Dans ce petit livre, vous trouverez des conseils pratiques et pleins de sagesse pour faire face à de nombreuses faiblesses que nous rencontrons tous sur notre chemin : l’ego, l’attachement, la peur, le doute, etc… En quelques mots, Sri Chinmoy sait comment cerner le problème et surtout comment le résoudre.

 

Chaque jour nouveau vous appelle à marcher sur la route de la transcendance de soi.

Chaque matin, au lever du jour, ressentez que vous avez quelque chose de nouveau à accomplir. Considérez que ce jour est la continuation du voyage de la veille, et non point un tout nouveau départ. Le lendemain, vous ressentirez que vous avez encore avancé d’un kilomètre. Même si votre allure ralentit, vous devez persévérer et ne pas abandonner en route. Lorsque vous aurez atteint votre but, vous verrez à quel point il méritait tous les efforts que vous avez fournis.

Mon passé eut ses démarrages ratés.
Mon présent a ses nouveaux départs.
Mon avenir aura ses médailles d’or. 

 

S’il n’y a ni quête dans votre mental ni élan dans votre cœur, votre vie se verra précipitée dans la spirale de la confusion.

Nous souffrons de confusion parce que nous vivons le plus souvent dans notre mental – le mental intellectuel, sophistiqué, qui doute et qui soupçonne. Mais si nous pouvons vivre dans le cœur, le cœur qui aime, qui aspire, le cœur d’unité, la confusion n’aura pas lieu d’être.

Ne laissez jamais
Les nuages de confusion 
De votre mental
Obscurcir les sommets d’aspiration
De votre cœur. 

 

Calmement et résolument, faites taire votre mental. De cette façon la colombe de la paix pourra y faire son nid.

La tension se trouve dans le mental, et nulle part ailleurs. Vous pourrez vous en débarrasser en grande partie en pratiquant une respiration très lente. Imaginez que vous mettez une minute entière pour inspirer, et tout autant pour expirer, même si ce n’est pas le cas en réalité. Votre tension se relâchera sans aucun doute.

Seul un cœur en paix
Peut transformer
L’agitation du mental.
Rien d’autre ne peut le faire.

 

Il est quasiment impossible, même à la plus courageuse des âmes humaines, de survivre à l’avalanche de l’attachement.

Nul ne peut être aussi heureux que celui qui possède le détachement. On devient victime de son attachement à des êtres ou à des choses. Celui qui recherche la joie et la paix véritables devra donc être totalement détaché. Cela ne veut pas dire qu’il ne fera rien pour le monde ; au contraire, il devra travailler pour le monde et dans le monde, mais sans se laisser enchaîner par quoi que ce soit.

Qu’est-ce que le détachement ?
La félicité de perfection et de sagesse
Du cœur qui aspire.

 

Voici le secret du bonheur : garder fermée la bouche de son petit « soi », et tenir ouvert le cœur de son grand « Soi ».

Soyez heureux. Ne vous plaignez pas. Qui se plaint ? Le mendiant aveugle qui est en vous. Quand vous vous plaignez, vous ne faites que danser dans la fange de la condition d’ignorance. Et quand vous ne vous plaignez pas, toutes les conditions du monde sont à vos pieds.

Votre mental ne sait que 
Collectionner les plaintes.
Votre cœur ne sait que
Chanter des chants d’unité. 

 

Puisse mon mental devenir chaque jour aussi beau que les rayons d’une aube d’espoir.

Le mal est un produit du mental, et non du cœur aspirant. Le mental désire goûter au monde d’une façon fragmentée, minimale, tandis que le cœur veut étreindre le monde dans son ensemble, comme un tout. Il ressent que le monde entier est sien. Le mental, lui, établit une distinction entre ce qui appartient aux uns et aux autres. Plus il réussit à séparer les choses, plus il est content. Et le mal est précisément cet esprit de division. Là où règne l’union, le mal ne peut exister. Si l’on a de la bonne volonté, de l’amour, un sentiment d’unité, on ne cherche pas à détruire le monde, mais à l’étreindre dans son entier.

Si vous n’allumez pas
La chandelle de votre cœur,
La présence de la paix 
Dans votre esprit humain
Est absolument impossible.

 

Peut-être votre mental ne sait-il pas ce qui peut vous rendre heureux ; or votre cœur le sait parfaitement. Aussi, fiez-vous à votre cœur.

Il nous est impossible d’obtenir le bonheur véritable en nous fiant au mental. Le mental s’imagine détenir la vérité, mais il n’en est rien. Un jour, il finit pourtant par se lasser de ses propres imperfections et par admettre qu’il n’a pas su nous apporter le bonheur. Il constate que ce qui nous donne de la joie, c’est de frapper à la porte de notre cœur et d’entrer dans sa chambre. Et comme lui aussi recherche la joie et le bonheur, il devient alors l’élève du cœur.

Qui peut prétendre être heureux
Sous la dictature tyrannique du mental ?
Qui peut être malheureux
Avec l’amitié dévouée du cœur ?

 

Un mental qui divise sera toujours la proie de la peur, du doute et de l’anxiété.

