Mort et Réincarnation, comprendre la mort et l’évolution de l’homme

 

Dans ce livre unique en son genre, Sri Chinmoy répond à des questions concernant la mort, les mondes supérieurs et inférieurs, la réincarnation, etc.Bien que ces textes réservent au lecteur maintes surprises et bouleversent un bon nombre d’idées reçues, ils ne sont pas destinés à nourrir sa curiosité.Il s’agit plutôt pour Sri Chinmoy d’apporter aux chercheurs spirituels sincères une compréhension plus profonde et plus globale de la mort et de son rôle dans l’évolution humaine. Ce faisant, ce volume visionnaire entr’ouvre une porte sur les infinis mondes subtils du royaume de l’inconnaissable.    

ISBN : 2-87685-002-8.  170p. Editions la Flûte d’Or

 

Le Royaume de la Mort
La mort est-elle la fin ?
La vie après la mort
La réincarnation


Le royaume de la mort

En quoi la mort est-elle nécessaire ? Pourquoi l’âme ne peut-elle continuer à progresser et à évoluer dans un même corps ?

Pour l’instant, la mort est nécessaire. Nous ne pouvons rien accomplir pendant une période prolongée sans devoir prendre de repos. Nous jouons trois quarts d’heure ou une heure, et cela nous fatigue ; il faut alors marquer une pause. La même chose se produit avec notre aspiration. Supposons que nous vivions sur terre soixante ou soixante-dix ans. Sur ces soixante ou soixante-dix années, nous ne méditerons peut-être que vingt ou trente jours, et ce, durant quelques heures à peine. Un être humain ordinaire ne peut, lors de sa méditation, aspirer quatre heures, deux heures, voire une heure d’affilée. Comment pourrait-il posséder l’aspiration, la réalité ou la conscience qui l’emmèneront d’un seul trait vers la Vérité éternelle ou vers la Conscience immortelle ?

Pour l’instant, la mort nous aide, en un sens ; elle nous permet de goûter au repos. Lorsque nous reviendrons, nous serons porteurs d’un nouvel espoir, d’une nouvelle lumière, d’une nouvelle aspiration. Mais si nous avions une aspiration consciente, une flamme ascendante brûlant constamment en nous, nous constaterions que la mort physique peut aisément être vaincue. Le jour viendra où la mort n’aura plus de raison d’être. Mais pour l’instant, nous ne sommes pas dotés de cette capacité ; nous sommes faibles. Les maîtres spirituels, les âmes libérées, ont acquis la maîtrise sur la mort ; cependant ils n’abandonnent leur corps que lorsqu’ils en reçoivent l’ordre du Divin.

« Je suis las ; j’ai besoin de repos. » Ainsi s’exprime l’homme ordinaire qui a supporté le poids d’une famille pendant vingt, trente ou quarante ans. Pour lui, la mort a un sens véritable ; l’âme retourne dans la région de l’âme où elle jouira d’un bref repos. Mais pour le guerrier divin, l’aspirant de la Vérité ultime, la mort n’a aucun sens. Il souhaite que ses progrès soient continus, incessants. Il s’efforce donc de vivre une aspiration constante, une aspiration éternelle. Et à l’aide de cette aspiration éternelle, il tente de triompher de la mort, afin de devenir une manifestation extérieure éternelle du Divin qui réside en lui.

Est-il possible pour un homme d’apprendre ce qu’est la mort pendant qu’il est encore en vie, en pénétrant dans l’expérience même de la mort ?

Nous pouvons facilement savoir ce qu’est réellement la mort lorsque nous arrivons au stade le plus élevé de la méditation. J’ai fait des centaines de fois l’expérience de ce qu’est la mort. Je suis également passé de nombreuses fois au-delà de la mort au cours de ma méditation, lorsqu’il m’a fallu aider mes disciples. Dans un état de transe, on visite d’innombrables mondes, d’innombrables plans de conscience, d’innombrables régions qui se situent au-delà du domaine et des frontières de la mort.

