre de son intérieurement, comme un gong céleste, vous surmonterez inévitablement la peur dans votre cœur dénué d’aspiration.

Question : Comment puis-je surmonter la peur de l’échec ?

Sri Chinmoy : Pour conquérir la peur de l’échec, vous devez d’abord savoir ce qu’est l’échec et ce qu’il peut faire. La peur disparaîtra aussitôt que vous comprendrez, non seulement que l’échec n’est pas honteux, préjudiciable, destructif ou douloureux, mais également qu’il est tout à fait naturel. Lorsqu’un enfant commence à marcher, il lui arrive souvent de trébucher et de tomber. Il n’a pas l’impression que le fait de tomber est un échec. Pour lui, il est normal de pouvoir se tenir debout pendant un moment et de tomber à nouveau.
Si vous considérez l’échec non pas comme l’inverse de la réalité, mais comme sa base et comme ce qui construit et devient cette réalité, alors votre peur disparaîtra. Nous pensons que l’échec est contraire à notre attente, et à notre réalisation de Dieu, mais en fait, il ne l’est pas, il nous pousse en avant. Ce que nous appelons échec est, aux yeux de Dieu, une simple expérience. 
Nous devons toujours considérer l’échec, non pas comme un produit fini, ni comme le point culminant d’une expérience, mais plutôt comme une partie de l’expérience. En pensant que l’échec est la fin de notre expérience, nous faisons erreur. Dans une longue course, on peut commencer très lentement, puis progressivement accroître sa vitesse et atteindre son but. Mais si l’on pense être incapable d’atteindre son but parce qu’on a pris un départ lent, on se trompe. Sans échec, on court bien sûr au plus vite. Mais en cas d’échec, prenons-le comme une expérience qui ne fait que commencer. La fin sera un succès. Et qui pourra encore dire que nous avons échoué ?