Tant que l’on demeure dans le mental, on a du mal à s’entendre avec autrui. Car le mental prend plaisir à douter des autres, à les soupçonner. Il critique le monde entier et s’applique à nous faire croire que nous sommes soit supérieurs, soit inférieurs à tous les hommes. Le cœur, en revanche, trouve sa joie dans l’identification. Il cherche à ressentir son unité avec tous les êtres, quels que soient leurs forces ou leurs faiblesses. Ainsi, si nous parvenons à demeurer « dans le cœur » et non pas dans le mental, nous aurons naturellement de bons rapports avec autrui.

Votre mental récalcitrant
Sait ce que rancune veut dire.
Votre cœur aimant 
Sait ce qu’unité veut dire.

 

Voici la différence entre le mental et le cœur : le mental se cherche, le cœur se donne.

Le mental ne cherche qu’à savourer un sentiment de suprématie. Pour lui, la paix signifie « être en avance d’un pas sur les autres ». Mais si je veux vous devancer et que vous voulez vous aussi me devancer, comment connaîtrons-nous la paix ? Le cœur ne désire que l’unité. Par le pouvoir de mon cœur je m’efforce de vous revendiquer comme mien, je souhaiter marcher à vos côtés au lieu de vous dépasser. La paix mondiale ne pourra résulter que du pouvoir du cœur.

A chaque instant,
A nous de décider si nous recherchons
Le mental qui désire la division
Ou le cœur qui aspire à l’union.

 

Y a-t-il un seul jour où nous ne sommes pas emprisonnés dans les douloureuses hallucinations de notre ego ?

L’ego humain ne peut en aucune circonstance connaître la joie intérieure véritable. Certes, l’ego prend plaisir à accomplir une quantité de choses, à accumuler des richesses, à exercer une domination sur autrui. Mais la joie intérieure véritable se génère elle-même. Elle ne dépend pas de circonstances ou d’actes extérieurs.

Si vous ne vous extirpez pas
Des limites de votre ego,
Votre existence sera bientôt transformée
En une pyramide de catastrophes.

 

L’ego ne vit pas seul. Il est toujours entouré de ses amies intimes que sont la frustration et la destruction.

Si l’on croit pouvoir venir à bout de son ego en satisfaisant à ses exigences, tout comme on épuise ses économies en les dépensant, on se trompe lourdement. Au contraire, nourrir l’ego en accédant à ses désirs ne fait que le renforcer. Or celui qui souhaite vivre une vie de joie intérieure et de plénitude doit capturer son ego au plus vite. Car l’ego, ce voleur, ne fait que lui dérober en permanence ses vertus divines : sa joie, sa paix, son sentiment d’unité avec le reste du monde.

Il est impossible que vous soyez
Ces deux choses à la fois :
L’arbre démesuré de l’ego de votre mental
Et la petite plante du bonheur de votre cœur.

 

N’accordez jamais la moindre importance à l’ego qui cherche à se mesurer à autrui.

Vous devez ressentir votre unité avec autrui. Cela suscitera aussitôt l’élargissement de votre conscience. Ainsi, si quelqu’un réussit ce qu’il entreprend, ayez le sentiment que c’est vous qui le faites. Chaque fois qu’une personne fait bien quelque chose, les autres doivent ressentir que c’est leur inspiration et leur aspiration conscientes qui ont permis ce succès. En ayant toujours une attitude d’équipe, on parvient à vaincre l’ego.

Qui est le vrai perdant ?
Celui qui se complaît dans le jeu
De l’infériorité et de la supériorité.

 

Voulez-vous progresser ? En ce cas, considérez chaque problème comme un ami qui vient, non pas vous défier, mais vous encourager et vous aider à atteindre votre destination ultime.

Nos problèmes ne sont pas le signe de notre incapacité, de notre inadaptation, ou de notre insuffisance. Ils indiquent notre besoin conscient de nous transcender dans le monde intérieur et d’arriver à la perfection dans le monde extérieur.

Y a-t-il un seul problème terrestre
Qui n’ait pas un sens
De purification et d’illumination ? 

 

A chaque instant nous devons nous satisfaire du présent. Mais au sein même de notre satisfaction il nous faut sans cesse viser un objectif plus élevé.

L’échelle de la vie comporte une quantité d’échelons. Une fois que l’on a posé le pied sur le premier, on peut, si l’on a la confiance nécessaire, passer à un échelon supérieur et en tirer une joie plus grande. Mais si l’on est mécontent du niveau où l’on se trouve, il est fort probable que l’on ne sera pas davantage satisfait des échelons suivants. Il faut être content de ce que l’on a, tout en sachant que ce n’est pas le degré ultime. Le but d’aujourd’hui doit devenir le point de départ de demain.

Un seul rêve sera toujours parfait
Dans votre vie :
Le rêve de transcendance de soi.

 

 

La réussite par l’ambition veut être visible et palpable. Le progrès par l’aspiration préfère passer inaperçu et ne pas faire l’objet de louanges.

Nous courons après la réussite. Lorsqu’on vit dans le monde de la réussite, on entre constamment en rivalité avec les autres ; aussi est-on perpétuellement à leur merci. Mais lorsqu’on ne se soucie que de progresser, on ne dépend de personne. On ne fait qu’escalader son propre arbre de vie ; on ne cherche qu’à transcender ses propres capacités. On ressent l’urgence de s’améliorer en tant qu’être humain, de devenir un meilleur citoyen du monde, et cela non par n’importe quel moyen, mais par une sincère application.

La vie de réussite
Vient, puis repart.
La vie de progrès
Grandit et rayonne.