Les erreurs sont inévitables et peut-être nécessaires dans notre vie. Parfois, nous les faisons consciemment, parfois inconsciemment. Mais quelle que soit leur gravité, il arrive toujours un moment où elles font appel au pardon— le pardon de Dieu, de ceux que nous avons blessés ou de nous mêmes. Dans ce superbe livre, Sri Chinmoy nous offre ses conseils illuminés sur la manière dont on peut invoquer le Pardon divin et qui, non seulement transformeront notre vie, mais nous assureront la promesse et l’espoir d’un nouveau commencement sans nuages.
Editions la Flûte d’Or – 2007 – 12 x 18 cm 78 pages
Extraits :
- Venir à bout de ses erreurs
- comment recevoir le Pardon de Dieu
- se pardonner et pardonner aux autres
- injustice et Pardon
- Compassion et Pardon
Lorsqu’on se rend compte que l’on a commis une grave erreur dans sa vie, que doit-on faire ?
Lorsque nous commettons une erreur, que ce soit consciemment ou inconsciemment, nous devons immédiatement implorer le pardon. Si nous ne demandons pas pardon au Suprême, nos qualités négatives ne font que s’intensifier. Nous devons demander pardon à Dieu pour toutes nos erreurs, conscientes aussi bien qu’inconscientes, avec notre aspiration, notre prière, notre méditation, notre consécration et notre unité avec la Volonté de Dieu. Nous devons Lui demander d’illuminer nos erreurs inconscientes afin d’en prendre conscience et de ne plus les refaire.
Tant que nos erreurs ne seront pas pardonnées, nous n’aurons pas de pureté au niveau de notre corps, de notre vital, de notre mental et de notre cœur et nous ne pourrons rien recevoir de Dieu dans ces parties de notre être. L’âme reçoit toujours de Dieu, parce que l’âme est toujours pure. Mais le cœur n’est pas toujours pur et le corps, le vital et le mental sont tous une jungle épaisse. Si les erreurs ne sont pas pardonnées, il ne peut y avoir de purification dans le corps, le vital, le mental et le cœur. Et tant qu’il n’y aura pas de pureté, les forces divines que nous invoquons dans nos prières ne pourront jamais s’établir dans notre vie de manière permanente. Nous ne serons capables d’accroître notre réceptivité et de recevoir les qualités divines de Dieu en abondance que si Dieu pardonne nos erreurs.
Si nous prions pour la Lumière-Pardon de Dieu et si notre aspiration et notre réceptivité sont suffisamment fortes, la Compassion de Dieu nous débarrassera certainement des mauvaises forces qui nous créent des problèmes ; en même temps, Il éclairera davantage notre âme afin qu’elle puisse les empêcher de détruire notre aspiration. À nous d’apporter l’aspiration et Dieu, à Son tour, apportera la Compassion et le Pardon. Quel que soit le nombre de nos erreurs, Dieu est toujours prêt à nous pardonner si nous Lui en laissons l’opportunité. Nous devons également avoir l’enthousiasme et la détermination pour agir comme il faut et afin de ne plus refaire les mêmes erreurs, année après année.
Une fois que Dieu nous a pardonné, un sentiment très doux s’installe dans notre cœur et à l’intérieur de cette douceur, nous ressentons une véritable pureté. Nous savons alors que Dieu nous a pardonné. Ce sentiment très doux s’accompagne d’une ardeur et d’une détermination immenses pour satisfaire le Suprême à Sa propre Manière et nous avons le sentiment de ne vivre que pour Lui. Lorsque nous sentons cette douceur et cet empressement à satisfaire Dieu, c’est que Dieu nous a pardonné.
Comment puis-je recevoir le Pardon de Dieu ?
Vous pouvez recevoir le Pardon de Dieu uniquement en vous souvenant constamment, consciemment, infatigablement et de toutes vos forces que Dieu est le Pardon même. Ne pensez pas à Dieu comme la Justice, ou la Lumière infinie, ou la Paix. Ne pensez à aucun autre aspect de Dieu. Ne pensez à Dieu qu’en tant que Pardon ou bien à Dieu le Pardon. Inondez votre esprit et votre cœur d’une seule pensée : pardon, pardon, pardon.
Au lieu de penser à la Lumière-Justice de Dieu, répétez simplement : « Mon Seigneur est tout Pardon, mon Seigneur est tout Pardon. » En répétant « Mon Seigneur est tout Pardon », ne pensez plus aux innombrables erreurs que vous avez faites. Essayez de ne voir que l’aspect positif des choses. Ne voyez que le Pardon de Dieu devant vous, autour de vous et en vous. Si vous répétez des centaines et des milliers de fois avec ferveur « Mon Seigneur est tout Pardon », vos fautes himalayennes seront balayées. Toutes les erreurs que vous avez commises au cours des années, tous les actes dûs à votre ignorance seront annulées.