Il peut parfois nous arriver de suivre une âme en train de quitter son corps, et de vivre pleinement l’expérience de la mort. J’ai eu ma première expérience de ce type avec l’une de mes sœurs qui mourut alors que j’étais âgé de dix-huit ans. Je possédais ce don, aussi ai-je suivi l’âme de ma sœur pendant trois heures, au cœur du monde de la mort. Ce qui se produit, en fait, c’est que vous avez vraiment le sentiment d’être mort. Il vous semble que votre corps n’existe plus. Vous planez avec votre seule conscience, comme un cerf-volant. Si vous avez ce pouvoir, vous pouvez vivre l’expérience réelle de la mort en ce monde. Durant votre méditation, vous pouvez aussi y parvenir aisément. Vous pouvez maintenir votre corps dans le monde des vivants et votre Lumière de conscience dans le monde de la mort.

La mort est-elle douloureuse ?

Tout dépend de l’individu. Pour celui qui n’a ni prié ni médité, et qui n’a pas non plus pratiqué une vie spirituelle, il est très douloureux de se séparer de cette vie, car il ne veut pas se soumettre à la Volonté de Dieu. Tout d’abord, il n’est pas capable de savoir ou de ressentir ce qu’est la Volonté de Dieu. De plus, il ne ressent pas la Protection, la Guidance, la Sollicitude conscientes de Dieu ; aussi se sent-il complètement perdu. En ce monde, il ne peut plus rien faire ; dans l’autre monde, tout ne lui est qu’incertitude. Là où l’aspiration fait défaut, la peur est immense, car les gens ordinaires ont le sentiment que la mort est quelque chose d’absolument inconnu. Ils ignorent où ils vont. Mais les aspirants savent qu’ils vont vers le Suprême, vers la demeure du Seigneur. Ce lieu leur est provisoirement inconnu, mais cette conscience, ce plan, est un royaume de paix et de repos. Il est la propriété du Suprême, leur Père Éternel. Aussi n’ont-ils pas peur.

Maintenant, il y a aussi la douleur physique. Si, au moment de la mort, une personne souffre d’une maladie et ne parvient pas à la projeter dans une réalité plus élevée ou plus profonde, ses derniers jours, jusqu’à son souffle ultime, seront extrêmement pénibles. Même le dernier instant sur terre sera vécu dans une grande douleur, parce que le représentant de la mort apparaîtra au mourant sous une forme très destructrice. Cette identité de mort, cette force de mort, se présente à chacun sous une forme différente, selon ce que son âme a accompli ou réalisé sur terre.

Les personnes ordinaires qui n’aspirent pas, qui ne font que se complaire dans les plaisirs de l’ignorance, percevront la mort comme un être terrible, impitoyable, un personnage sombre et effroyable. Parfois, la force de mort s’entoure de nombreux subordonnés qui apparaissent aux mourants, souvent sous forme de tigres ou d’êtres d’une taille inimaginable, et qui les emplissent de frayeur. Mais les aspirants sincères verront leur maître spirituel, ou un être lumineux semblable à un ange, qui viendra les chercher dans un char. Ces aspirants ont travaillé dur sur terre pendant de nombreuses années, et Mère Terre souhaite désormais leur offrir consciemment sa gratitude bénie et divine. Leur Pilote Intérieur ou leur Guru les emmène, mais c’est la Main bienveillante de Dieu qu’ils voient devant eux, les transportant dans Son Bateau doré jusqu’à l’autre Rive. Certaines personnes, au moment même de leur mort, aperçoivent leurs parents disparus depuis longtemps. Leurs proches viennent à elles, tels des guides qui connaissent le chemin vers un monde nouveau et qui vont les y mener.

Ceux qui sont enchaînés par les entraves de l’ignorance éprouveront au moment de la mort physique une douleur aussi bien intérieure qu’extérieure. Celle-ci est due à l’ignorance qui existe au sein du mental et du corps humains, et qui nous empêche d’entrer dans le royaume de la mort pour le dépasser ensuite, consciemment et délibérément. Mais lorsque le voile de l’ignorance est levé, il ne peut plus y avoir de douleur, que ce soit dans la mort ou dans l’atmosphère terrestre. Si nous pouvons pénétrer dans la racine même de notre souffrance et de notre douleur — qui n’est qu’ignorance —, et si nous parvenons à transformer cette ignorance à l’aide de la Lumière de notre âme, la mort deviendra simplement un passage menant vers un autre rivage. Cet autre rivage est la Lumière éternelle, qui nous guide, nous protège, nous forme et nous façonne pour l’éternité.

