L’enseignement du Silence – petit guide pratique de la méditation

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Petit guide pratique de la méditation

Tout ce qu’il faut savoir (position, exercices simples, mantras, respiration, techniques de concentration, etc.) pour aborder sans risques la découverte de sa propre paix et de sa propre joie. Un livre référence, pour répondre simplement à vos questions sur la méditation.

 

 


LA VISION

La méditation

La méditation est l’œil qui voit la Vérité, le cœur qui ressent la Vérité et l’âme qui réalise la Vérité. Par la méditation, l’âme prend pleinement conscience de son évolution au cours de son voyage éternel. Par la méditation, nous voyons la forme évoluer vers le Sans-Forme, le fini vers l’infini ; et nous voyons aussi le Sans-Forme prendre forme et l’Infini entrer dans le fini.

La méditation parle. Elle parle en silence. Elle révèle à l’aspirant que matière et esprit ne font qu’un, qu’immanent et transcendant ne font qu’un. Elle révèle que la vie ne peut être qu’une simple existence de soixante-dix ou quatre-vingts ans entre  la naissance et la mort, mais qu’elle n’est autre que l’Éternité même. Notre naissance, comme notre mort, est un événement important dans l’existence de Dieu. Notre naissance représente la vie dans le corps, et notre mort la vie dans l’esprit.

La méditation est une expansion consciente de soi-même. Elle est la reconnaissance ou la découverte de notre être véritable. C’est par elle que nous parvenons à transcender nos limitations, nos imperfections et notre esclavage.

La méditation est le dynamisme des plans intérieurs de la conscience. Elle consiste à pénétrer dans la partie la plus profonde de notre être pour ramener à la surface les richesses qui y sont enfouies. La méditation nous montre comment aspirer vers quelque chose et en même temps comment l’atteindre. Si nous la pratiquons quotidiennement, nous pouvons être sûrs que tous les problèmes de notre vie intérieure comme extérieure, seront résolus.

Le cœur spirituel est le centre de l’amour infini et universel. Notre âme, notre divinité intérieure, réside au plus profond de notre cœur. La méditation dans le cœur spirituel est la voie la plus sûre et la plus gratifiante. Elle consiste à concentrer toute son attention sur le cœur, en faisant taire le mental, et à plonger profondément en soi-même vers des niveaux toujours plus profonds de paix, de béatitude et d’amour. Nous pouvons également utiliser notre imagination et nous représenter une fleur s’épanouissant en notre cœur. À mesure que s’ouvrent ses pétales, nous sentons que notre divinité intérieure rayonne à travers notre être tout entier. Nous nous immergeons alors dans ce flot qui vient de notre cœur, et le laissons se répandre en nous et transporter notre conscience vers l’Au-Delà le plus lointain. Lorsque notre méditation dans le cœur est des plus profonde, nous sommes  plongés dans une communion silencieuse avec l’Être Divin, notre Bien-Aimé. La méditation nous mène à une identification consciente avec notre Soi Supérieur.


Méditer, c’est aller au fond de l’océan, où tout n’est que calme et tranquillité. Une multitude de vagues a beau agiter la surface de l’océan, ses profondeurs n’en sont pas affectées pour autant. Elles demeurent dans le silence. Lorsqu’on médite, on essaie d’abord d’atteindre sa propre existence intérieure, sa véritable identité, ou si vous préférez, le fond de l’océan. De sorte que lorsque les vagues du monde extérieur déferlent, elles ne nous touchent plus. La peur, le doute, l’inquiétude et tous nos tourments quotidiens s’évanouissent d’eux-mêmes : une paix indestructible s’est désormais installée en nous. Notre esprit est pénétré par la paix, le silence et le sentiment d’union avec la Divinité. Telles des poissons dans l’eau, nos pensées nagent et bondissent sans laisser de traces.

Lorsque nous sommes dans notre méditation la plus élevée, nous sommes semblables à l’océan, dont les créatures qui l’habitent n’inquiètent point la majesté ; au ciel, dont les oiseaux ne troublent pas la sérénité. Notre esprit est le ciel, notre cœur est l’océan infini. Voilà ce qu’est la méditation.

Si vous souhaitez vous élever dans la méditation, c’est bien entendu vers le haut qu’il vous faut aller. Vous devez passer par le lotus aux mille pétales, au sommet de la tête. Ici aussi, les distances sont extraordinairement grandes. Votre ascension est illimitée, simplement parce que vous voyagez dans l’infini. Vous montez vers un Au-Delà en perpétuelle transcendance. En termes de distances, le haut et le profond sont deux directions infinies vers un but ultime.

Toutefois, il est impossible d’aller bien haut à l’aide du seul mental. Il faut le dépasser pour rejoindre à nouveau le domaine du cœur spirituel. Celui-ci est infiniment plus haut et plus vaste que le domaine cérébral, aussi élevé soit-il. Il est infini, et cela dans toutes les directions. C’est en lui que l’on trouve le cimes les plus élevées, ainsi que les abîmes les plus insondables.

D’ailleurs, plus vous vous élevez, plus vous plongez en profondeur ; et vice versa. Si vous méditez de toute la force de votre être, vous vous apercevrez que vous voyagez à la fois vers le haut et en profondeur. La hauteur et la profondeur fonctionnent ensemble, mais à deux niveaux différents, si j’ose dire. Celui qui a la capacité de s’élever très haut dans sa méditation possède également celle d’aller très en profondeur.