À ce moment-là, vous ressentirez non seulement que vous êtes pardonné, mais que vous êtes devenu le Pardon de Dieu. Si quelqu’un vous demande comment vous vous appelez, vous répondrez : « Je m’appelle Pardon de Dieu ». Ce nom deviendra votre seule référence.
Dans la vie ordinaire, les gens ont beaucoup de références. Ils ont tel diplôme universitaire, tel titre et ainsi de suite. Mais un chercheur spirituel n’a qu’une seule référence. Il dira « Je suis le Pardon de mon Seigneur » ou bien « Je suis la Compassion de mon Seigneur » ou bien encore « Je suis l’Amour de mon Seigneur ». Si on vous demande vos références, vous répondrez immédiatement : « Mes seules références sont la Compassion de mon Seigneur ou le Pardon de mon Seigneur. »
Ce n’est pas simplement de la fausse modestie, car dans le fond de votre cœur, vous ressentirez vraiment que vos seules références sont la Compassion de Dieu ou bien le Pardon de Dieu. Voilà ce que tous les chercheurs doivent ressentir.
Comment assumer le sentiment de culpabilité lorsqu’on a été élevé avec l’idée qu’on sera puni par Dieu chaque fois qu’on fait quelque chose de mal ?
Malheureusement, le sentiment de culpabilité est très répandu en Occident. D’abord, on fait quelque chose de mal par ignorance et ensuite on se sent coupable. Au lieu de cela, il vaut mieux se dire : « Si j’ai la force de faire quelque chose de mal, Dieu, Lui, a la force de me pardonner. » Nous ne devons pas penser qu’il n’y a aucune force de l’univers qui puisse effacer nos mauvaises actions. Nous avons fait quelque chose de mal, certes, mais Dieu est infiniment plus fort que nous et Il est toute Compassion. Chaque fois que nous méditons, nous devrions ressentir que Dieu est tout Amour. Il ne va pas nous punir. Il va nous transformer avec Sa Compassion infinie. Mais si nous nourrissons un sentiment de culpabilité, Dieu ne pourra pas nous venir en aide.
Comment se rappeler qu’il faut pardonner les défauts de notre prochain et nous pardonner nos propres défauts ?
Le pardon est une force divine puissante. Pardonner aux autres est une chose difficile. Oublier les imperfections des autres est encore plus difficile. Ne pas remarquer la moindre imperfection chez les autres est la chose la plus difficile. Mais lorsqu’on pense à Dieu, il est facile d’oublier les autres. Lorsqu’on prie Dieu, il devient facile d’oublier les faiblesses, les limites et les imperfections des autres. Lorsqu’on médite sur Dieu, il devient facile de ne plus rien remarquer de mauvais chez les autres.
En de rares occasions, nous voyons des imperfections en nous-mêmes, mais nous voyons toujours des imperfections chez les autres. Maintenant, lorsque nous voyons que nous sommes imparfaits ou bien que nous avons fait quelque chose de mal, que faisons-nous ? Nous nous pardonnons immédiatement ou bien nous ignorons que nous avons fait quelque chose de mal, ou bien nous décidons de tourner la page et de ne plus jamais le refaire.
Lorsque d’autres font quelque chose de mal, si nous ne leur pardonnons pas, si nous gardons des pensées non divines contre eux ou si nous avons envie de les punir, nous ne serons jamais contents. Pour être satisfaits et satisfaire notre réalité, nous devons également pardonner aux autres. Le pardon est illumination. Nous devons ressentir qu’en pardonnant aux autres, nous nous illuminons, nous illuminons notre Soi le plus vaste.
Si nous ne pardonnons pas, que se passe-t-il ? Nous plaçons un poids énorme sur nos épaules. Si j’ai fait une faute et que je n’essaie pas de me pardonner ou de m’illuminer, je garderai à l’esprit l’idée que j’ai fait une erreur. Et chaque fois que je penserai à ma mauvaise action, je ne ferai qu’ajouter plus de poids à mon sentiment de culpabilité. De même, si d’autres m’ont fait quelque chose d’injuste, plus j’y penserai, plus le poids de ma colère et de mon ressentiment augmentera. Or je dois courir vers mon but. Comment vais-je courir si je me mets quelque chose de lourd sur les épaules ? Je verrai les autres courir vite alors que je pourrai à peine marcher.