Comment dépasser la peur de la mort ?

Pour l’instant, vous avez peur de la mort parce que vous vous voyez comme un corps, un mental, des sens. Mais un jour viendra où, grâce à votre aspiration, vos prières et vos méditations, vous vous considérerez non pas comme un corps, mais comme une âme. Vous découvrirez que vous êtes un instrument conscient de Dieu. Dieu est omniprésent, et Il vous utilise pour Se manifester Lui-même, alors comment pourrait-Il jamais vous abandonner à votre mort ?

Conquérir la peur de la mort dépend de combien d’amour vous avez pour Dieu et de combien vous avez sincèrement besoin de Lui. Lorsque vous avez besoin de quelqu’un, vous établissez immédiatement une sorte d’accès intérieur à cette personne. Si votre besoin pour Dieu est fervent, dévoué et constant, vous ouvrez dans les mondes intérieurs un libre accès à l’Amour, la Compassion et la Sollicitude de Dieu. Et si vous pouvez toujours ressentir l’Amour, la Compassion et la Sollicitude de Dieu, comment pourriez-vous être effrayé par la mort ? À partir du moment où vous ressentez Dieu à l’intérieur de vous, devant vous, et tout autour de vous, il n’y a plus de mort pour vous. Par contre, si Dieu est en dehors de vos pensées, s’il n’y a nulle trace de Dieu à l’intérieur de votre cœur et si vous ressentez que Dieu n’est nulle part auprès de vous, à ce moment, la mort existe bel et bien pour vous. Autrement, où est la mort ? Le corps physique peut quitter cette Terre, mais l’âme, qui est une portion de la conscience de Dieu, restera consciemment en Dieu et pour Dieu à travers l’éternité. C’est à vous de choisir comment vous voulez vous considérer : comme un corps ou comme une âme. En vous considérant comme un corps et en n’aspirant pas, sur le plan de la vie spirituelle, vous êtes déjà mort. Mais en vous considérant comme une âme, cela signifie que vous avez déjà établi une relation intérieure avec Dieu. Si vous reconnaissez votre âme comme votre véritable réalité, vous n’aurez plus aucune peur de la mort.

La méditation peut-elle aider les gens à dépasser leur peur de la mort ?

Certainement. La méditation peut aisément aider l’aspirant à dépasser sa peur de la mort. La méditation signifie une communication consciente avec Dieu. Une personne qui établit son unité avec Dieu, Lequel est toute Vie, ne peut avoir peur de la mort. Elle conquerra non seulement sa peur de la mort, mais également autre chose : elle conquerra ses doutes quant à l’existence de Dieu dans sa propre vie comme dans celle des autres. Il est très facile de ne ressentir l’existence de Dieu qu’en nous seuls, voire en des personnes spirituelles. Mais lorsque nous méditons, nous comprenons clairement que Dieu existe non seulement à l’intérieur de nous, mais également dans les personnes que nous n’aimons pas ou n’apprécions pas.

Comment expliquer que tant de gens languissent dans la souffrance avant de mourir ?

Sri Chinmoy : Beaucoup de malades veulent mourir parce que leur douleur est intolérable. Ils veulent s’en affranchir. Mais pourquoi languissent-ils et souffrent-ils ? Parce que la purification de leur nature n’est pas achevée. C’est par la purification que nous pouvons accéder à une vie supérieure et à une divinité plus épanouissante. C’est ici qu’opère la loi du karma. Lors de nos vies passées, nous avons commis maintes erreurs, et c’est par le biais de cette torture physique que nous nous en purifions. Cette expérience est nécessaire, parce qu’elle permet à une sagesse nouvelle de poindre dans notre conscience. Mais lorsqu’un individu souffre cruellement, nous ne devons pas penser à ses actions passées, ni nous dire que ses souffrances proviennent de ce qu’il menait une mauvaise vie ou qu’il avait un mauvais caractère. Non, unissons-nous plutôt à l’expérience qu’il est en train de traverser. Ce faisant, nous trouverons une véritable satisfaction dans notre existence humaine.