Tant que l’on n’a pas réalisé le plus haut, on croit qu’il existe une différence entre la hauteur et la profondeur. Mais ces deux notions dépendent de la conscience mentale. Une fois cette barrière franchie, on s’aperçoit que tout est uni de manière indivisible. Il n’y a que la Réalité Absolue qui chante et danse en nous, et à laquelle nous nous identifions pleinement. Elle ne connaît ni hauteur, ni profondeur, ni longueur. Elle est une, tout en transcendant constamment ses propres limites. Dans la méditation brûle une flamme de constante aspiration. De même que notre voyage est éternel, notre progrès et notre réalisation sont constants et sans fin, car nous touchons là au domaine de l’Infini, de l’Éternité et de l’Immortalité.

La méditation est la soif de l’homme pour la Réalité infinie, la Réalité éternelle, la Réalité absolue. Le secret de la méditation est d’atteindre une unité consciente et constante avec Dieu. Le secret suprême de la méditation est de sentir que Dieu nous appartient, et finalement de réaliser Dieu pour l’amour de Dieu, afin de Le révéler et de L’accomplir.

La méditation est transcendance de soi. La transcendance de soi est le message de l’Au-delà. Le message de l’Au-delà est Dieu, l’Âme qui évolue éternellement, et Dieu, le But qui nous comble éternellement.

La méditation ne fait que nous enseigner une chose : Dieu est. Elle ne nous révèle qu’une vérité : la Vision divine nous appartient.


La méditation est silence, un silence qui nous comble et nous emplit d’énergie. Le silence est l’expression éloquente de l’inexprimable.

Que pouvons-nous attendre en premier lieu de la méditation ? La paix, et rien d’autre. La paix est le commencement de l’amour. La paix est l’accomplissement de la vérité. La paix est le retour à la Source.

La méditation — telle un oiseau déployant ses ailes — est  en expansion permanente, spontanée, au cœur même de la Paix, de la Lumière et de la Félicité éternelles.

Seule la méditation peut donner naissance à la perfection. Elle nous entraîne au-delà de la frustration des sens, au-delà des limitations du mental raisonneur, pour enfin nous offrir le souffle de la perfection.

La méditation nous aide à vivre dans l’instant présent. Or c’est dans l’instant présent que réside l’éternel Maintenant. L’éternel ne saurait être dissocié de chaque instant. Chaque instant est imprégné d’Éternité. L’Éternité embrasse le présent, le passé et le futur.

Au cœur de l’Éternité est l’instant. Au cœur de l’instant est l’Éternité. C’est tout comme l’océan : il est composé d’innombrables gouttes, mais chacune d’elles contient l’essence de l’entité. La moindre gouttelette porte en elle la conscience de l’océan entier, car elle incarne véritablement l’océan. Ainsi, aucun instant ne saurait être séparé de l’Éternité et de l’Infini.

La méditation nous incite-t-elle à fuir la réalité ? Certes pas. Bien au contraire, elle nous permet d’accepter la création de Dieu comme une réalité incontestable qui attend encore sa transformation et sa perfection. Ce n’est que lorsque seront transformées la conscience de la terre et notre conscience physique que nous pourrons devenir de véritables réceptacles de la Vérité infinie et de la Lumière infinie.

Celui qui médite doit agir comme un héros divin au cœur de l’humanité. Car celle-ci fait partie intégrante de la Divinité. Comment atteindre Dieu en la rejetant ? Nous devons accepter le monde tel qu’il est maintenant. Comment peut-on transformer ce que l’on n’a pas accepté au préalable ? Si le potier ne touchait pas à l’argile de ses mains, comment le vase prendrait-il forme ? Le monde qui nous entoure n’est point parfait. Mais nous ne le sommes pas non plus. La perfection absolue n’a pas encore vu le jour. Nous savons que l’humanité en est encore bien loin. Mais nous faisons, nous aussi, partie de l’humanité. Comment rejeter nos frères et sœurs, qui sont comme les membres de notre corps ? Je ne puis rejeter mon bras. C’est impossible. De même, lorsque nous méditons avec ferveur et dévotion, nous devons accepter l’humanité comme notre bien propre, la prendre à nos côtés. Si nous sommes en mesure d’inspirer les autres, si nous sommes en avance sur eux ne serait-ce que d’un pas, nous avons alors l’occasion de servir la divinité qui est en eux.

Voilà pourquoi nous ne devons pas nous retirer dans une grotte de l’Himalaya. Nous devons faire face au monde, ici et maintenant, et transformer le visage de l’univers par la force de notre dévouement envers la divinité dans l’humanité. La méditation n’est pas une échappatoire. Elle est l’acceptation de la vie dans son intégralité, ainsi que sa transformation vers la manifestation la plus élevée de la Vérité Divine sur terre.


THEORIE

Concentration, Méditation, Contemplation

Celui qui est satisfait de ce qu’il a et de ce qu’il est n’a nullement besoin d’entrer dans le domaine de la méditation. On médite parce que l’on possède un appétit intérieur, parce que l’on sent qu’il existe en soi quelque chose de lumineux, d’immense, de divin. On en a terriblement besoin, sans parvenir à y accéder. Cette forme d’appétit intérieur provient donc d’une nécessité spirituelle.