Il vaut toujours mieux pardonner aux autres comme à soi-même. Par ailleurs, il faut savoir qui pardonne qui. En tant qu’individu, je n’ai aucun droit de pardonner aux autres, ni même de me pardonner. C’est le Divin en moi qui m’inspire à élever ma conscience vers la Lumière, vers une Lumière plus élevée, vers la Lumière la plus élevée. Un acte de pardon signifie un mouvement vers une réalité supérieure. Et lorsque nous atteignons la Réalité la plus haute, nous devenons un avec la Réalité omniprésente.
Nous faisons tous partie d’un organisme vivant. Si je n’ai que deux bras, cela ne suffit pas pour être parfait, j’ai besoin également de deux jambes. Je dois donc accepter les autres comme miens. Je dois d’abord les accepter, puis les transformer. Et qui est-ce que je transforme, sinon ma propre réalité croissante ?
Je trouve très difficile de me pardonner lorsque je fais quelque chose de mal parce que j’ai le sentiment que c’est un revers dans ma vie spirituelle.
Chaque fois que vous faites quelque chose de mal, Dieu vous pardonne et votre Maître spirituel vous pardonne, mais il y a quelqu’un qui pourra ne pas vous pardonner, c’est votre âme. L’âme ne pardonne pas si facilement parce que l’âme sait que c’est à cause de cette erreur particulière, cette erreur délibérée qu’elle devra se réincarner sur terre pour de nombreuses années supplémentaires. Chaque fois que vous commettez une erreur consciente, votre âme sait que c’est comme si vous faisiez cent pas en arrière. Vous retardez donc bien sûr votre voyage au lieu de l’accélérer.
L’âme est le frère aîné de la famille et elle a promis au Père Suprême de prendre soin des plus jeunes membres de la famille. L’âme est pleinement responsable de votre vie. Lorsque l’âme voit que les membres cadets ne l’écoutent pas et qu’elle doit en payer le prix, elle est malheureuse.
L’âme ne peut pas pardonner aux plus jeunes membres de la famille — le corps, le vital, le mental et le cœur — lorsqu’ils ne l’écoutent pas, parce qu’elle a une tâche à accomplir pour Dieu. Si l’âme permet à sa famille de ne pas être coopérante, l’âme ne pourra pas réaliser la Vision de Dieu sur terre. Dieu pardonnera au corps, au vital et au mental par Sa Bonté infinie, parce qu’Il traite avec l’Eternité. Mais l’âme sait que chaque incarnation humaine est une opportunité en or pour manifester Dieu. Chaque seconde où le corps le Vital et le mental ne l’écoutent pas est une opportunité manquée. Lorsqu’une opportunité est manquée, l’âme a le sentiment que la manifestation de Dieu est un rêve très lointain.
Pouvez-vous me dire ce que je dois faire lorsque je me sens rejeté par les autres.
Lorsque vous vous sentez rejeté par les autres, l’humain en vous peut se trouver triste, frustré ou furieux. Mais le divin en vous priera immédiatement le Suprême pour qu’Il leur pardonne. Le pardon de Dieu est la seule manière par laquelle ils seront illuminés.
Supposons que je vous aie rejeté. L’humain peut immédiatement réagir en devenant furieux et en voulant se venger, ou bien il voudra me quitter. Vous ne voudrez plus rien avoir à faire avec moi parce que je vous ai rejeté ou insulté. Mais à ce moment, le divin en vous essaiera de venir en avant avec compassion, parce qu’il sait que j’ai fait une erreur grave en vous rejetant. Et si vous me rejetez également, en quoi me serez-vous supérieur ? Ce que j’ai fait est mal. C’est mal, certes, mais si vous ne voulez pas faire la même chose, vous devez me pardonner et vous devez demander à Dieu de me pardonner également.
La prière du Christ Sauveur était : « Père, pardonne-leur, parce qu’ils ne savent pas ce qu’ils font. » De la même manière, priez Dieu de la part de celui qui vous a rejeté et qui est le véritable coupable. C’est la première chose à faire. Deuxièmement, priez Dieu pour qu’il soit illuminé, afin qu’il ne rejette plus ni vous, ni personne à l’avenir. S’il est vraiment pardonné et illuminé par le Suprême, il ne vous rejettera plus.
Si vous rejetez quelqu’un qui vous a rejeté, vous nagerez tous les deux dans l’océan de l’ignorance. Il a fait quelque chose de mal et vous faites la même chose. Lui rendre la monnaie de sa pièce ne sert à rien. Ce que vous recherchez, n’est-ce pas, après tout, l’illumination de l’humanité ?