Par ailleurs, je dois dire que la loi du karma n’est pas simple ; elle est très, très complexe. Certaines âmes ont beau être très pures et spirituelles, elles souffrent au moment de la mort. Est-ce en raison de leur mauvais karma passé ? Non, c’est parce qu’elles s’identifient à l’humanité et veulent faire l’expérience de la souffrance la plus amère. La plupart des grands maîtres spirituels ont connu une mort très douloureuse. Pour quelle raison ? Ils auraient pu quitter leur corps de leur plein gré, mais ils ne l’ont pas fait. Au lieu de cela, ils ont contracté un cancer ou une autre maladie grave et sont morts au terme de terribles souffrances. Dans ce cas, ces maîtres entraient dans la souffrance de l’humanité et s’efforçaient d’en ressentir l’étendue. Car à moins de pénétrer dans la souffrance même de l’humanité, les choses restent théoriques.

Mais lorsque des personnes ordinaires souffrent, nous constatons que c’est la loi du karma, la roue du karma qui se met en œuvre. Toutefois, si quelqu’un meurt d’une crise cardiaque subite, cela ne veut pas dire pour autant qu’il ait été très spirituel ou religieux. Non, Dieu souhaitait vivre cette expérience-là en cet individu — et peut-être en ses proches — à ce moment précis. Il n’est question ici ni de bien ni de mal, ni de divin ni de non divin, mais du type d’expérience que Dieu voulait vivre en cette personne particulière. En définitive, tout n’est qu’une expérience de Dieu, dont nous sommes, soit les témoins, soit les acteurs.

Est-il possible pour une personne spirituelle qui meurt dans la douleur de transformer sa souffrance en joie grâce à la méditation ?

Dans le cas d’un aspirant sincère, une grande joie surgira, même au seuil de la mort. En dépit de la souffrance du corps physique, la félicité de l’âme viendra au premier plan, permettant au mourant de méditer consciemment. Parfois, lorsqu’une personne pénètre consciemment dans sa douleur, son propre courage intérieur au sein de cette souffrance se transforme en joie. On peut consciemment pénétrer dans la douleur, y compris au moment de subir une intervention chirurgicale grave. J’ai fait cela lorsque j’étais un jeune garçon — j’avais alors dix-huit ou dix-neuf ans. Pendant que le médecin m’opérait, je suis entré consciemment dans la douleur et j’en ai éprouvé une joie véritable. Je souriais au médecin, qui n’y comprenait rien. C’est une expérience que tout le monde peut faire.

Au moment de la mort, quelle est la meilleure chose à faire ?

Pour une personne spirituelle, la meilleure chose à faire est de se rappeler la présence de son maître. Les parents et les proches devraient placer la photographie de son guide spirituel face à l’aspirant et permettre ainsi au maître d’être à ses côtés sur le plan spirituel au moment de son dernier soupir. Que le maître soit au cœur même du souffle, du souffle ultime de l’aspirant ! Ce sera ensuite le devoir, la responsabilité du guide intérieur de faire le nécessaire. Votre maître aura quitté son corps bien avant que vous n’abandonniez le vôtre. Aussi pourrez-vous méditer sur moi, et je viendrai à votre secours.

Votre père est mort l’année dernière. Si vous aviez été physiquement présent, il aurait fallu que vous méditiez avec la plus grande ferveur possible. Bien que votre père n’ait pas été consciemment mon disciple et n’ait pas accepté notre voie, qui peut dire ce qu’il fera lors de sa prochaine incarnation ? Vous savez qu’il y a quelqu’un qui peut aider votre père au moment de la mort ; aussi auriez-vous dû méditer sur moi. Dans la vie courante, chacun sait à qui faire appel dans une situation donnée. Lorsqu’une personne est malade, on appelle le médecin. Lorsqu’il s’agit de difficultés juridiques, on prend l’aide d’un avocat. Si vous aviez voulu aider votre père, vous auriez dû aussitôt penser à moi et méditer sur moi. Si vous étiez vous-même doté d’une aspiration ou d’un pouvoir spirituel immenses, vous auriez offert à votre père toute votre force spirituelle. Mais pour l’instant, votre force spirituelle réside dans votre seule aspiration, et la source de votre aspiration se trouve à l’intérieur de votre maître. Si vous voulez aider vos proches, c’est donc ainsi qu’il faut procéder.