La méditation ne consiste pas simplement à rester assis tranquillement pendant cinq ou dix minutes. Elle requiert un effort conscient. Le mental doit être calme et tranquille. En même temps, il doit être assez vigilant pour ne se laisser distraire par aucune pensée ni aucun désir. Lorsque nous parviendrons à établir le silence en notre mental, nous verrons poindre en nous une nouvelle création. Lorsque le mental est paisible et disponible, lorsque l’existence tout entière devient un réceptacle vide, l’être intérieur peut alors invoquer la Paix, la Lumière et la Béatitude infinies, afin qu’elles viennent l’inonder. Voilà ce qu’est la méditation.

La méditation ne nous semble compliquée que lorsque nous croyons être celui qui médite. En réalité, la véritable méditation est faite par notre Guide Intérieur, le Suprême. Nous ne sommes qu’un réceptacle et nous Le laissons nous emplir de toute Sa Conscience. Nous commençons par un effort personnel, mais il nous suffit d’aller plus en profondeur pour nous apercevoir que ce n’est pas notre effort qui nous permet d’entrer dans la méditation. C’est le Suprême, qui médite en nous et à travers nous, grâce à notre vigilance et à notre assentiment conscients.


Pratiquez la méditation avec spontanéité, avec ferveur et d’une manière correcte. Sinon, de sombres doutes viendront aveugler votre mental et une extrême frustration se glissera en votre cœur. Votre existence tout entière risque même d’être précipitée dans un gouffre béant.

Pour méditer, vous avez besoin d’inspiration. Vous la puiserez dans la lecture de textes. Il ne faut que quelques secondes pour acheter un livre spirituel ; il faut quelques heures pour le lire et quelques années pour l’assimiler. Mais pour vivre les vérités qu’il contient, il faut une vie entière, voire plusieurs incarnations.

Pour méditer, vous avez besoin d’aspiration. La présence, physique ou intérieure, d’un maître spirituel, éveillera votre aspiration dormante. Le maître peut aisément faire cela et il le fera volontiers pour vous. L’aspiration est précisément ce qui vous permettra d’atteindre le but de votre voyage. Ne vous inquiétez pas pour votre réalisation. Votre aspiration s’en chargera. Si vous travaillez sous la direction d’un maître réalisé, son seul regard silencieux suffira à vous enseigner la méditation. Nul besoin pour lui de vous l’expliquer de vive voix ou de vous proposer une technique particulière. Qu’il se concentre sur vous, et cela suffira à vous apprendre comment méditer. Votre âme entrera dans la sienne pour y recevoir ses conseils. Tous les maîtres spirituels authentiques enseignent la méditation en silence.

Lorsqu’un maître spirituel réalisé entre dans sa conscience la plus élevée, il s’unit à la divinité qui l’habite. Sa personnalité humaine est entièrement immergée dans le Suprême. À ce moment-là, la conscience du maître est comme un canal direct menant à la Lumière que le « méditant » tente de dévoiler en son propre cœur. Elle révèle et offre au chercheur ce qu’il s’est efforcé de trouver au fond de lui-même. S’identifier avec la plus haute méditation du maître revient à avoir une expérience directe de la conscience qui est le But de notre quête intérieure. Il ne s’agit pas de méditer sur un individu humain, mais bien plutôt sur la Conscience divine qui emploie cet homme comme un instrument pour Se révéler. Le cœur est le siège de l’âme. C’est dans le cœur que réside la Source et la Réalité. De même que l’on peut se concentrer sur une photographie, une fleur ou une flamme, on peut également se concentrer sur le cœur. Ce que la concentration peut accomplir dans notre vie quotidienne est inimaginable. La concentration est le moyen le plus sûr d’atteindre son but. Telle une flèche, elle va droit au but.

La concentration est la flèche,
La méditation est l’arc.

Lorsque l’on se concentre, on rassemble toutes ses énergies sur l’objet choisi, afin de percer son secret. Lorsque l’on médite, on s’élève vers une conscience supérieure.

La concentration cherche à pénétrer l’objet vers lequel elle se dirige. La méditation demande à vivre dans l’immensité du silence.

Dans la concentration, on s’efforce de faire venir la conscience de l’objet au sein de sa propre conscience. Dans la méditation, on s’élève d’une conscience limitée vers un domaine plus élevé et plus vaste.

Si vous voulez aiguiser vos facultés, concentrez-vous. Si vous voulez vous perdre en vous-même, méditez.

Le rôle de la concentration est de dégager les chemins que la méditation emprunte pour plonger dans les profondeurs de l’être ou s’élever bien au-dessus de lui.

La concentration veut s’emparer de la connaissance à laquelle elle vise. La méditation veut s’identifier avec la connaissance qu’elle recherche.


La concentration signifie la vigilance intérieure. Vous êtes entouré de voleurs, tels la peur, le doute, l’angoisse, qui dérobent votre équilibre intérieur. Dès que vous saurez vous concentrer, il deviendra très difficile à ces forces hostiles de pénétrer en vous. Que l’une d’elles s’y aventure, et elle sera immédiatement piétinée, écrasée. Un jour viendra où, grâce au pouvoir de votre concentration, les pensées obscures et négatives dont vous êtes encore victime n’oseront plus s’approcher de vous.