Comment puis-je me protéger spirituellement pour ne pas être trop sensible et être trop facilement blessé ?
Lorsque quelqu’un vous dit quelque chose qui vous blesse, vous devez savoir que votre force-pardon est infiniment plus puissante que le coup que vous avez reçu. Lorsque vous êtes insulté et que vous insultez l’autre de la même façon, cela veut dire que vous renvoyez la balle au même niveau. Mais votre force-pardon est la force la plus puissante de toute la Création de Dieu. Lorsque vous l’utilisez, personne ne peut vous faire de mal.
Apprenez l’art de pardonner
Et appliquez-le d’abord à vous-même.
Il vous sera ensuite facile
De pardonner aux autres.
Comment pardonner l’injustice ?
Lorsque nous considérons l’injustice du point de vue humain, nous devons aller dans les profondeurs mêmes de notre réalisation. Lorsque nous sommes venus au monde, nous avons fait la promesse solennelle à Dieu de réaliser Dieu, de manifester Dieu et de satisfaire Dieu ici sur terre. Telle fut notre promesse la plus sincère, la plus fervente à Dieu. Lorsque nous avons fait cette promesse, nous étions dans le monde des âmes. Nous n’avions pas de corps physique ; notre existence réelle était l’âme. L’âme dit à ce moment là : « Je ne descends dans le monde que pour Te satisfaire, pour Te réaliser, pour Te manifester inconditionnellement. »
Ces personnes que vous dites injustes ont fait quelque chose de mal, c’est vrai. Mais pensez à votre promesse. Vous attendez la perfection de ces gens : vous pensez qu’ils doivent tout faire à la perfection. Mais la perfection ne vient que lorsqu’on a rempli sa promesse. Notre première promesse était de satisfaire Dieu et de Le combler sur terre. Nous n’avons pas rempli notre promesse et pourtant, nous attendons des autres qu’ils remplissent leur promesse. En tant que personnes spirituelles, nous devrions toujours voir nos propres imperfections. Il y a des millions de choses que nous faisons mal. Lorsque nous faisons des millions d’erreurs, Dieu nous pardonne, bien sûr. Sinon, nous ne pourrions pas exister sur terre. Comment se fait-il que nous ne puissions pas pardonner à autrui alors que Dieu est toujours prêt à nous pardonner nos innombrables défauts et erreurs ?
Un chercheur spirituel se proclame immédiatement comme l’enfant choisi de Dieu. Une personne qui n’aspire pas et qui se prélasse dans les plaisirs de l’ignorance n’osera jamais revendiquer cette identité. Elle n’ose pas revendiquer Dieu comme son bien propre. Par contre, vous osez proclamer que vous êtes l’enfant choisi de Dieu, simplement parce que vous avez reçu une goutte des bonnes qualités de Dieu. Dieu est bon, Dieu est divin, Dieu est parfait et vous avez reçu toutes ces qualités divines dans une certaine mesure. Maintenant, si l’une de ces qualités divines est le pardon et si Dieu vous pardonne vingt-quatre heures par jour, ne pouvez-vous pas pardonner à une autre personne pendant une seconde ? Si notre Source a la capacité de faire quelque chose de manière infinie, nous devrions naturellement avoir la capacité de pardonner à ceux qui ont fait quelque chose de mal, ou de les illuminer, chacun selon notre niveau.
Qu’est-ce qui vient en premier, le Pardon de Dieu ou la Compassion de Dieu ?
Si Dieu ne me pardonne pas toutes les mauvaises choses que j’ai faites au cours des années, comment pourrais-je avancer le long du chemin spirituel, le chemin ensoleillé ? Ce n’est que si Dieu me pardonne que je peux entrer de tout mon cœur dans la vie spirituelle. Aussi, pour commencer, j’ai besoin du Pardon de Dieu.
Ensuite, lorsque je ressens que Dieu, par Sa Bonté infinie, m’a pardonné, je peux penser à un autre aspect de Dieu : la Compassion de Dieu. J’ai besoin de Sa Compassion parce que je suis pauvre, ignorant et que je suis un échec dans tous les sens du terme. Je désire quelque chose avec ferveur, mais je n’ai pas la capacité de faire ce que je veux ou de devenir ce que je veux devenir. C’est pourquoi j’ai désespérément besoin de la Compassion de Dieu. Sans la Compassion de Dieu, je ne serai pas capable de devenir quoi que ce soit.