Dans le cas d’autres gens, si vous voulez agir au mieux au moment de leur mort, vous devriez savoir qui leur a donné le plus de joie sur cette terre, ou en qui ils eurent la foi la plus grande. Si une personne a placé toute sa foi dans le Christ, vous devez immédiatement invoquer, consciemment et avec la plus grande dévotion possible la présence du Christ — même si vous ne suivez pas vous-même la voie du Christ. Vous devez alors aider votre ami à affermir sa foi en le Christ. Vous pouvez répéter à voix haute le nom du Christ, lui apporter une image du Christ et lire des extraits de la Bible. Vous aiderez ainsi son aspiration. Si la personne en train de mourir est spirituelle et qu’elle me connaît, lisez-lui mes écrits et parlez-lui de moi. Mais si ce n’est qu’une relation lointaine, vous devez alors accroître sa foi à sa manière.

 

Devant un proche sur le point de mourir, quelle doit être l’attitude de ses proches ?

Nous sommes tous comme les passagers d’un même train. L’un des passagers est parvenu à destination. Il doit descendre à cet arrêt mais nous, nous devons continuer et parcourir une distance plus grande. Sachez toutefois que l’heure de cette mort a été sanctionnée par le Suprême. Nul être humain ne peut mourir sans l’approbation ou sans la tolérance du Suprême. Aussi est-ce grâce à notre foi en le Suprême, à notre amour et à notre dévotion envers Lui que nous pourrons ressentir que Sa Compassion est infiniment plus grande que celle de tout être humain, infiniment plus grande que la nôtre, nous qui voulons garder nos êtres chers auprès de nous. Même si le mourant est votre fils, votre mère ou votre père, sachez qu’il est infiniment plus cher aux yeux du Suprême qu’il ne l’est aux vôtres. Le Suprême est notre Père et notre Mère. Lorsqu’un membre de la famille se rend auprès de son père ou de sa mère, les autres membres de la même famille n’en ressentent jamais aucune tristesse.

Si vous avez opté pour la vie spirituelle et souhaitez éprouver une joie véritable, sachez que vous n’y parviendrez qu’en abandonnant votre vie à la Volonté du Suprême. Pour l’instant, vous ne connaissez peut-être pas la Volonté du Suprême, mais vous savez ce qu’est l’abandon. Si le Suprême souhaite enlever quelqu’un de votre vie, vous devez l’accepter. « Que Ta Volonté soit faite. » Dans cette attitude, vous éprouverez la plus grande joie qui soit. Et cette joie rend le plus grand service possible à celui qui est sur le point de s’en aller. Lorsque nous nous abandonnons totalement au Suprême, cet abandon devient une force et une puissance supplémentaires pour l’âme qui s’en va, souffrant dans l’asservissement d’ici-bas. Si vous abandonnez véritablement votre volonté à la Volonté du Suprême, cet abandon apportera la paix, une paix durable, à l’âme qui est sur le point de quitter l’arène terrestre.

Ceux qui commencent à méditer et à se concentrer ont des intuitions de ce qu’étaient leurs incarnations passées. Si vous croyez que vous avez eu un passé et si vous savez que vous vivez le présent, vous pouvez également ressentir que vous aurez un futur. Sachant cela, vous devez toujours être conscient de cette vérité : la mort n’existe pas. Dans la Bhagavad Gita il est dit : « De même qu’un homme rejette ses vieux habits pour en revêtir de nouveaux, ainsi l’âme rejette-t-elle ce corps physique pour en adopter un nouveau. » Si vous savez que la personne qui va mourir ne fait que se défaire de son ancien corps avant d’en accepter un nouveau, et si le mourant lui-même a la même conviction, comment la peur pourrait-elle encore subsister ?

Nous ne savons pas ce qu’est réellement la mort, c’est pourquoi nous voulons demeurer sur terre aussi longtemps que possible. Mais la vraie mort n’est pas la dissolution du corps physique. La vraie mort, la mort spirituelle, est autre chose.