La concentration représente la volonté dynamique du mental se frayant un passage en nous pour que nous acceptions la Lumière et que nous rejetions l’obscurité. Elle est semblable à un guerrier divin. Ce qu’elle peut accomplir pour l’aspiration est proprement inimaginable. Elle peut aisément séparer le Ciel de l’enfer, pour que nous goûtions aux délices perpétuels de l’un et non plus aux angoisses et supplices continuels de l’autre.

Celui qui se concentre est semblable à la balle d’un revolver allant droit à sa cible,  ou à l’aimant amenant irrésistiblement à lui l’objet de son attraction. Il ne permet à aucune pensée – divine ou non – d’envahir son esprit. Ce dernier est tout entier fixé sur un objet ou un sujet précis. Si nous nous concentrons sur le pétale d’une fleur, nous essayons de sentir que rien d’autre n’existe dans le monde entier que ce pétale et nous-mêmes. Nous ne regardons ni devant, ni derrière, ni vers le haut, ni vers le bas. Nous essayons simplement de transpercer le pétale avec la précision de notre concentration. Néanmoins, il ne s’agit pas ici d’agressivité. Au contraire, ce type de concentration émane directement de la volonté invincible de l’âme.


J’entends très souvent des aspirants dire qu’ils ne peuvent se concentrer plus de cinq minutes sans avoir mal à la tête. Pourquoi en est-il ainsi ? Simplement parce que leur concentration provient du mental intellectuel ou, disons du mental discipliné. Car le mental sait au moins qu’il ne doit pas s’égarer en de vaines errances. Toutefois, si l’on désire l’employer à des fins divines, la lumière de l’âme doit l’investir. Il devient alors extrêmement aisé de se concentrer pendant plusieurs heures sans qu’aucune crainte, aucun doute ne nous atteignent, sans qu’aucune force négative n’ose même nous approcher.

Lorsque vous vous concentrez, sentez que la lumière de votre âme provient du cœur spirituel et s’élève ensuite jusqu’au troisième œil. C’est avec cette lumière que vous pénétrez alors dans l’objet de votre concentration afin de vous y identifier. Le stade final de la concentration est la découverte de la vérité ultime qui s’y dissimule.


Si dans la concentration l’attention ne se porte que sur un seul objet, dans la méditation, en revanche, on sent que l’on possède la capacité profondément enfouie en soi, de découvrir et d’accueillir un grand nombre d’éléments différents. On essaie d’élargir sa conscience, tel un oiseau déployant ses ailes. On pénètre dans la Conscience Universelle, où il n’y a place ni pour la crainte, ni pour la jalousie, ni pour le doute, mais seulement pour la Puissance, la Paix et la Joie divines.

La méditation équivaut à une croissance constante au cœur de l’Infini. En méditation, on pénètre dans un esprit vide, calme et silencieux, et l’on se laisse nourrir par l’Éternité elle-même.

Si la concentration aiguise nos capacités, si la méditation projette notre conscience dans celle de l’Infini, la contemplation, elle, nous permet de nous épanouir à l’intérieur même de l’Infini. La conscience de ce dernier nous appartient alors entièrement. Nous nous trouvons à la fois au cœur de notre concentration la plus profonde et de notre méditation la plus élevée. Nous nous unissons à la vérité aperçue et ressentie lors de nos méditations. En nous concentrant sur Dieu, nous percevons Sa Présence en face et à côté de nous. En méditant, nous sentons l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité vivre en nous. Mais en contemplant, nous réalisons que nous sommes nous-mêmes Dieu l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité.

La contemplation signifie l’unité consciente avec l’Absolu infini et éternel. Le Créateur et Sa création, l’amant et son Bien-Aimé, le connaissant et le connu sont ici unis. Nous sommes l’amant divin tandis que Dieu est le Bien-Aimé Suprême. Mais dès l’instant suivant, les rôles sont inversés. Dans la contemplation, nous nous unissons au Créateur et percevons en nous-mêmes l’univers tout entier. Si nous observons alors notre propre identité, nous ne voyons plus un être humain, mais quelque chose comme une source de Lumière, de Paix et de Béatitude.

Que l’on médite sur une qualité divine précise revêtant une forme non engendrée – telle la Lumière, la Paix ou la Béatitude – ou d’une manière abstraite sur l’Infini, l’Éternité ou l’Immortalité, on peut sentir à tout moment comme un train-express traverser son existence. Et pendant qu’il avance sans relâche, on continue à méditer sur la Paix, la Lumière ou la Béatitude. Notre esprit est parfaitement calme, anéanti qu’il est dans l’immensité des étendues infinies, tandis que le convoi se dirige inlassablement vers son but. Notre vision aperçoit ce but et la méditation nous y conduit.

Dans la contemplation, il en va tout autrement. On sent au plus profond de son être aussi bien l’univers dans son intégralité que le but le plus éloigné. On réalise que l’on porte en soi le cosmos tout entier, avec sa Lumière, sa Paix, sa Béatitude et sa Vérité infinies. Aucune pensée, aucune forme, aucune idée ne subsistent. On est entièrement immergé dans la contemplation. Seul coule un grand fleuve de Conscience. On comprend que l’on est rien d’autre que la Conscience et l’on s’unit à l’Absolu.

Dans la méditation, un mouvement dynamique – quoique dénué d’agressivité – persiste toujours. On n’en demeure pas moins conscient de ce qui advient dans le monde intérieur et dans le monde extérieur, mais sans en être autrement affecté. Or l’on retrouve cette sérénité dans la contemplation, mais accompagnée du sentiment que notre existence est devenue partie intégrante de l’univers, que nous contenons tout entier. En résumé, la concentration délivre le message de la vigilance, la méditation celui de l’immensité, et la contemplation celui de l’unité inséparable avec Dieu. Nous nous concentrons parce que nous voulons atteindre le But. Nous méditons parce que nous voulons vivre au cœur du But. Nous contemplons parce que nous voulons devenir le But.

Nous nous concentrons à l’aide de la détermination lumineuse du mental. Nous méditons à l’aide de l’immensité en expansion du cœur. Nous contemplons à l’aide de l’unité  épanouie de l’âme.


À l’orée de notre voyage spirituel, nous concevons la méditation sous le seul aspect de l’effort personnel. Mais à l’issue du voyage, nous réalisons que la méditation dépend entièrement de la Grâce de Dieu, de Sa Compassion Infinie.

Le prix à payer n’est jamais le bon. Avant la réalisation, il est trop élevé. Après, il ne l’est pas assez. Pour un débutant, la méditation est la réalité ultime. Mais lorsque l’on est en passe de devenir un aspirant avancé, on comprend que la méditation ne fait que mener à la réalité ultime. Pour celui qui demeure depuis longtemps au sein de l’ignorance, pour celui qui n’a jamais prié une seule fois dans sa vie, ne serait-ce qu’une minute, la méditation représente naturellement la réalité la plus élevée que sa conscience puisse atteindre. Mais s’il la pratique pendant un an ou deux, il s’apercevra qu’elle ne constitue pas la réalité ultime. Celle-ci est quelque chose que l’on atteint ou que l’on devient à mesure que l’on avance sur la voie de la méditation.

C’est avec l’inspiration, que doit commencer notre cheminement. Chaque jour, en la moindre de nos  activités, nous devons ressentir profondément en nous-mêmes la nécessité de l’inspiration.  Sans elle, il ne peut y avoir d’accomplissement véritable. Ensuite, il nous faut franchir un pas supplémentaire. Nous devons ressentir la suprême nécessité de l’aspiration. Car l’inspiration n’est pas tout. Nous devons aussi aspirer afin d’atteindre l’Absolu doré, afin  d’apercevoir le Rivage doré de l’Au-Delà se transcendant éternellement. Voilà ce que nous sommes en droit d’attendre de l’aspiration, cette flamme qui s’élève en nous.

Mais l’aspiration n’est pas non plus suffisante en soi. Il nous faut aussi méditer. L’aspiration implique la méditation. Lorsque nous méditons, nous devons sentir que nous entrons dans l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité. Ce ne sont pas là des termes vagues, mais nos véritables possessions. Pénétrer un jour dans ces possessions divines que sont l’Infini, l’Éternité et l’Immortalité est notre droit de naissance. Puis, lorsque nous progresserons dans notre méditation, lorsqu’elle commencera à nous offrir ses fruits, nous entrerons dans le domaine de la réalisation. C’est dans ce corps, sur cette terre, que nous réaliserons la Vérité ultime. Point n’est besoin d’aller ailleurs pour réaliser Dieu. Nous n’avons pas à nous retirer dans une caverne de l’Himalaya ou à gagner les cimes neigeuses  des montagnes pour pratiquer la spiritualité. Non, c’est sur cette terre, au beau milieu de l’agitation de la vie, que nous devons le faire. Acceptons la terre telle qu’elle est. Si nous avons peur d’elle, si nous la fuyons, la réalisation de Dieu demeurera pour nous à jamais inaccessible. C’est sur cette terre que nous devons réaliser la haute Vérité.

LA PRATIQUE

Les débuts

Du point de vue spirituel, tout chercheur est un débutant. Un débutant est celui qui est animé du besoin intérieur de grandir en quelque chose de toujours plus divin, de plus radieux et de plus satisfaisant. Dès l’instant où vous voulez accomplir des progrès constants et continus, vous surpasser constamment pour pénétrer dans l’Au-Delà qui se transcende sans cesse, vous devenez un éternel débutant. Si vous en êtes au tout début, commencez par lire quelques livres ou écrits spirituels. Ils vous procureront de l’inspiration. Mais ces livres devront être écrits par des maîtres spirituels en qui vous avez une fois implicite. Il existe en effet des maîtres qui ont atteint la conscience ultime. En lisant leurs écrits, vous y puiserez infailliblement de l’inspiration. Seuls ceux qui ont réalisé la Vérité sont en mesure d’offrir la Vérité. Les autres ne sont que des aveugles guidant d’autres aveugles. Au début, ne pensez même pas à la méditation. Essayez simplement de préserver un moment dans votre journée où vous resterez calme et tranquille. Considérez que ces quelques minutes appartiennent à votre être intérieur et à personne d’autre. La régularité est ici d’une importance capitale. Ce qui compte, c’est une pratique régulière à heures régulières. Le meilleur moyen de commencer l’étude de la méditation est de s’associer à des gens qui la pratiquent déjà depuis quelque temps. Non qu’ils soient en mesure de vous enseigner quoi que ce soit, mais ils peuvent vous inspirer. Si vous avez des amis qui savent méditer, asseyez-vous simplement à côté d’eux lorsqu’ils méditent. Inconsciemment, votre être intérieur tirera de leur présence une certaine capacité à méditer. Vous ne leur dérobez rien. Votre être intérieur reçoit simplement leur aide, sans que vous en soyez extérieurement conscient. Le plus important est la pratique. Aujourd’hui votre mental se conduit comme un singe. Il ne cesse de frapper à la porte de votre cœur et de troubler votre quiétude. Mais chaque fois que votre mental viendra vous déranger, chassez-le simplement ou bien portez votre attention consciente sur autre chose.

L’ABC de la méditation

Voici tout d’abord quelques conseils élémentaires concernant la méditation. Lorsque vous méditez chez vous,  réservez pour votre méditation un coin de votre chambre, un endroit sacré, absolument pur et sanctifié. Sur votre autel, vous placerez une photographie de votre maître spirituel, ou du Christ ou bien de toute autre personnalité spirituelle que vous aimez et que vous considérez comme votre maître. Si vous êtes mon disciple, ce sera ma photographie transcendantale, où je suis absolument uni avec mon Guide intérieur. Lors de votre méditation individuelle quotidienne, essayez de méditer seul. Cette règle ne s’applique pas aux couples suivant l’enseignement d’un même maître spirituel. Mari et femme peuvent alors méditer ensemble. De même, des amis spirituels très proches, qui se comprennent parfaitement dans leur vie intérieure, peuvent méditer ensemble. Mais en dehors de ces deux cas précis, il n’est pas recommandé de s’associer à d’autres lors de sa méditation quotidienne individuelle. La méditation collective joue elle aussi un rôle important, mais pour ce qui est de votre méditation individuelle, il vaut mieux la pratiquer dans l’intimité de votre propre autel.

Les aides extérieures de la méditation

Avant de commencer à méditer, il est utile de prendre une douche ou un bain. La purification du corps est en effet absolument nécessaire pour que celle de la conscience puisse avoir lieu. S’il vous est impossible de prendre une douche ou un bain, lavez-vous au moins le visage et les pieds. Il est également préférable de porter des vêtements clairs et propres. Faites brûler de l’encens et disposez quelques fleurs devant vous. Cela aussi pourra vous aider. Certains diront qu’il n’est pas nécessaire de s’entourer de fleurs pendant la méditation. Selon eux, « la fleur est en nous, le lotus aux mille pétales est en nous ». Mais la fleur qui est devant vous vous rappelle la fleur intérieure. Sa couleur, son parfum et sa pureté vous procurent un peu d’inspiration. Or c’est de l’inspiration que l’on obtient l’aspiration, et de l’aspiration que l’on obtient la réalisation. Il en va de même pour l’usage des bougies. La flamme d’une bougie ne peut, en soit, faire naître en vous l’aspiration. Cela est le rôle de la flamme intérieure. Mais lorsque vous regardez la flamme extérieure, vous pouvez sentir aussitôt que la flamme de votre être intérieur s’élève elle aussi au plus haut. Lorsque vous respirez le parfum de l’encens, cela ne vous procure peut-être qu’une once d’inspiration et de purification. Mais cette once vient s’ajouter à votre trésor intérieur. Ces détails extérieurs n’ont bien sûr aucune valeur pour celui qui est sur le point de réaliser Dieu, ou qui L’a réalisé. Mais si vous savez que vous êtes encore loin de la réalisation de Dieu, ils feront croître votre aspiration.

L’heure de la méditation

Selon les visionnaires, les sages et les maîtres spirituels indiens, l’heure la plus propice à la méditation se situe entre trois et quatre heures du matin. On l’appelle Brahma Muhurta, l’heure du Brahman, l’heure idéale. Mais ici en Occident, si vous vous couchez tard, il sera préférable pour vous de méditer vers cinq heures et demie ou six heures du matin. L’heure précise doit être fixée selon les cas et selon la capacité de chacun. Il s’agit là de la première méditation de la journée.

Si vous pouvez méditer à nouveau une dizaine de minutes entre midi et midi et demi, c’est parfait. Mais cette méditation ne peut se pratiquer dans la rue. Un jour viendra où vous pourrez méditer n’importe où, lors de n’importe quelle activité. Mais pour l’instant, il est préférable pour vous de méditer à l’intérieur, dans un endroit approprié. Plus tard, au déclin du jour, vous pouvez méditer dix minutes. Sentez que vous ne faites plus qu’un avec le soleil, avec la nature cosmique. Vous avez joué votre rôle de manière satisfaisante pendant la journée et vous allez maintenant prendre congé. Tel doit être votre sentiment.

Enfin, méditez au moment de vous retirer pour la nuit. Il est toujours préférable de se coucher vers onze heures du soir. Mais la nécessité ne connaît pas de loi. Si vous êtes obligé de travailler la nuit, cela est sans gravité.

La position

Lorsqu’on médite, il est important que la colonne vertébrale reste droite et que le corps soit détendu. Car si le corps est raide, les qualités divines et épanouissantes qui s’écoulent en lui et à travers lui durant la méditation ne pourront être assimilées. Il faut aussi éviter – ce qui du reste se fait automatiquement – les positions inconfortables. Lors de la méditation, votre être intérieur vous fera spontanément adopter une position confortable, qu’il vous suffira alors de conserver. L’avantage principal de la position du lotus est qu’elle permet de garder la colonne vertébrale bien droite. Mais elle n’en favorise pas pour autant la relaxation du corps. Aussi la position du lotus n’est-elle pas du tout indispensable à la méditation. De nombreuses personnes méditent fort bien assises sur une chaise. Certains aiment méditer dans la position allongée. Mais je dois vous dire que cela n’est pas du tout à conseiller aux débutants, ni même à ceux qui méditent depuis plusieurs années. Cela ne peut convenir qu’aux chercheurs les plus avancés et aux âmes réalisées. Si d’autres personnes essaient de méditer allongées, elles ne feront qu’entrer dans le monde du sommeil, ou partir à la dérive dans une sorte d’assoupissement intérieur. De plus, la respiration dans la position couchée n’est pas aussi satisfaisante que dans la position assise, puisqu’elle n’est ni consciente ni contrôlée.

Mes disciples me demandent souvent s’ils doivent méditer les yeux ouverts. Je dois dire que dans quatre-vingt dix-neuf pour cent des cas, ceux qui ferment les yeux pendant leur méditation s’endorment. Ils méditent cinq minutes, puis passent les quinze suivantes dans le monde du sommeil. Il n’y a là aucune énergie dynamique ; seulement une léthargie ou un laisser-aller qu’ils ressentent comme une sorte de sensation douce et apaisante. De temps à autre, par la grâce miraculeuse de Dieu, ils reviennent à eux et méditent à nouveau pendant deux ou trois minutes.

En réalité, il est préférable de méditer les yeux mi-clos. De cette manière, vous êtes à la fois la racine de l’arbre et sa plus haute branche. La partie de vous-même qui a les yeux mi-ouverts sent qu’elle est la racine, symbole de la Mère Terre. Quant à l’autre, qui a les yeux mi-clos, elle représente la branche supérieure, le monde de la vision, ou, si vous préférez, le Ciel. Votre conscience se trouve simultanément au niveau le plus élevé et au niveau terrestre, où elle essaie de transformer le monde.

Lorsque vous méditez les yeux mi-clos, vous pratiquez ce que l’on appelle la méditation du lion. Tandis que vous plongez au fond de vous-même, vous concentrez votre attention consciente aussi bien sur le plan physique que sur le plan subconscient. Vous êtes sollicité à la fois par le monde physique, avec son bruit et ses distractions, et par le monde subconscient, le monde du sommeil. Mais vous résistez aux deux.

La respiration

Dans la méditation, il est très important de respirer correctement. Essayez d’inspirer aussi lentement et calmement que possible, de sorte que si l’on plaçait un fil devant votre nez, il ne bougerait pas. Lorsque vous expirez, essayez de le faire plus lentement encore. Marquez si possible une légère pause entre la fin d’une expiration et le début de l’inspiration suivante. Si vous le pouvez, retenez votre souffle pendant quelques secondes ; mais ne le faites pas si cela vous est difficile. Ne faites jamais rien qui puisse nuire à vos organes ou à votre système respiratoire.

La première chose à laquelle vous devez penser lorsque vous respirez est la pureté. Si en inspirant vous pouvez sentir que votre souffle vient directement de Dieu, de la Pureté même, il en sera plus aisément purifié.

Ensuite, essayez de sentir à chaque inspiration que vous faites entrer dans votre corps une paix infinie. Le contraire de la paix est l’agitation.  Lorsque vous expirez, sentez que vous rejetez l’agitation qui est en vous aussi bien que celle qui vous entoure. En respirant de la sorte plusieurs fois de suite, vous vous apercevrez que votre agitation vous abandonne. Essayez ensuite de sentir que vous inspirez la puissance de l’univers. Et lorsque vous expirez, sentez que votre peur quitte votre corps. Essayez d’imaginer que vous inspirez la joie, la joie infinie, et que vous expirez chagrins, souffrances et mélancolie.

Vous pouvez encore essayer une autre méthode. Sentez que ce que vous respirez n’est pas de l’air, mais de l’énergie cosmique ; qu’une énergie cosmique considérable entre en vous à chaque inspiration pour purifier votre corps, votre vital, votre mental et votre cœur. Sentez qu’il n’est pas une parcelle de votre corps qui ne soit inondée par ce flot d’énergie cosmique. Il s’écoule en vous telle une rivière, nettoyant et purifiant votre être tout entier. Puis, lors de l’expiration, sentez que vous rejetez tout ce qui est indésirable en vous, vos pensées non-divines, vos idées sombres, vos actions impures. Vous chassez en expirant tout ce qui en vous n’est pas divin, tout ce que vous ne souhaitez pas posséder.

Cela n’est pas le pranayama traditionnel du yoga, qui est à la fois plus complexe et plus systématique, mais probablement la méthode spirituelle de respiration la plus efficace qui soit.

Si vous pratiquez cette méthode de respiration, vous ne tarderez pas à en récolter les fruits. Au début, vous devrez faire appel à votre imagination, mais bientôt vous verrez et sentirez que tout cela n’est pas imaginaire mais bien réel. Vous inspirerez consciemment l’énergie qui circule autour de vous ; vous purifierez ainsi votre être et viderez votre nature de tout ce qui n’est pas divin en elle. Si vous pouvez respirer de cette manière cinq minutes par jour, vous serez en mesure de progresser très rapidement. Mais vous devrez le faire consciemment, et non machinalement.

Le mantra

Mantra est un mot sanscrit. Dans la philosophie de l’Inde, dans la spiritualité et dans la vie intérieure, les mantras jouent un rôle considérable. Un mantra est une syllabe divinement emplie de puissance. Si l’agitation de votre mental vous empêche d’entrer dans votre méditation la plus profonde, vous pouvez utiliser un mantra : répétez « Suprême », « AUM », ou bien « Dieu » pendant quelques instants. Le plus puissant de tous les mantras est AUM. C’est la mère de tous les mantras. AUM est un son unique et indivisible. C’est la vibration du Suprême, le son-semence qui est à l’origine de l’univers. C’est à partir de ce son que Dieu anima la première vibration de Sa Création. En AUM, à chaque instant, Dieu Se crée Lui-même à nouveau. AUM ne connaît ni naissance ni mort. Dans le passé, le présent et le futur, rien d’autre n’existe que AUM. Il est préférable de chanter AUM à voix haute afin que sa sonorité puisse vibrer jusque dans vos oreilles et emplir votre corps tout entier. Cela convaincra votre mental et vous fera éprouver un sentiment plus profond de joie et d’accomplissement. Lorsque vous chantez AUM à voix haute, le son « M » doit durer au moins trois fois plus longtemps que le son « AU ».

AUM peut se chanter de diverses manières. Si vous le chantez fort, vous ressentirez la Toute-Puissance du Suprême. Si vous le chantez doucement, vous ressentirez la Félicité du Suprême. Et si vous le chantez en silence , vous éprouverez la Paix du Suprême.

 

Le mental et le cœur : quelques exercices

Détachez-vous du mental et observez-le. Vous avez beau lire des centaines de pages ou parler à des centaines de personnes, cela ne vous apporte guère l’illumination. Voyez ce que votre mental vous a donné jusqu’à présent, et considérez par ailleurs ce dont vous avez réellement le plus besoin. Vous réaliserez que votre mental n’a pas su combler ce besoin. Puisqu’il vous a déçu, quelle raison avez-vous de vous concentrer sur lui ?

Si vous méditez sur le mental, vous ne parviendrez probablement pas à méditer pendant plus de cinq minutes. Et sur ces cinq minutes, vous ne méditerez puissamment peut-être qu’une seule minute. Vous éprouverez tout d’abord une certaine joie, mais rencontrerez ensuite un désert aride. Tandis que si vous méditez dans le cœur, vous finirez par ressentir une satisfaction tangible. Vous méditerez alors dans le siège même de l’âme. Car s’il est vrai que la lumière et la conscience de l’âme imprègnent le corps tout entier, il n’en existe pas moins un emplacement spécifique où elle demeure la plupart du temps : le cœur. Je ne me réfère évidemment pas ici au cœur physique, qui n’est qu’un muscle parmi d’autres, mais au véritable cœur spirituel. Celui-ci se situe au milieu de la poitrine, au centre de notre existence.

Si vous recherchez l’illumination, vous l’obtiendrez de votre âme, qui réside en votre cœur. Lorsque vous essayez d’établir le calme et la tranquillité dans votre mental, vous vous concentrez. Si vous réussissez à chasser toutes les pensées importunes, votre être intérieur fera tôt ou tard son apparition dans votre vie. Il se tiendra devant vous, tel un soleil éclatant, dissipant le voile des nuages. À présent, votre soleil intérieur est assombri par les nuages des pensées, des idées, des doutes et des craintes. Considérez le mental comme un singe, ou comme un enfant mal élevé. Aussi longtemps qu’il s’approchera de vous, chassez-le ou bien fixez délibérément votre attention sur autre chose. Si vous le laissez vous distraire, il gagnera en force et persistera à vous torturer. Lors de la méditation, il se peut que votre mental vous résiste et vous crée des obstacles supplémentaires. Mais sachez que vous possédez quelque chose qui lui est supérieur : votre cœur. Précipitez le mental et toutes ses possessions dans le cœur.


De même que vous pouvez vous concentrer sur une photographie, une bougie, une flamme ou sur tout autre objet matériel, vous pouvez vous concentrer sur votre cœur spirituel. Quoique vous ne puissiez le regarder de vos yeux, vous pouvez y concentrer toute votre attention. Le pouvoir de votre concentration pénétrera peu à peu dans votre cœur et vous fera sortir complètement du domaine mental.

Imaginez alors quelque chose de très vaste, de calme et de tranquille. Au début de votre méditation, sentez qu’en vous se trouve un vaste océan et que vous plongez jusqu’en ses profondeurs, où tout n’est que quiétude. Si vous parvenez à vous identifier avec ce vaste océan, avec ce flot de tranquillité, il vous deviendra extrêmement facile de méditer.


Gardez les yeux à demi-ouverts et imaginez le vaste ciel. Au début, essayez de vous le représenter devant vous. Puis sentez que vous êtes aussi vaste que lui ; vous êtes devenu le ciel lui-même. Au bout de quelques minutes, fermez les yeux et essayez de vous figurer le ciel à l’intérieur de votre cœur. Sentez alors que vous êtes devenu le Cœur universel, et qu’en vous se trouve le ciel sur lequel vous avez médité et avec lequel vous vous êtes identifié. Le Cœur universel est infiniment plus vaste que le ciel. Aussi pouvez-vous aisément accueillir le ciel en vous-même.

 

Au-delà de la parole et du mental

Au-delà de la parole et du mental,
Mon cœur plonge dans le fleuve
D’une lumière à jamais rayonnante.
Mille et mille portes,
Scellées depuis la nuit des temps,
Se sont aujourd’hui ouvertes.